Petit guide d’urbex avec Silent Jill
Certains pensent qu’il n’y a pas de vie après la mort. Et pourtant… ce n’est pas ce que prouve le film Ghostbusters, même si les sceptiques (et les jaloux) diront « effets spéciaux ». Et si vous n’avez jamais croisé d’apparition surnaturelle au cours de sa vie, vous connaissez au moins un endroit creepy ? Ces frissons, Jill Vandermeulen, YouTubeuse – chroniqueuse – animatrice radio – mannequin – ex-chanteuse et mère de famille, aka. Francine, ne les connaît que trop bien grâce à l’urbex. Mieux, elle est devenue une véritable exploratrice de lieux dits « hantés ». Voici d’ailleurs ses conseils pour chasser les fantômes en toute sécurité.
L’urbex, c’est quoi ?
L’urbex, pour Urban Exploration (Exploration urbaine) désigne le fait d’explorer des bâtiments abandonnés, souvent pour les mettre en valeur au travers de photographies. Friches urbaines où vieux bâtiments industriels, faire de l’urbex, ce n’est pas obligatoirement lié au paranormal. L’activité consiste avant tout à remettre au goût du jour la beauté atmosphérique de ces lieux abandonnés. Un peu comme une nature morte.
Ce que fait Jill, notre guide, va plus loin. Il s’agit bel et bien d’urbex, mais avec une finalité un peu particulière. Comme l’explique celle-ci : « je ne suis pas à la recherche de photographies d’architecture ou de bâtiments anciens comme les vrais urbexeurs. Moi je suis là pour autre chose… ». Mais en quoi consistent donc les explorations de notre Buffy version fantômes ?
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Silent Jill
Sur sa chaîne YouTube qui compte plus de 311.000 abonnés, Silent Jill partage, entre frissons et rires, des vidéos de sa vie et de ses explorations, ainsi que des épisodes d’Horrorama, un live qui parle d’histoires étranges et qui est diffusé toutes les deux semaines depuis Paris. Son crédo ? Il n’y rien de meilleur que de se faire une bonne frayeur.
Selon Jill, ses followers veulent avoir peur, d’ailleurs son petit conseil, c’est de regarder ses vidéos sur un « grand » écran, dans le noir, à plusieurs ou avec des écouteurs, de préférence le soir bien sûr…
Voir aussi : le compte Insta de Silent Jill
« L’exploration qui m’a fait le plus peur, c’est celle d’un manoir qui donnait la chair de poule avec le grand JD. Sans hésiter ! Ce manoir je l’avais déjà visité par le passé et jamais je ne me suis retrouvée dans un lieu où il se passait autant de choses. Et pourtant je commence à prendre l’habitude de voir les K-II ou les baguettes qui réagissent, et finalement je n’ai pas encore été projetée contre un mur (rires). »
Est-ce légal ?
Dire que c’est légal serait un grand mot, mais pour notre Youtubeuse : « une porte ouverte c’est une invitation à entrer. Il n’y a pas de loi qui interdise de rentrer dans un lieu à l’abandon et accessible à tous, c’est au propriétaire à faire en sorte que le lieu soit inaccessible. On marche et on essaie de capter une présence surnaturelle. Mais on ne tague pas, on ne dégrade pas… Si on se fait arrêter, c’est peut-être une garde à vue et défendre ce qu’on était en train de faire, des cartes SD confisquées… mais je touche du bois, ça ne m’est jamais arrivé ! ».
Un point de vue aux frontières de la légalité qui n’engage que notre exploratrice. Si on se délecte des vidéos de SIlent Jill, chez Boulettes Magazine, on déconseille fortement tout type d’activité illégale. Attention donc où vous mettez les pieds…
Comment s’équiper ?
Jill a du matos pour partir en exploration et pas qu’un peu. Différentes caméras, des micros, des outils pour la recherche du paranormal tels que des K-II (qui servent à capter les ondes électromagnétiques dans la pièce), des spirit pods, des baguettes de sourcier, mais aussi des lampes torches et de bonnes chaussures.
« J’en ai marre d’entendre les gens qui font de l’urbex avec des Vans! Tu as des bouts de verre partout, des planches avec des bouts de fer ou des clous. Il faut toujours avoir des chaussures avec une bonne semelle ».
Le code de l’urbexeur d’après Silent Jill
Règle n°1 : Un bon urbexeur c’est quelqu’un qui est extrêmement respectueux de l’endroit. Il ne touche à rien et ne prend rien. Il visite juste le lieu.
Règle n°2 : Il ne divulgue jamais publiquement les endroits où il va. Aucun indice.
Règle n°3 : Si un bâtiment est fermé, il ne faut pas forcer l’entrée, sinon c’est une effraction de bâtiment.
Règle n°4 : La sécurité avant tout. Ce sont des endroits souvent très humides, avec des champignons et parfois de l’amiante. Il faut essayer de ne pas faire remuer trop de choses. Si on s’aventure aux étages, il ne faut pas s’approcher des bords et des fenêtres cassées. Ne pas non plus rester trop longtemps au centre d’une pièce ou dans des escaliers.
Règle n°5 : Ne jamais faire de l’urbex seul, mais ne pas non plus y aller à plus de trois personnes si on veut avoir un peu la trouille…
« Quand j’explore seule, je suis à +1000 sur le trouillomètre, mais j’ai toute une équipe derrière moi. Par exemple, pour ma vidéo dans la forêt, j’étais morte flippée (rires), mais j’avais des potes dans une maison pas très loin. »
Règle n°6 : Ne pas perturber le voisinage, car ce sont les premiers à prendre peur et ils peuvent appeler la police.
Règle n°7 : Pas de mineurs en exploration urbaine. Il faut avoir minimum 18 ans et être assez mature pour faire les choses bien.
Règle n°8 : Bien choisir ses lieux et se protéger…
« Quelqu’un fait du repérage pour moi, pour être sûr qu’on peut explorer le lieu quand je fais venir un invité. C’est aussi mon indic qui me dit si le lieu est habité par des choses paranormales. Il faut savoir que sur les 15 lieux qu’on visite, il n’y en a parfois qu’un seul qui répond de manière paranormale. C’est là qu’on décide de faire un épisode. Il faut aussi se protége, par exemple avec des pierres qui éloignent les ondes négatives comme l’œil du tigre ou la Tourmaline. »
Urbex à Liège
Si de nombreux endroits sont réputés pour faire de l’exploration urbaine à Liège, ceux-ci sont parfois accompagnés d’histoires et légendes effrayantes … selon ce qu’on nous a rapporté, voici deux lieux en particulier qui attirent les curieux…
Le manoir Swimming (chair de) pool :
Un très grand château où il y a beaucoup de pièces et d’étages à visiter. Pour ce qui est de l’état, il est à 80% en ruine. Il est donc peu recommandable de s’y aventurer…
Pour la petite histoire, ce château a été construit en 1889 et était destiné à devenir un hôtel, avant d’être abandonné. Le dernier propriétaire, Mark Pauwen, homme connu de la justice, lui a redonné toute sa splendeur 100 ans plus tard. Là, il aurait fondé un mouvement pour aider les gens, sans doute pour se racheter une conscience, mais les choses sont très vite devenues suspectes… Il est devenu une sorte de gourou et aurait fait vivre un véritable enfer à ses disciples…
Lire l’histoire complète sur le site Urbex Session
La maison du chat perché :
Dans cette grande demeure de Cointe, il semble s’en être passé des choses… Si vous observez bien, vous verrez que la toiture qui a pris feu. Une exploration dangereuse, entre débris calcinés et humidité. Détruit par un incendie en 2016, le manoir est désormais en vente.
Envie d’une petite visite guidée ? Suivez le guide.
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