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Quater Studio - Montage Boulettes Magazine - Bijoux Ségolène Melin

Quater Studio, les bijoux qui mêlent l’art et la matière

Pensés par une jeune architecte d’intérieur de formation, les bijoux Quater Studio ont quelque chose de l’élément de décoration, des pièces sculpturales qu’on arbore pour rehausser son allure et afficher fièrement une certaine élégance décontractée. Rencontre avec la créatrice de la marque. 

Suivant la ville dans laquelle elle est évoquée, il y a de fortes chances pour que le nom de Ségolène Melin, Liégeoise de 27 ans, évoque des parcours différents. À Bruxelles, c’est le domaine des accessoires de mode, qu’elle a étudié avec brio au sein de la prestigieuse école de La Cambre après un bachelier en architecture intérieur décroché dans sa Principauté natale. À Liège, c’est plutôt la bijouterie, celle de la créatrice locale Lara Malherbe, à laquelle elle prête ses talents, mais aussi depuis peu sa propre marque, Quater Studio. Une reconversion évidente pour Ségolène.

« J’ai toujours eu un grand intérêt pour la mode et une envie d’être davantage au cœur de la création, en contact direct avec la matière, plutôt que de rester derrière un ordinateur toute la journée à dessiner des plans.En 2015, lors de la fin de mes études d’architecture d’intérieur, la Cambre proposait pour la première fois son nouveau master en Accessoires. J’ai sauté sur l’occasion, une belle manière d’allier ces deux domaines qui me tenaient à cœur, la mode et le design ».

 

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« Et puis rapidement et naturellement, je me suis dirigée vers la branche de la bijouterie, plus sensible, précieuse et précise » surit Ségolène, qui, avant de rejoindre l’atelier de Lara Malherbe, a notamment eu la chance de suivre un stage auprès de Marie Artamonoff  de la marque Espèces, « qui m’a appris toutes les bases de la bijouterie, allant du créatif, à la technique en passant par le commercial et les Fashion Week parisiennes ».

 

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Fondre pour Quater Studio

Et d’affirmer aujourd’hui que « l’architecture et la création de bijoux ne sont finalement pas si éloignées. Chacune de ces disciplines demande une sensibilité, de la rigueur, le souci du détail ainsi qu’un attrait pour les matériaux et les proportions ». Un souci du détail et des proportions qui se retrouve dans chacun de ses bijoux aux lignes épurées, dont la fausse simplicité cache un travail minutieux de la matière et de ses aspérités.

« Mes bijoux ne sont pas martelés, ils sont fondus. Ma volonté était d’exprimer la pureté de la matière sous toutes ses formes, en rajoutant le moins d’entrant possible. Cet effet « martelé » est en fait obtenu en fondant le métal, c’est un procédé assez magique visuellement. La matière ainsi obtenue m’évoque d’ailleurs des petites planètes, d’où le nom de la première collection Quater Studio, Caelestis, ainsi que des pièces qui la composent, qui sont nommées d’après le nom de satellites naturels »

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Des pièces à l’élégance intemporelle, à l’image de la femme imaginaire pour qui Ségolène Melin crée chacune des pièces estampillées Quater Studio. Une femme qui lui ressemble un peu, au fond. « Mes bijoux sont à la fois géométriques et organiques, bruts et sensibles. J’aime beaucoup cette ambivalence et ces contrastes de formes et de matières. Je suppose que la femme Quater Studio est un peu à mon image puisque je veille à valider à 100% chaque bijou avant de le dévoiler au public. Je suis perfectionniste et beaucoup de prototypes ne voient finalement jamais le jour. Si j’ai envie d’acheter moi-même mes bijoux , c’est un bon début et j’espère que d’autres éprouveront aussi cette envie ».

Une envie (presque) pas bridée par le prix de ses créations, que Ségolène a tenu à garder accessibles, avec une gamme de prix allant de 50 à 200€. « C’était important pour moi de ne pas tomber dans le luxe, de rester humble, accessible. Il y a une volonté que tout le monde puisse y trouver son bonheur tout en valorisant le travail de l’artisanat. Avec ma deuxième collection qui arrive fin février, il y aura probablement certaines pièces plus chères car j’ai utilisé de nouvelles techniques plus coûteuses. Cependant j’ai veillé à imaginer d’autres pièces restant dans cette gamme afin de trouver un juste équilibre ».

L’élégance à l’état brut

À commencer par celui du respect des valeurs esthétiques fondatrices de Quater Studio: « des créations épurées, graphiques, organiques, brutes et à l’écoute du matériau. Mes bijoux n’ont pas d’âge et si une grande partie d’entre eux a des lignes plutôt féminines, d’autres n’ont pas non plus de genre. Je suis influencée par l’art abstrait et primitif, les bijoux anciens, le design scandinave et l’architecture brutaliste, des influences transparaissent dans les bijoux Quater Studio ». En témoigne sa première collection, réalisée pour son travail de fin d’études à La Cambre, et mettant en avant le béton, clin d’oeil à  » l’architecture et notamment au Brutalisme. Les lignes des bijoux et la porosité du béton, ont guidé les formes de ma première collection Caelestis, comme une esquisse ».

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Quater Studio? « C’est en fait une drôle d’histoire. Dure étape dans la création d’une marque, le choix du nom. Je savais déjà que je ne voulais pas choisir mon nom et mon prénom (peut-être encore cette volonté de rester dans l’ombre, de garder une forme d’intimité), et mon chiffre porte bonheur, le numéro quatre, est apparu comme une évidence ».

« Malheureusement pour moi, ça n’a pas été possible car le nom était trop proche d’un parfum d’une célèbre marque de luxe connu sous le nom de « numéro Cinq » -je parle bien de Chanel oui. Quater Studio me permet de garder ce rapport au chiffre quatre tout en lui donnant une dimension plus personnelle sur qui se cache derrière la marque »

« Quater vient du latin et est lié à ce chiffre quatre, mais aussi à ma formation générale en grec ancien ainsi qu’à un intérêt pour les bijoux gréco-romains, byzantins, la mythologie,.. Ces influences sont très présentes dans mon travail et se retrouvent donc dans mes créations » explique Ségolène, qui ne se laisse toutefois pas influencer par l’aspect alambiqué des parures de l’époque. « J’avais une vraie volonté de créer des bijoux plus accessibles, portables au quotidien. Je fais partie de ces gens qui portent leurs bijoux sans jamais les enlever. Ils sont comme mes grigris, fortement reliés à des souvenirs ou des sentiments. De la sorte, ils doivent être confortables, intemporels, solides et portables ».

 

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Et d’avouer avoir envie « dans le futur, de me perfectionner dans les pierres et de pouvoir les introduire dans mes bijoux. Je rêve que ma marque se développe davantage, et pourquoi pas, réaliser des collaborations avec des créateurs de bijoux que j’affectionne particulièrement comme Bjorg, Cleopatra’s Bling ou encore Espèces. J’espère ne jamais céder à la pression de consommation à créer sans cesse, chaque saison, de nouvelles pièces. Mais plutôt de laisser le temps au processus créatif dont il a besoin pour favoriser la qualité et non pas la quantité ». L’élégance, la vraie, à commander en MP sur le compte Instagram de la marque.

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Retrouvez également Ségolène chez Lara Malherbe, 13 rue Souverain Pont

Journaliste pour Le Vif Weekend & Knack Weekend, Kathleen a aussi posé sa plume dans VICE, Le Vif ou encore Wilfried, avec une préférence pour les sujets de société et politique. Mariée avec Clément, co-rédacteur en chef de Boulettes Magazine, elle a fondé avec lui le semestriel SIROP, décliné à Liège et Bruxelles en attendant le reste du pays.