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Chiarenza

Chiarenza, l’atelier de retouches qui fait rougir la haute couture

Cuir, daim, jeans et autres matières satinées, chez Chiarenza vous confiez vos vêtements aux mains les plus expertes de la Cité ardente pour vos retouches et transformations textiles. Derrière les ciseaux, on retrouve Maria, qui fait valoir ses 38 ans de métier, dont 15 rue de la Casquette, où elle exerce amoureusement.

Maria Catena Chiarenza est couturière de formation et travaille en tant que retoucheuse dans la maison de retouches qui porte son nom. Lorsqu’elle est arrivée en Belgique à l’âge de 19 ans, pour suivre son futur mari qui habitait à Bruxelles, elle n’a pas seulement découvert que le temps et la gastronomie y étaient meilleurs (huhuhuh !), mais y a vu beaucoup d’opportunités professionnelles. Et la jeune femme d’y faire son nid pendant cinq ans avant de retourner dans son village en Sicile : « Nous y sommes restés un an et demi. Je travaillais encore et toujours dans la couture. Je faisais des robes de baptême, de communion et je commençais à travailler sur des robes de mariées. Puis nous sommes revenus à Liège, car j’y avais aussi de la famille. »

« Aujourd’hui, j’ai 38 ans d’expérience dans la couture. Ça fait presque 15 ans que j’ai repris cet atelier, qui existait déjà depuis 25 ans, sous la régie de Madame Agnello. »

Les dés sont jetés

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Jamais sans son dé à coudre, pour Maria, la couture est un héritage légué par sa maman couturière, qui fut aussi sa première professeure, elle qui lui a appris toutes ficelles du métier. Ensuite, Maria a suivi des cours de coupe et couture en Italie à l’école Mode Angarano, qui n’existe plus désormais.

« J’ai toujours vu ma maman créer des merveilles, avec un simple morceau de tissu, ça me fascinait. Elle m’a appris les bases de couture quand j’avais 15 ans, puis j’ai suivi des cours pour apprendre la technique en Italie. Quand je suis arrivée en Belgique, à 19 ans, j’ai mis en pratique tout ce que j’avais appris, et je me suis perfectionnée sur le terrain. »

C’est que le secret du métier de retoucheuse ne réside pas seulement dans un bon matériel. Bernina, Adler, Pfaff… Maria sait en dompter des machines ! Mais selon elle, trois choses sont essentielles pour être une bonne couturière/retoucheuse : avoir un don, la passion et du savoir-faire. « Les trois vont ensemble. Il faut de la passion, car il faut aimer créer. Ensuite, il faut voir ce qu’on veut faire et comment le faire, et ça c’est un don. Même si on a une bonne formation, qui reste nécessaire, pouvoir imaginer le vêtement transformé, n’est pas donné à tout le monde. »

16, rue de la Casquette

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Chiarenza est aujourd’hui une maison de retouches et de transformations : « Une de mes plus grosses transformations, c’était une veste en cuir pour homme, taille 54, qu’il a fallu transformer en 36 pour femme. C’était plus que de la retouche, c’était carrément de la confection car je l’ai mise à plat. J’ai tout décousu, puis réassemblé. C’était un de mes plus gros projets. J’ai mis une journée entière pour faire ça. »

Une maison de couture c’est comme un salon de coiffure, les gens viennent parce qu’ils sont fidèles. Il y a une amitié qui s’installe, et surtout une grande confiance.

Pour assurer un travail de qualité, voici comment Maria organise ses journées : « Je commence vers 6h, avec des petites retouches, je les amène à la boutique, je les repasse et je les mets sur cintre. En attendant les clients, je continue à faire d’autres petites retouches dans l’atelier. Pour celles qui demandent plus de temps, je les garde pour le mercredi et le samedi, quand je suis chez moi. C’est pour ça que c’est fermé deux jours par semaine. L’après-midi, je prends une petite pause pour m’aérer parce que ça fait déjà 9 heures que ma journée a commencé (rires). »

Coudre et en découdre

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Depuis son atelier, Maria voit les gens grandir, vieillir, parler, s’aimer… Sa clientèle, ce sont des hommes et des femmes de tout âge. Des Liégeois, mais pas que : « J’ai également hérité de la clientèle de Madame Agnello. C’était des personnes un peu plus âgées, mais maintenant les enfants et petits-enfants viennent ici aussi. Je les vois grandir, on fait un bout de chemin ensemble. Je retouche aussi des vêtements pour certaines boutiques comme Ygreque, Joy, Liu Jo… Petite je rêvais d’être mère au foyer, j’ai fini par travailler toute ma vie, mais j’ai vraiment fait de ma passion mon métier. »

Soldes, fêtes… Parfois, les couturières sont la bouée de sauvetage pour les acheteurs.es compulsifs.ves. Et même si elles seront ravies d’avoir du travail, ce n’est pas la bonne manière de consommer. Maria confirme et conclut : « Les gens achètent et se laissent parfois tenter. Certains se disent que vu que c’est moins cher, même si la taille ne va pas, ils feront retoucher le vêtement chez la couturière, mais c’est un mauvais plan. Je dis toujours à mes clientes de faire attention quand elles achètent, car finalement ça peut leur revenir plus cher que le prix de base et, acheter pour acheter, n’est pas la meilleure façon de consommer… »  

Infos pratiques

ChiarenzaChiarenza

Rue de la Casquette 16, 4000 Liège

04 221 03 51

Ouvert de 11h à 18h30 avec une pause entre 15h et 15h30. Fermé le mercredi, le samedi et le dimanche.

Exemple de prix : entre 10€ et 20€ pour une longueur pantalon. Comptez une semaine pour les petites retouches et 15 jours pour les plus grandes transformations.

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Après un passage chez ELLE Belgique et Paris Match, la plume de cette publicitaire de formation, mordue de copy-writing, s'est posée chez Boulettes Magazine où elle rédige des reportages percutants et des articles lifestyle brillants. Retrouvez, aussi, une partie de son travail dans le magazine PUB.