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Sans-Logis

« Hors de contrôle », le sans-abrisme ? Sans-Logis clarifie

Sans-Logis propose des solutions d’hébergement, des services de jour et un soutien essentiel aux personnes sans abri. À l’approche de l’hiver, et alors que le problème persiste, il est primordial que les citoyens et les organisations continuent de travailler ensemble pour lutter contre le sans-abrisme et restaurer la dignité de ceux qui en souffrent.

Dans de nombreuses villes, le sans-abrisme s’est généralisé, et Liège ne fait malheureusement pas exception à la règle. Dans ce contexte, l’ASBL Sans-Logis joue un rôle vital dans cette lutte en proposant une approche globale visant à accompagner les sans-abris tout au long de leur parcours vers l’insertion sociale, avec une emphase sur le logement.

En compagnie d’Arnaud Bihin, Directeur de la Maison d’Accueil Sans-Logis pour hommes et familles, et Frédéric Svendsen, Directeur de la cafétéria sociale Amon nos hôtes, nous avons discuté de la complexité de ce défi croissant et de l’importance de leur engagement envers les personnes vulnérables.

Le rôle de Sans-Logis

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L’ASBL Sans-Logis se compose de deux maisons d’accueil, l’une pour les hommes et les familles, et l’autre pour les femmes seules ou avec enfants. En plus de celles-ci, l’organisation gère une maison de vie communautaire, un service d’insertion sociale et une cafétéria sociale qui offre un accueil en soirée et un restaurant social. Leur principale mission consiste à baliser les étapes du parcours des personnes sans-abri, en commençant par la prévention, pour éviter la dégradation de leur situation et l’itinérance.

Les activités de la cafétéria sociale, en particulier, visent à rétablir un lien de confiance avec les sans-abris et à les accompagner vers une réintégration sociale. Les maisons d’accueil offrent un hébergement temporaire et un soutien social pour aider les résidents à retrouver leur estime de soi, à se former, à développer des compétences et, finalement, à s’insérer dans la société. « L’insertion sociale n’est pas seulement définie par le logement, mais par la capacité à trouver une place épanouissante dans la société, avec ou sans travail, » précise Frédéric Svendsen, directeur de la cafétéria sociale depuis juillet 2023.

La principale difficulté à laquelle Sans-Logis est confrontée ? Sans aucun doute la diversité des besoins de leur public, qui évoluent au fil du temps. L’organisation travaille donc, également, en étroite collaboration avec près de 40 autres services et structures, y compris des acteurs tels que la justice et la police.

Pour financer leurs opérations, Sans-Logis bénéficie de subventions publiques de la Région wallonne, ainsi que de subventions privées ponctuelles en fonction de leurs besoins. Les résidents peuvent également bénéficier d’allocations du CPAS (Centre Public d’Action Sociale) ou d’autres prestations sociales. Les travailleurs sociaux aident les résidents à gérer leurs finances et à négocier des délais de paiement pour les dettes.

« Sans-Logis joue un rôle essentiel dans la prévention et la lutte contre le sans-abrisme à Liège, en aidant les sans-abris à réintégrer la société, à retrouver leur estime de soi et à construire un avenir meilleur, quelle que soit leur situation personnelle, » – Arnaud Bihin.

Perte de liens et isolement

Lorsqu’on s’interroge sur les raison

s qui conduisent les gens à la rue, Arnaud Bihin souligne que la perte de lien et l’isolement sont des facteurs majeurs : « Cette perte de lien peut se manifester à différents niveaux de la vie, qu’il s’agisse d’isolement social, culturel, ou financier. Le sans-abrisme survient lorsqu’une personne ne parvient plus à se rattacher à quelque chose ou quelqu’un qui la maintient sur la voie de l’insertion sociale. Il peut s’agir d’une descente lente ou rapide vers la rue, souvent marquée par la perte de confiance en soi ». Frédéric Svendsen souligne également le rôle joué par la perte de lien et la fragilité psychologique dans cette spirale infernale. Tenter de l’enrayer nécessite donc de travailler avec divers secteurs, en ce compris la santé mentale.

« Non, les sans-abris ne sont pas tous drogués et sans argent… »

Tous les sans-abris ne sont pas nécessairement toxicomanes. Cependant, la consommation de substances, comme l’alcool, les médicaments ou autres, est souvent exacerbée lorsque les gens se retrouvent à la rue, explique Frédéric. « Cela peut être une manière de faire face à une vie de rue difficile, mais cela peut également aggraver leur situation. Les problèmes liés à la toxicomanie complexifient davantage l’accompagnement social. La visibilité des sans-abris dans l’espace public est également une question complexe, car elle attire l’attention sur ce qui ne fonctionne pas dans la société… »

Enfin de compte, il n’y a pas de profil type pour les sans-abris, mais ils partagent la perte de lien, la perte d’estime de soi et un sentiment d’inutilité. Sans-Logis travaille sans relâche pour aider ces personnes à retrouver leur dignité et à s’insérer de nouveau dans la société.

Tous Liégeois !

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Frédéric Svendsen explique que l’insécurité en rue est un problème complexe : « La rue offre un certain anonymat, permettant aux sans-abris de trouver un semblant d’intimité, malgré l’absence de véritable vie privée. Cela signifie aussi que de nombreuses choses peuvent se passer dans la rue sans que personne ne le sache. C’est particulièrement préoccupant pour le public féminin, pour lequel Sans-Logis tente de trouver des solutions spécifiques pour garantir sa sécurité ».

Quant au nombre de sans-abris à Liège, Frédéric Svendsen souligne qu’il est impossible de donner un chiffre exact. Les sans-abris se répartissent entre ceux qui sont en structures d’accueil, ceux qui vivent dans la rue, et ceux qui restent temporairement chez des connaissances. Les sans-abris que l’on voit en rue sont la partie visible de l’iceberg, mais il y a toute la partie invisible. Cependant, il est évident que le nombre de sans-abris à Liège se chiffre en centaines et non en dizaines, car les services sont malheureusement régulièrement saturés.

Comment dès lors répondre à l’urgence du sans-abrisme ? Arnaud Bihin explique que dans le domaine de l’hébergement, chaque maison d’accueil a son propre projet pédagogique et fonctionne de manière autonome. Cela signifie qu’il n’y a pas de liste d’attente centralisée. « Cela peut poser problème pour les sans-abris qui n’ont pas toujours accès à un téléphone. Il est essentiel que les différentes maisons d’accueil communiquent et collaborent pour gérer la réalité complexe du sans-abrisme dans la ville ».

Nous ? Vous ?

Comme le dit Frédéric Svendsen, il est important pour les citoyens d’accepter de rencontrer et de comprendre un monde complexe. Les sans-abris reflètent les dysfonctionnements de la société et il est essentiel d’ouvrir les yeux sur leurs réalités. La société promeut les libertés individuelles, ce qui signifie que les sans-abris doivent être respectés en tant qu’individus et avoir la liberté de choisir l’aide qui leur convient le mieux.

Pour ceux qui souhaitent s’impliquer, de nombreuses associations travaillent avec des bénévoles, offrant des opportunités pour aider de manière significative, comme la Croix-Rouge. Les services sont également souvent à la recherche de soutiens financiers pour étendre leurs actions et promouvoir la créativité dans cette lutte. De plus, un simple geste comme dire bonjour (« simple comme bonjour » !) aux sans-abris que l’on croise peut participer à l’idée que ces personnes sont toujours en lien avec la société. Un brin d’humanité qui leur permet de se reconnecter.

Infos pratiques

ASBL Sans-Logis

www.sans-logis.be

Maison d’accueil pour hommes : 04 226 32 72, Rue Saint Laurent 172, 4000 Liège

Mason d’accueil pour femmes et enfants : 04 222 13 55 Rue Bassenge 46, 4000 Liège

Pour le service cafétéria des Sans-Logis : 04 225 99 19

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Après un passage chez ELLE Belgique et Paris Match, la plume de cette publicitaire de formation, mordue de copy-writing, s'est posée chez Boulettes Magazine où elle rédige des reportages percutants et des articles lifestyle brillants. Retrouvez, aussi, une partie de son travail dans le magazine PUB.