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J'existe. - Thierry Jaspart

J’existe., la réponse liégeoise à Supreme

Après avoir prouvé qu’il résistait sur les murs de Liège et d’ailleurs, Thierry Jaspart colle son J’existe. sur une collaboration avec la marque liégeoise The Good Tee. Forcément streetwear, et follement désirable. 

Thierry Jaspart, personne ne le connaît et pourtant, tout le monde sait qui c’est. Impossible de l’ignorer, en effet, avec son « bizarre love triangle » mêlant coeur, oeil et bec d’oiseau et s’affichant aussi loin qu’en Allemagne ou en Hollande, mais aussi et surtout son gigantesque « J’existe. », collé sur les murs des villes, la nôtre et celle des autres. Un jeu de mots, la phrase reflétant selon lui « ce que beaucoup de graffitis veulent dire », mais un jeu dangereux aussi, ses attentats autocollants lui ayant coûté (très) cher il y a quelques années. La solution? Troquer la ville pour le fil, et s’offrir une collab’ textile, d’abord avec Jérémy Vandenbosch, graphiste liégeois exilé à Marseille, puis avec The Good Tee, « une entreprise dynamique jupilloise qui fait principalement de l’impression sur vêtements de qualité ». Celui qui se décrit comme concepteur de sites internets, meneur de divers activités artistiques et amateur de mots fléchés se serait-il donc rangé? Son engagement reste intact, en tout cas, Thierry Jaspart confiant avoir accepté la collaboration J’existe. x The Good Tee « parce qu’ils garantissent que leurs méthodes de production sont respectueuses de l’environnement ».

J'existe. - Thierry Jaspart

J'existe. - Thierry Jaspart

J’Existe. / prouve que tu résistes

Avec, à la clé, une collection streetwear brute, dont le mariage de pièces unies et de lettrage n’est pas sans rappeler le pape du genre, le label indé Supreme devenu aujourd’hui la marotte de collectionneurs prêts à payer près de 1.000€ pour chaque nouveau drop. Une comparaison qui flatte Thierry Jaspart?  »

« Euh… oui ? Je ne connais pas bien Supreme. Ce qui est certain, c’est que pour de nombreuses raisons nous ne visons pas, contrairement à ce genre de grandes marques, la production de masse ».
J'existe. - Thierry Jaspart
La qualité, plutôt que la quantité. Et aux mauvaises langues qui l’accuseraient d’être un vendu, Thierry Jaspart répond que « le support vestimentaire correspond autant au concept de J’existe. que le support autocollant. Notre volonté de s’affirmer, de se faire remarquer ou de se différencier des autres passe aussi parfois par l’accoutrement ». Soit ici par une collection qui va du simple t-shirt (25€) au pull à capuche brodé (65€) et au bomber unisexe brodé (75€) en passant par un sweatshirt dont les lettres J’Existe éparpillées évoquent moins Supreme que le Lacoste des bonnes années, celles où on portait un croco pour mieux danser le Mia avec.
J'existe. - Thierry Jaspart
J'existe. - Thierry Jaspart
Pas de bamboule avec Thierry, pandémie oblige, mais une dernière pirouette avant de se quitter: les graffeurs qui apposent leurs blazes sur les oeuvres des autres, les siennes par exemple, il en pense quoi? « Je ne suis pas un graffeur. Et j’aime voir une peinture murale légale défigurée par des tags sauvages. Pour moi, le graffiti est le pendant visuel du punk. Ça fait chier les honnêtes gens. Si c’était légal et approuvé par tous, ça n’aurait plus aucun intérêt. Enfin, c’est mon avis ». Exister, oui, résister aussi.

Pour découvrir la collection dans son entièreté, rendez-vous ici.

Plus de mode liégeoise: 

Photos Thierry Jaspart, modèles Sarah Pesesse et Julien Hockers.

Journaliste pour Le Vif Weekend & Knack Weekend, Kathleen a aussi posé sa plume dans VICE, Le Vif ou encore Wilfried, avec une préférence pour les sujets de société et politique. Mariée avec Clément, co-rédacteur en chef de Boulettes Magazine, elle a fondé avec lui le semestriel SIROP, décliné à Liège et Bruxelles en attendant le reste du pays.