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Kimiamiam restaurant coréen liège

La Corée authentique se savoure chez Kimiamiam

Au numéro 4 de la rue de la Régence, en délicieux prélude au printemps, une nouvelle adresse gourmande vient d’éclore. Avec Kimiamiam, Kim Young-Nam, un natif de Séoul installé en Belgique depuis près de 20 ans, réalise son rêve en même temps que celui de nombre de principautaires fans du Pays du Matin calme: ouvrir le premier resto coréen de Liège. 

« C’est déjà possible de manger? »

La devanture n’est pas encore terminée, les photos des plats doivent encore être installées au dessus du comptoir, mais en découvrant l’implantation d’un restaurant coréen (le premier! enfin!) en plein coeur de Liège, la tentation est trop forte. Et la réponse, aussi enthousiaste que la question: non, Kimiamiam n’est pas encore prêt à prendre du service, le camion qui devait livrer les ingrédients a eu du retard, mais si on repasse dans deux heures, on pourra goûter quand même. Dès le premier contact avec Kim Young-Nam, le ton est donné: généreux et chaleureux, le patron du premier restaurant coréen de Liège est là pour régaler les gourmands, évidemment, mais de sa cuisine aussi bien que de ses anecdotes, racontées d’un français accenté entrecoupé d’éclats de rire contagieux.

Liège, celui qui est né dans la capitale de la Corée du Sud l’a découverte par hasard, après être arrivé en Belgique il y a 17 ans pour raisons médicales. Affligé d’une maladie du poumon que la médecine d’alors ne pouvait soigner dans son pays d’origine, il est enjoint par son frère cadet passé du Pays du Matin calme au plat pays, à le rejoindre. Les soins de santé sont super, lui assure-t-il, et mieux encore, ainsi que le découvre Young-Nam après s’être enregistré au premier commissariat de police qu’il croise, ils sont gratuits. Entre deux rires incrédules, il se souvient encore de sa stupéfaction quand, après avoir passé trois mois hospitalisé à proximité de la Gare du Midi, on lui a répondu qu’il ne devait rien pour les soins reçus.

Alors il décide de rembourser la Belgique autrement, d’abord en ouvrant sa propre épicerie coréenne, à une époque où la vague K n’a pas encore déferlé sur la planète et où ses produits sont plus difficiles à se procurer. Puis en ouvrant son propre restaurant à Bruxelles, qu’il gagne chaque jour depuis Liège, où il a établi son domicile. Et où il vient désormais d’ouvrir Kimiamiam, après avoir dû fermer son établissement précédent durant la pandémie.

Des mandus en veux-tu en voilà

« C’était une catastrophe » confie-t-il dans un éclat de rire. Pas du genre à se morfondre, le joyeux patron de ce petit bout de Corée en plein Chinatown liégeois préfère parler de sa compagne, rencontrée à l’école d’hôtellerie où il a décroché quatre diplômes différents, dont celui de commis de cuisine et un autre de mixologie, ou bien détailler les plats que lui et son sous-chef s’apprêtent à nous faire goûter.

Soit un bouillon de boeuf mijoté deux jours durant, aussi délicat qu’il est complexe, garni d’une généreuse ration de viande moelleuse et d’herbes fraîches, « un plat de fête, parce que le boeuf coûte très cher en Corée ». Mais aussi une portion de salade de chou garni de sauce Kimiamiam, piquante sans brûler, en attendant que le kimchi soit prêt. Et surtout, des mandus, les raviolis typiques de Corée, proposés ici farcis de boeuf, de poulet ou d’un mélange végétarien.

Le 1er resto coréen de Liège (et le meilleur)

D’abord frits à la poêle puis cuits doucement à l’eau bouillante, leur texture est irrésistible, la pâte ayant juste ce qu’il faut de mâche pour contenir délicieusement une farce généreuse et compacte, où viande et légumes se marient de manière subtile. La double cuisson garantit que le tout a une tenue parfaite, et ne s’effondre pas dès la première bouchée dans l’assiette. Lesquelles sont en porcelaine de mamy, ce qui ajoute une touche de charme supplémentaire à une assiette qui n’en manque décidément pas.

mandus restaurant coréen liège kimiamiam

Partagé avec Young-Nam et son sous-chef, qui nous régalent d’anecdotes sur leur pays d’origine, du système bipartisan qui régit la politique locale au statut des tatouages sur place (« avant, c’était réservé à la mafia, mais maintenant, il y a trop de tatoueurs en Corée ») le repas est un régal.

Et si le reste de la carte reste un mystère, faute de photos aux emplacements définis lors de notre visite, le haut du comptoir n’est toutefois pas vide. En haut à droite, un panneau annonce 10% de réduction pour les membres de la famille, les personnes qui fêtent leur anniversaire, et « les clients fidèles, à chaque fois ». Et après avoir eu le plaisir de goûter en avant-première aux préparations délicates et dépaysantes de Kimiamiam, quelque chose nous dit que nombreux seront les Principautaires à en profiter lors de chaque commande. « J’adore Liè-ge » s’enthousiasme Young-Nam, et celle-ci est vouée à lui rendre son affection, une (savoureuse) bouchée à la fois.

Kimiamiam

4 rue de la Régence, 4000 Liège / Sur place et à emporter / Paiement par carte de banque

Ouvert du lundi au samedi de 11h30 à 14h30 et de 17h30 à 21h00

Encore faim?

Journaliste pour Le Vif Weekend & Knack Weekend, Kathleen a aussi posé sa plume dans VICE, Le Vif ou encore Wilfried, avec une préférence pour les sujets de société et politique. Mariée avec Clément, co-rédacteur en chef de Boulettes Magazine, elle a fondé avec lui le semestriel SIROP, décliné à Liège et Bruxelles en attendant le reste du pays.