Boulettes Magazine

C’est que le moment n’est pas sans rappeler l’inauguration de la gare Calatrava, et le renouveau qu’elle a annoncé pour le quartier des Guillemins, et avec lui, le centre-ville élargi, après des années de travaux aux conséquences parfois fort lourdes pour la ville et ceux qui y vivent. Treize ans après que la cathédrale de verre et d’acier de l’architecte espagnol ait officiellement été mise en service, c’est au tour d’une autre star, du monde de l’art cette fois, d’entrer en gare. En l’occurence, Daniel Buren, qui s’apprête à inaugurer son oeuvre temporaire « Comme tombées du ciel, les couleurs in situ et en mouvement ».

Mises sur les rails à l’initiative du groupe Uhoda, qui a réalisé le projet en collaboration avec la SNCB et avec le soutien de partenaires publics et privés, l’oeuvre transforme momentanément la gare de Liège-Guillemins en support d’un grand chantier artistique. Soit le canevas d’une création monumentale et temporaire de Daniel Buren, l’un des artistes français les plus reconnus sur la scène internationale.

Une année durant, jusqu’au 15 octobre 2023, les voyageurs qui traverseront la gare découvriront cette œuvre inédite de Daniel Buren. À commencer dès ce samedi 15 octobre, donc, avec, à 16h30, un acte inaugural en présence de l’artiste qui sera retransmis sur écran géant. Et pour le reste de cette journée de fête? Animations gratuites, spectacles d’art de rue, concerts live et micro ouvert, animations et grimages pour les enfants, food trucks et bars ainsi que visites guidées sont au programme. D’ailleurs, si vous souhaitez participer à ces dernières, vous pouvez déjà vous inscrire ici.

À l’heure où certains quartiers de Liège ressemblent à de gigantesques chancres à ciel ouvert et où les retards des travaux du tram menacent de faire dérailler l’équilibre socio-économique du centre-ville, investir dans une oeuvre monumentale peut sembler futile. De l’art, en pleine crise? Là où certains pourraient y voir des priorités désordonnées, voire même, une forme d’indécence, en fiers principautaires, il est important d’y voir plutôt une marque d’espoir. La croyance qu’à l’image d’une Paris ou d’un Berlin enrubanné par Christo et Jeanne-Claude, Liège aussi mérite de devenir l’écrin d’une oeuvre d’art majeure et monumentale. La promesse, aussi, que même si c’est compliqué aujourd’hui, ça ira mieux demain. Et que malgré les trous dans les pavés, la ville reste belle si on sait où regarder.