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On a testé la cryothérapie à Liège

L’Espace Médical Rogier dispose désormais d’une cabine de cryothérapie. Loin d’être un jeu, cette technique de traitement par le froid est reconnue pour soulager de nombreux maux. Ou, accessoirement, pour s’offrir une parenthèse bien-être. Nicolas s’est prêté au jeu pour un test grandeur nature !

Chacun ses références, bien sûr. Dans notre esprit de trentenaire plus très loin de passer quadra, quand on pense à la cryothérapie, on pense inévitablement au film de la fin des années 60  « Hibernatus » –  oui, ça date, on sait – avec l’inégalable Louis De Funès. Dans une certaine mesure évidemment. Et ça nous donne envie de tenter l’expérience du grand froid, histoire de voir si toutes les vertus thérapeutiques qu’on lui prête sont justifiées. Alors, quand on a appris qu’on pouvait sauter le pas à l’Espace Médical Rogier à Liège, on n’a pas trop hésité à répondre à l’invitation de ce dernier.

Rendez-vous est pris un vendredi en fin de journée en plein cœur de la Cité ardente, où on rencontre le spécialiste « cryo » du centre, Michel Moës. Après une expérience de plus de 30 ans dans la délégation médicale, il a lancé cette nouvelle activité à l’Espace Rogier juste avant le covid, au mois de février.

« J’avais envie d’être indépendant et je pensais à la cryothérapie depuis 2 ou 3 ans. En juillet 2019, je me suis rendu au salon Rééduca à Paris avec mon médecin traitant et j’ai pu découvrir les cabines Cryosense. J’ai vite été convaincu et j’ai décidé d’en acheter une pour me lancer à fond dans cette activité à Liège. Et aujourd’hui, je suis le seul en Belgique à posséder une machine de cette gamme, qui est aussi utilisée par de grandes équipes sportives comme le Real Madrid ou le PSG. »

Bénéfices santé, sportifs et bien-être

cryothérapie

La cryothérapie ? C’est, pour faire simple, la thérapie par le froid. Elle consiste à exposer la surface du corps à de très basses températures (entre -110 et -196 degrés Celsius) pour une période de 2 à 4 minutes. Les bénéfices qu’on lui attribue sont multiples : santé (calme la douleur, stimule le système immunitaire, aide dans le traitement de pathologies aigues ou chroniques), sportif (aide à la récupération après un effort, augmente le rendement des athlètes), bien-être (raffermit la peau, favorise le sommeil, élimine stress et toxines). Sur papier, ça semble miraculeux. Et rapide ? Au bout de combien de séances peut-on s’attendre à ressentir une réelle différence ?

 « C’est difficile de répondre à cette question. Mon plus jeune patient a 18 ans et la plus âgée a 85 ans. Chacun consulte pour une raison différente. Il faut tout d’abord voir pourquoi on vient. Si c’est juste par curiosité, une seule séance peut suffire, afin de tester et de se relaxer. Ou une de temps en temps, toujours pour le bien-être. Mais si on se tourne vers la cryothérapie pour soigner une pathologie telle que l’arthrose, la sclérose en plaques ou la fibromyalgie et obtenir des résultats concrets, le nombre de séances et leur fréquence seront forcément fixés de manière très spécifique. Les résultats peuvent en tout cas être très surprenants au bout de quelques séances. »

Des contre-indications quand même

Pas d’objectif précis de notre côté. On est juste là pour les beaux yeux de Boulettes Magazine et de ses fidèles lecteurs. Mais pas de quoi échapper pour la cause à l’indispensable diagnostic d’avant-séance. « Il est évidemment essentiel, explique Michel Moës. Il me permet de mieux connaître le patient, de connaître les raisons de sa consultation et d’adapter la séance en conséquence, mais aussi de lui expliquer comment celle-ci se déroule. Car il y a tout de même quelques contre-indications à la pratique de la cryothérapie, comme le fait de porter un pacemaker, d’avoir subi une opération récente, de souffrir d’hypertension, de problèmes circulatoires sévères ou, encore, d’être enceinte. »

Tous les feux sont au vert en ce qui nous concerne, on peut donc prendre place dans l’impressionnante cabine cylindrique. Mais d’abord, on prend soin d’enfiler la tenue d’Adam – ou presque, on garde quand même les sous-vêtements – et de chausser des bottines spéciales conçues pour les séances. Une fois installé et surélevé pour garder la tête en-dehors de la cabine, on hoche la tête pour signifier qu’on est prêt. Prêt à exposer notre corps entier à une chaleur extrême durant une minute puis à une température négative allant de -110 à -196 degrés.

« Pas pire qu’en étant peu vêtu par -5 degrés dehors »

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Première minute. Plutôt tranquille, chaleureuse et réconfortante. Et pour cause, le froid n’est pas encore d’actualité. Au contraire, la température monte pour atteindre 90 degrés. Décontraction assurée. Deuxième minute. Ça se corse et ça se… refroidit surtout. Changement d’atmosphère. La température baisse de façon vertigineuse. Rien que pour nous, elle atteindra -196 degrés.

« Mais ça varie d’une personne à l’autre. J’adapte la température en fonction de chaque situation. Ici, pour un sportif en bonne santé comme toi, on peut aller jusqu’à -196 degrés », glisse Michel Moës. On lui fait confiance. Et pour être honnête, la sensation de froid est loin d’être insurmontable. Elle est même plutôt agréable.

« Tu vois, ce n’est pas pire que d’être peu vêtu dehors par -5 degrés, si ? » Pas faux.

Jusqu’à ce qu’on se souvienne du briefing initial de Michel : « La première minute, tu verras, tu auras chaud, tu vas te sentir bien, détendu. Puis quand la température baissera, ce n’est qu’au bout de la 2e minute que tu te diras que tu as un peu froid. Tu ressentiras peut-être des picotements au niveau des jambes. D’autres le sentent plutôt sur le haut du corps. »

Léger, détendu et… prêt à être bordé !

A nouveau, tout juste. Fin de la deuxième minute. Ok, on l’avoue, on fait un peu moins le fier. Le froid nous transperce alors la poitrine. Rien d’insoutenable cela dit, mais c’est là qu’on remarque qu’on n’est pas bien épais et qu’un peu de graisse supplémentaire ne nous ferait pas de tort. « Il reste 1 minute », lance alors Michel, qui ne nous aura pas lâché d’un œil durant la séance, afin de s’assurer que tout se déroulait pour le mieux.

Dernière minute. « Instinct de survie » corporel ? Ou juste le fait de prendre conscience qu’on arrive au bout de la séance ? Bizarrement, notre corps se réchauffe et nous envoie une bouffée de chaleur bienvenue qui nous fait passer les 30 secondes suivantes sans la moindre encombre. Avant une ultime ligne droite à nouveau plutôt glaciale pour finalement atteindre la barre des 4 minutes.

Bilan ? Hyper surprenant ! On sort de là revigoré, avec une peau fraîche – très loin d’être gelée – et, surtout, une sensation de bien-être, de légèreté et des muscles hyper détendus. Encore mieux : on a même dormi comme un bébé la nuit suivante. Bref, pour une pause zen et régénérante, on valide l’expérience à 100%, à condition d’être bien encadré comme ce fut le cas pour nous. A qui le tour ?

Infos et contact

Site web

Prix par séance : 40€.

Tarif dégressif en cas de réservation de séances multiples (350€ pour 10 séances, 180€ pour 5 séances).

Le centre « Restart your body » propose également des séances de cryothérapie à Jupille. Toutes les infos ici.

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Quand il vivait à Bruxelles, on l'appelait le "Liégeois" et personne ne comprenait son chauvinisme pour cette ville de Liège qu'il défendait avec un brin de mauvaise foi. Désormais, il est revenu chez lui, en Cité ardente. Ancien journaliste au quotidien L'Avenir, il a rejoint l'équipe de Boulettes pour combiner deux éléments qui lui tiennent à cœur : l'écriture et la valorisation de sa ville sous toutes ses facettes dans un webzine 100% liégeois.