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Opinion (im)populaire: J’avoue, j’ai -un peu- aimé 2020

Opinion (im)populaire, c’est notre avis, le vôtre, ou bien celui de ce type avec lequel vous n’êtes jamais d’accord, mais en tout cas, c’est un billet d’opinion, et c’est notre nouvelle rubrique dans laquelle on vous donne la parole. Notre journaliste, Marine, l’inaugure avec un avis controversé: et si, en vrai, 2020 n’avait pas été si pire? 

Soyons clairs, 2020 a été la pire année de la décennie écoulée. De nombreux secteurs ont directement (et grandement) souffert de la crise comme le milieu hospitalier, les coiffeurs, l’Horeca, mais aussi tous les oubliés (cœur sur vous les gars). Mais en termes de développement personnel, ne tirons pas la chasse trop vite, cette petite année d’introspection a quand même permis de se recentrer et de revoir ses objectifs. Non ?

Je vous le dis tout de suite, j’habite avec mon cop’, en appartement. Je n’ai donc pas vécu le confinement en tant que personne seule et isolée. Je l’ai vécu à deux, dans un 60m2, sans jardin (ni PQ putain !) et en pleine ville déserte. Pas de quoi me plaindre, c’est sûr, mais je ne dois pas faire beaucoup d’envieux non plus. Et même si j’ai un binôme parfait pour la vie commune (coucou Lou, si tu me lis, passe-moi la bagouze après tout ce qu’on a vécu), il y a des jours où tu sens la flamme s’éteindre, pas seulement celle de ton couple, mais aussi celle que tu as à en toi. Après des mois à errer en training, à t’oublier, profitant juste de l’option « glande chez toi » imposée, tu tombes vite dans une routine « routinière » et tu finis par t’éteindre. Mais comme dit Yapaka, y a du bon à s’ennuyer…

2020 et la routine bousculée

À tous ceux qui nous disaient « Une bonne guerre, il t’faudrait ! », je leur tends mon méchant doigt.

J’ai l’impression qu’ils ont fini par attirer le mauvais œil, mais finalement, ce coup de pied au cul nous a appris pas mal de choses, comme sortir de notre zone de confort, pas si confortable que ça au fond.

Une pote infirmière, m’a dit au début du confinement : « Ils ont mis en place le même système que pour Ebola, ce n’est que le début. » Sentant l’onion rings, je savais que cette année allait puer. Je voyais partout, au fil des mois, des événements annulés et des anniversaires gâchés, j’espérais quand même que le mien (le 12 décembre, je pose ça là) serait épargné et que tout rentrerait dans l’ordre à la fin de l’année. Mais ça ne fut pas le cas, et vous savez quoi ?

On s’est adaptés et sans le stress de « on fait quoi, avec qui, où et quand ?», sans cette pression de vouloir faire les choses en grand… Faire simple, ce fût parfait.

L’adaptation, le propre de l’homme. Même si un nouveau milieu est effrayant, le fait de s’adapter nous a permis d’évoluer. C’est en nous confrontant à l’inconfrontable que nous sommes la civilisation que nous sommes aujourd’hui.

Certes, 2020 nous a plus que challengés, mais elle nous a poussés aussi à nous réinventer et à être créatifs d’un point de vue professionnel, économique, écologique mais aussi personnel. Pour une année sensée signer un « vent de renouveau », je crois que personne ne s’attendait à ce pet de l’enfer qui nous a sorti de nos habitudes mais surtout, qui a fait naître autant de progrès. Une personne travaillant dans les RH m’a dit « en termes d’outils de travail, nous avons gagné 10 ans. Nous n’aurions jamais aussi vite avancé sans ce virus. » L’Homme a traversé un tas de choses au moins aussi cruelles que cette pandémie et s’est à chaque fois relevé, en innovant.

De l’optimisme à la pelle

Mon horoscope de janvier 2020, me disait « prête à relever tous les défis » et what a défi ! Mais comme tout le monde, la jauge sociale était dans le rouge, pas de famille, pas d’amis et peu de collègues. C’est en situation de crise qu’on se rend compte de quoi notre mental est capable. L’optimisme c’est se dire que ça ne va pas durer. Et je n’ai jamais été aussi optimiste depuis que j’ai été privée d’autant de choses.

Privée aussi de contraintes, comme des déplacements inutiles. Place à l’efficacité et à l’optimisation du temps. On a qu’un vie, on laisse tomber les futilités, on prend son avenir en main et on consacre ce gain de temps à ce qu’on aime faire et à qui on a envie de devenir. Dans l’un de mes derniers articles, j’ai mis en lumière 5 entrepreneurs qui avaient profité de cette crise pour se lancer et accomplir leur rêve, c’est de ça que je veux parler.

Lire aussi: 5 entrepreneurs qui se sont lancés durant le confinement

Un tas de choses positives sont nées durant cette crise, comme la gratuité des protections périodiques en Ecosse, le fait que les autorités soudanaises ont mis fin aux mariages d’enfants et font respecter l’interdiction des mutilations génitales féminines dans le pays ou encore la rediffusion du Prince du Bel Air sur Netflix… Le compte 100% anti-anxiété « The Happy Broadcast » devrait être la seule raison pour vous rendre sur Instagram.

Fini aussi les frais inutiles comme « tiens on va se balader par-là, promis on rentre pas dans les magasins. Oupsi on est en cabine. Re oupsi on dépasse le budget à la caisse. Et merde on rentre ruiné chez soi mais on s’est bien amusé maintenant on mange du riz… ».

Je n’ai plus peur de dire non. Ne plus avoir envie de sortir de chez soi, est enfin justifié ! Les décisions qu’on prend n’appartiennent qu’à nous.

Cette année m’a prouvé que je pouvais gérer la situation, seule. Je peux travailler efficacement de chez moi. Être à la fois proche de mes amis et de ma famille, de chez moi, car ce sont les petites attentions qui comptent, de près ou de loin.

Un retour aux valeurs

C’est qui qui postera pas de photos de Disney cette année ? Thank God.  Les instagrammeurs en ont gros sur la patate, les pauvres. La plupart n’ont pas pu vous montrer les photos de leurs pâtes au pesto parfaitement enroulées par un serveur italien qui rape son parmiggiano directement dans votre assiette… Le confinement m’a fait fuir toutes sortes d’écrans. Marre des réseaux sociaux, marre des apps qui envoient des notifs H24, marre des mails inutiles et des spams.

Durant ces quelques mois, j’ai réappris à lire et je me suis mise au piano, chose que je désirais depuis longtemps. J’ai aussi découvert que j’avais beaucoup plus besoin de la nature que ce que je ne pensais. Je ne veux plus passer ma vie sans jardin.

Cette expérience de vie a permis de retrouver des valeurs que nous avions perdues ces dernières années avec l’avènement des réseaux sociaux.

Je me suis rappelée que le plus important était mes proches et le développement personnel et qu’il en sera de même après cette pandémie. Je suis prête à commencer une nouvelle année en retenant ce que 2020 m’a appris.

C’est parti pour 2020 2.0

On efface tout et on recommence ? Non, surtout pas. Au contraire, on retient et on se l’enfonce dans le crâne.
De par les avancées scientifiques qui ont permis l’élaboration d’un vaccin, mais aussi de par le fait qu’après une année aussi négative, on peut se dire que le meilleur reste à venir. Nous sommes tous parés pour rattraper le temps perdu de manière intelligente, avec de nouveaux objectifs, des valeurs plus définies.

On dit stop aux choses superflues, on lit plus, on se cultive, on offre plus souvent des fleurs à mamy et on profite de la vie en prenant du temps pour soi.

Cette prise de conscience est une chance, saisissons là pour faire de 2021 une année où tout sera à garder et pour enfin prendre de vraies résolutions.

Après un passage chez ELLE Belgique et Paris Match, la plume de cette publicitaire de formation, mordue de copy-writing, s'est posée chez Boulettes Magazine où elle rédige des reportages percutants et des articles lifestyle brillants. Retrouvez, aussi, une partie de son travail dans le magazine PUB.