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5 entrepreneurs qui se sont lancés durant le confinement

Ils ont su tirer parti de cette crise et ont fait de ce contexte un climat propice au lancement de leur concept. Cabale, Aiya Naturaly, Eale, Ma Boîte à Cookies et Nutrifix, comme les cinq doigts de la main, c’est celui du milieu qu’ils ont tendu à ce virus. Le point commun entre tous ces projets ? Même s’il n’y avait pas eu la crise, ces Liégeois auraient tout fait pour faire voir le jour à leur projet.

Se lancer sur les réseaux sociaux, là où leur communauté, et donc leur clientèle potentielle, était. Répondre à un besoin qu’ils ne trouvaient nulle part ailleurs. Faire du local parce qu’on est plus unis que jamais. Travailler à domicile. Et enfin, livrer à la maison, parce que personne ne peut sortir. Voici les cinq clés pour Nicolas et Kathleen, Tina et Yann, Minina, Florence et Claire qui ont réussi à tirer leur épingle du jeu et mettre en place un projet qui a du sens et qui s’inscrit parfaitement dans cette nouvelle normalité. Bouffe et bien-être combinés à de l’online, sans oublier la touche 100% liégeoise, ça ne pouvait que fonctionner pour ces entrepreneurs qui se sont lancés au bon endroit, au bon moment…

Nutrifix, marque déposée et bien pensée

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Florence a 29 ans, est bio-ingénieur chimiste et passionnée par tout ce qui est aliments et étiquettes, depuis toute petite. « J’ai travaillé dans l’agroalimentaire et dans les compléments alimentaires. Et ce dernier secteur était un milieu où je m’épanouissais vraiment. Améliorer la santé des gens de manière naturelle, ça me parle beaucoup, c’est pourquoi j’ai sauté le pas et je suis devenue indépendante. J’ai créé Nutrifix, société de compléments alimentaires. »

Lancée en octobre 2019, sa société est officiellement active sur le marché depuis septembre de cette année et déjà disponible dans plus de 20 points de vente. Recherches et créations de formules obligent, le Covid-19 a fait durer le suspense.

« Le Covid est arrivé au moment où je devais me lancer. Les fournisseurs étaient down et donc la production était à l’arrêt. L’UCM m’a bien aidé pour tout ce qui est élaboration du Business plan et avec mon compagnon, on a fait la formation Boost Entrepreneur. Vu que les compléments alimentaires, ça reste dans l’alimentaire, j’ai pu bénéficier de subsides européens. Ensuite j’ai bénéficié des chèques entreprise pour tout ce qui est élaboration de la charte de la société, du logo, de la partie marketing quoi. »

Le résultat ? Pas d’allergènes, pas de sucres, pas d’additifs ni de matières chimiques ou animales et les QR code sur les pots (en verre recyclé) sont des fiches produit. Bien trouvé, non ?  

Se faire une place sur ce marché presque saturé, oui mais comment ? Comme l’explique Florence, ce sont les produits pour l’immunité qui se vendent le plus. « Les produits sont vraiment bien acceptés par les magasins. J’ai d’autres formules qui sont vraiment très bien, mais on se rend compte que dans ce contexte, c’est l’immunité qui est la plus convoitée. Mes compléments ne sont pas vendus en pharmacie. Je n’ai rien contre l’idée, mais mon éthique et mes produits correspondent mieux aux magasins alimentaires/bios. Je veux rester cohérente avec ma marque et puis c’est devenu un argument de vente pour ces magasins, qui ont l’exclusivité. » Qui dit alimentaire dit contrôles de l’AFSCA : « Tu dois avoir des certificats d’analyses pour tout. Vu que je suis BIO, je suis contrôlée aussi par Certisys qui vérifie mes produits. Je fais des analyses micro biologiques sur tout, même si les matières premières en ont déjà. Enfin, tout est notifié au ministère de la santé.

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Alors que 2020 touche à sa fin, Florence se réjouit aussi que les recherches, autres que pour le Covid-19, reprennent : « Je suis une amie de la fondation contre le cancer et pour laquelle Nutrifix contribue. Un tas de choses, qui étaient prévues pour la recherche, ont été mises en standby. Les fonds générés par la publicité ne rentrent plus. Mais ces associations sont tout aussi importantes. »

Son conseil ? Il faut sauter le pas et bien se faire accompagner. On a tendance à toujours se trouver des excuses pour reporter… C’est super enrichissant et vraiment valorisant de pouvoir gérer sa propre société et ses propres idées/projets.

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Aiya (100%) Naturaly

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Aiya Naturaly (Gaiya mais sans le « G ») est une gamme de produits 100% naturels, lancée en juillet 2020 par Minina, une maman de 32 ans, indépendante et femme active. Travaillant au restaurant l’Antidote avant la crise, elle a dû se réinventer pour s’occuper et générer plus de revenus durant le confinement. Sa philosophie ? La vie est belle !

Fondants, galettes de bain, produits d’entretien… Des produits faits maison chez Minina, qui espère encore élargir sa gamme : « J’ai des accessoires aussi 100% naturels et des soins comme le charbon pour les dents, les soins capillaires, des huiles de bain que je prépare moi-même. Je fais un peu d’aromathérapie aussi et j’ai quelques produits aux huiles essentielles. J’avance petit à petit. »

Un départ osé que Minina n’aurait peut-être pas tenté si elle n’avait été si bien entourée par sa famille, qui compte de nombreux indépendants. Sans trop réfléchir, elle a plongé en croyant dur comme fer en ses produits. Mais comment se lancer quand la distanciation sociale et le stay at home sont de rigueur ? On dit merci internet.

« Les réseaux sociaux ont fait un gros boom et vu que les gens se tournent de plus en plus vers le naturel, je me suis dit pourquoi ne pas faire une page où je vends mes produits. J’en ai donc envoyé à des micro-influenceuses et ça a marché. Crise ou pas crise, j’y serais quand même allée au culot et j’aurais de toute façon lancé ma marque. »

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Et parce qu’être créatif c’est se démarquer, Minina propose également d’envoyer des échantillons gratuits aux personnes intéressées par les nouveaux produits qu’elle met sur sa page : « Certains aiment les concours, d’autres veulent absolument tester avant d’acheter. Procurer du bien être avec mes produits, c’est génial.»

Et après ? Minina a l’idée d’ouvrir un shop au centre-ville qui serait ouvert toute la semaine, sans abandonner les livraisons. Rendez-vous en février si tout se passe bien ! « Je vais démarcher des usines, des Horeca, des entreprises, des centrales de titres-services, j’aimerais toucher le secteur B2B. Je vais élargir ma gamme bien sûr, peut-être m’orienter déco aussi et avoir des petites choses pour les hommes et les enfants… »

Son conseil ? Toujours vivre sa vie en fonction des objectifs qu’on veut atteindre et tous les jours avancer dans cette direction. S’entourer de beaucoup d’amour, d’amis, de bonheur et de courage et si on a la volonté, on y parviendra.

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Cabale en cavale

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Lancé pendant le premier confinement, le restaurant Cabale est né d’une soif de culture et d’une faim de gastronomie. Tina et Yann ont tout plaqué pour mettre sur pied le projet dont ils rêvaient depuis un an et demi. En ces temps rigides pour l’Horeca, c’est finalement un bistrot/bar qui voit le jour, là où vins et mets géorgiens seront cuisinés minute sous vos yeux ébahis, bande d’affamés.

Yann a fait l’école d’Hôtellerie à Spa et Tina a fait des études en architecture d’intérieur à Saint-Luc et un Master en design. Tous deux avaient cette envie d’ouvrir un restaurant et d’être leur propre patron.

« J’ai toujours travaillé dans la restauration, comme étudiante et j’ai toujours eu cette envie d’ouvrir un petit restaurant lié à ma culture, donc c’est une cuisine d’influence géorgienne, des plats qui se prêtent bien avec le vin. Yann et moi on s’est rencontrés au Moment, où nous travaillions tous les deux et on a fini ensemble. »

Le projet était donc là, depuis tout ce temps… « J’ai rencontré la maman de Tina qui m’a permis de découvrir leur cuisine et c’est vraiment tout ce que j’aime, » explique Yann. « C’est gourmand, le produit est mis en valeur, ce sont des techniques de grands chefs. Avec ce concept, il y a un tas de parallèles à faire avec la cuisine moderne. C’est vraiment le confinement qui nous a permis d’avoir du temps et cette vision claire pour pouvoir développer ce projet… On travaille tous les deux dans l’Horeca 60-70 heures semaines et avoir du temps pour ça, dans ce milieu, c’est difficilement envisageable. »

« Ce temps il m’a permis de bien travailler le logo et notre identité graphique. Pour l’intérieur on a pu réduire les coûts aussi vu qu’on a fait tout nous-mêmes. Yann est devenu électricien, ébéniste, maçon, plombier (rires). On est dans une situation critique, comme tout le monde, mais on s’est dit tant pis, on se lance, on aime beaucoup trop notre ville pour la laisser anéantie par cette crise, » ajoute Tina.

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Même si le duo a la chance d’avoir un propriétaire conciliant, les aides accordées par le gouvernement ne semblent pas toujours être adaptées : « Clairement, ce qui plombe les restaurateurs, ce sont les charges fixes. Les aides du gouvernement ne sont pas spécialement bien adaptées à toutes les structures. Cette situation elle est inédite pour tout le monde, mais au final nous on voulait se lancer et on se serait lancés avec ou sans confinement. Moi ce métier, c’est ma vie, » confie Yann.

Un projet qui a néanmoins pu bénéficier de soutien. « Par rapport aux démarches, nous avons avancé avec l’UCM, qui bien que débordée, nous a aidé pour le plan financier. Pour notre business plan, on s’est beaucoup renseignés pour pouvoir le faire nous-mêmes. C’est cool de se faire accompagner pour tout, mais le faire soi-même, ça nous rend plus indépendants, » précise Tina. 

Innover et se rendre accessible, facile pour un restaurant ? « Je crois que c’est la même chose pour tout le monde, on s’est lancé sur les réseaux sociaux, » explique Yann. « Ici on a fait de l’emporter, ça nous permet d’avoir un retour de la clientèle, d’échanger avec les gens, de tester. On a réfléchi à des recettes qui gardent leurs saveurs, qu’on peut réchauffer chez soi, etc. »

« En géorgien ‘Soupra’ signifie ‘L’art culinaire’, c’est comme une cérémonie où beaucoup de gens se rassemblent autour d’une table. Et c’est ça qu’on avait envie de transmettre derrière ce concept. Nous voulions importer l’idée de partage directement chez les gens. Mais on se réjouit bien sûr de partager tous ensemble » Tina.

Leur conseil ? L’important c’est de le faire avec le cœur. Avec la peur, on se trouve toujours des excuses, mais quand il faut y aller, il faut y aller.

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Passer la bague au doigt

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À 27 ans, Claire est mannequin, artiste, artisane bijoutière et a lancé sa marque de bijoux EALE {É – A – LÉ} durant le premier confinement. D’une formation à l’IFAPME à son apprentissage personnel, elle crée de chez elle, dans son atelier aménagé en deux espaces, un coin pour fondre le métal et un autre pour le façonner. Sa philosophie ? Elle vit au jour le jour sans trop se tracasser.

« J’ai toujours adoré les bijoux. Quand j’étais petite, j’allais faire les courses avec ma maman avec un tas de colliers au cou et des bagues à tous les doigts. Cette passion est restée en grandissant. Il y a deux choses qui m’ont poussé à faire la bijouterie, l’envie de créer d’une part, la satisfaction de faire quelque chose par moi-même d’autre part. J’aime le fait que les gens me confient leurs envies et leurs idées, mais ils me confient aussi leur or et j’en refais un bijou. J’aime beaucoup cette poésie et cette symbolique des projets sur mesure. »

Un projet qui mûrit depuis un petit temps et pour lequel Claire a fini par se lancer : « La bijouterie, ça demande de la précision et quand on vend un produit, il faut que ce soit parfait. Après ce que j’aime dans mes bijoux, c’est qu’ils ont ce côté parfaitement imparfait ! Il faut beaucoup de patience et de temps. Vu que j’avais déjà d’autres activités sur le côté qui ont été mises en standby, et que j’avais déjà mon atelier, ce confinement m’a poussé à lancer ce projet et à sortir de ma routine. »

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Une crise que Claire a abordé comme une opportunité, tout en profitant réseaux sociaux en effervescence : « Les gens étaient connectés plus que jamais, donc j’ai clairement profité de ça et de cette publicité gratuite. » Encore faut-il capter l’attention de la clientèle… « J’ai lancé un concours d’une semaine où les gens devaient liker et commenter. Finalement, certains ont même repartagé mon post en story, sur leur mur… ils ont commencé à me suivre et ont passé des commandes. »

Le seul bémol, explique Claire, c’est que « les sites qui vendent les matières premières, les outils, etc. étaient fermés, du coup ça a ralenti plusieurs commandes, mais ça finit toujours par arriver. Je ne travaille pas tous les jours, mais ce n’est pas mon but non plus. Je veux vraiment faire des projets personnalisés et prendre le temps de les faire. » Et cette ligne de conduite, Claire compte bien la garder. Pas de collection en vue donc, juste du sur mesure.

Son conseil ? Ne pas se lancer dans un projet trop risqué. Trouver quelque chose qui a du potentiel et ne pas avoir peur de le lancer maintenant. Il faut mettre ce temps qui nous est offert à profit pour réaliser ce qu’on a toujours voulu.

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Ma Boîte à Cookies

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Nicolas et Kathleen avaient l’ambition depuis longtemps de lancer un truc, à deux. C’est comme ça que Ma Boîte à Cookies a vu le jour, en juillet, grâce aux réseaux sociaux. Lui est un cordon bleu, elle se charge de la comm, et Paf ça fait des Chocapic ! Ou en tout cas des Cookies XXL… Pile ce qui manquait à Lîdje.

« Le confinement et le fait que j’ai perdu mon emploi à cause de la crise ont accéléré la mise en place de notre projet (Nicolas) ; Le fait d’avoir ça sur le côté, ça lui a permis de ne pas se retrouver sans rien et de travailler en fonction de nos valeurs à nous. Son licenciement a, en fait, été un tremplin pour nous lancer (Kathleen) ».

Ma Boîte à Cookies, ce sont des cookies XXL comme aux US. Des portions à partager, ou pas. Des cookies garnis généreusement, avec un vrai goût de noisette et du chocolat belge. « Le point clé, c’est la livraison, » déclare Nicolas. « On a essayé de répondre nous-mêmes à une demande qu’on ne retrouvait pas ailleurs. » 

Kathleen et Nicolas y vont par tâtonnements, sans business plan : « pour l’instant c’est essai-erreur et ça marche. L’oncle de Nicolas travaille dans des structures comme le VentureLab, donc il nous a beaucoup aidé. » « Et puis ça a été très vite. On n’a pas voulu se faire accompagner et se lancer dans plein de démarches. On n’avait plus rien à perdre donc on s’est lancés, le projet est vraiment né de cette crise, » ajoute Nicolas.

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Les réseaux sociaux, le retour du local et le bouche-à-oreille ont donc signé l’avènement de Ma Boite à Cookies : « L’idée c’est d’avoir 4 goûts fixes et 1 goût en suggestion par mois. J’aurais voulu un cookie à la pomme avec du caramel beurre salé, mais il faut peaufiner. Ça viendra ! » explqiue Nicolas.

Pour la suite, le couple envisage un service de drive-in dans leur local à Soumagne, là où Nicolas cuisine. « Les gens viendraient chercher leurs produits eux-mêmes à l’atelier, tout en continuant les livraisons dans le centre-ville de Liège, » explique Kathleen.

Si Nicolas s’interroge sur l’avenir, Kathleen veut y croire à fond. Elle compte même devenir inspectrice des travaux finis : « Lui est pessimiste et moi je suis optimiste ! C’est compliqué, mais on se complète bien. » EtKathleen de conclure : « même si on grandit, l’idée c’est que ça reste bon quand même et qu’on garde l’essence du projet. »

Leur conseil ? Essayez d’avoir un couple avec des polarités différentes, fusionnel, qui se complète. Il faut aussi bien s’entourer. Un projet, c’est bien, mais si on le pense tout seul chez soi, ça ne mènera jamais nulle part. Il ne faut pas hésiter à en parler autour de soi.

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Crédits photos : D.R., Nutrifix, Minina, Cabale, Claire (Eale), Pauline Turrioni.

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Après un passage chez ELLE Belgique et Paris Match, la plume de cette publicitaire de formation, mordue de copy-writing, s'est posée chez Boulettes Magazine où elle rédige des reportages percutants et des articles lifestyle brillants. Retrouvez, aussi, une partie de son travail dans le magazine PUB.