loutil, des pros qui donnent de la suite à vos idées
Ne dites plus RElab, dites loutil. Bien connu des Liégeois.es, le fablab de la place Saint-Étienne fait peau neuve et recentre ses activités sur les entrepreneurs et les porteurs de projets qui cherchent à prototyper leurs idées ou produire en petite série. Un outil au service des professionnels, un peu comme si Bosch vert devenait Bosch bleu.
L’histoire des fablabs, c’est un peu celle de l’internet 2.0. À l’origine, une énergie inouïe alimentée par une communauté de passionnés autodidactes et des espoirs à la pelle. Comme l’internet, l’impression 3D et l’open source devaient changer le monde. Du modèle de prothèse de jambe au plectre de guitare en passant par « l’impression » d’un poulet rôti, la démocratisation des machines à domicile et le passage des premiers brevets dans le domaine public semblaient ouvrir tous les possibles. Parfois même un peu trop, la pègre créative ayant elle aussi sauté sur l’occasion de fabriquer comme bon lui semble objets prohibés et autres armes DIY. Un sujet qu’on laissera aux sorciers des internets et autres mages du dark web…
Puis le soufflé est quelque peu retombé, du moins en apparence, l’engouement des premiers jours s’étant érodé au fur et à mesure que les makers en devenir prenaient conscience du fait qu’il ne suffit pas d’avoir du matériel, encore faut-il être capable de s’en servir, ce qui demande des compétences en dessin 3D. Au risque de voir ses modèles réduits et autres figurines finir en un amas informe de plastique fondu… Une situation finalement pas bien différente de la traditionnelle imprimante de bureau, s’amuse Bryan Stepien, Manager de loutil : « ce n’est pas tout d’en avoir une. Pour écrire un livre, il faut aussi pouvoir maîtriser un logiciel de traitement de texte ».
Un fablab qui vous veut du bien
Vient alors l’heure de la synthèse et de la maturité. Aux essais erreurs de la première heure, s’ensuit l’ère de la professionnalisation, drivée par un processus de démocratisation continu des équipements qui permet aux fablabs de proposer des machines et des services qu’on n’aurait jusque-là pas espérés et qui, moyennant une prise en main expérimentée, ouvrent des perspectives encore inconcevables il y a peu. C’est le cas de loutil, qui après avoir évangélisé le grand public aux bienfaits des machines-outils dans la vie quotidienne, recentre ses activités sur l’accompagnement des professionnels. Sans pour autant exclure les particuliers, qui continuent d’y trouver une porte ouverte pour leurs projets personnels.
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« On reste bien entendu ouvert à toutes et tous, explique Amélie Dor, Chargée de Projets & Community Manager chez loutil. Le mercredi et le vendredi, nous gardons des permanences publiques, où tout le monde peut venir louer des machines pour avancer sur ses projets. Le cas échéant, nous renvoyons aussi vers des infrastructures plus directement portées sur l’accueil généraliste. Les autres jours de la semaine, nous les réservons aux entrepreneurs et aux professionnels ». Un positionnement en phase avec les recommandations de l’Europe, qui subsidie le fablab liégeois.
Tout est possible, sauf ce qui ne l’est pas
Désormais, quatre missions sont au cœur de l’activité de loutil. L’accompagnement personnalisé des porteurs de projets vers la commercialisation de leurs idées via le prototypage ; un service gratuit pour les entrepreneurs, qui peuvent bénéficier du parc complet de 35 machines mises à disposition par loutil. Des workshops spécialisés, pour monter en compétence. La production en petites séries de réalisations sur mesure. Et un service d’expertise et de conseil à destination des entreprises qui souhaiteraient développer leur propre fablab en interne, comme ce fût entre autres le cas du CHU avec le Kaplab, de Benoit Nihant, de Safran ou encore de la lustrerie Goosse.
« On en parle parfois moins, mais l’impression 3D n’a fait que se développer. On peut aujourd’hui donner accès à des machines de très, très haut niveau, réservées jusqu’alors à des industriels. L’avantage est ici qu’on peut travailler sur des petites séries et produire à la demande. On produit juste ce dont on a besoin, sans s’embarrasser de stock. Le tout à des tarifs extrêmement attractifs », Bryan Stepien, Manager.
Au menu, énormément de potentiel donc, se réjouissent Amélie et Bryan, qui admettent « externaliser très peu ». Une seule restriction, les développements IoT, pour lesquels le duo de designers industriels préfère renvoyer vers d’autres services. Quant au potentiel de l’IA dans la création 3D, là aussi, les changements devraient arriver, même si, pour l’instant, ils se font quelque peu attendre. « De plus en plus, l’IA va être à même de directement générer des plans, mais à ce stade, on n’a pas encore vu une imprimante 3D créer quelque chose de toute pièce ». Une preuve de plus que si la machine augmente l’homme, elle ne le remplace jamais entièrement. Et loutil en connaît un rayon.
Informations pratiques
loutil
Rue Lambert Lombard 1