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Roller Derby

Roller Derby Liège: rendez-vous sur le track

Vous aimez enfiler des patins pour vous rendre à la boulangerie ? Vous n’avez pas peur d’être un peu bousculé.e et surtout, vous n’avez pas froid aux yeux ? Alors essayez le roller derby. Une discipline où Liège possède ses propres équipes féminines et masculines. Comment ? Vous ne savez pas ce qu’est le roller derby ? Explications.

Le roller derby est un sport de contact, majoritairement féminin, qui se pratique en patins à roulettes de type « quads » : ce ne sont donc pas ces bons vieux rollers aux roues parfaitement alignées, mais bien ces magnifiques patins que l’on chaussait dans les fameux Roller Disco des années 80.

Le principe

Roller Derby

Deux équipes de 15 joueurs s’affrontent sur le track, une piste de forme oblongue. Le but consiste, pour un des joueurs (le jammer), à dépasser l’autre équipe pour marquer un maximum de points (un point par joueur dépassé), sans se faire éjecter de la piste.

Il y a trois types de joueurs, dans une équipe : un jammer, qui porte une étoile sur son casque et a pour but d’inscrire des points en dépassant l’équipe adverse ; les bloqueurs, qui empêchent le jammer adverse de passer le pack et aide leur propre jammer à passer ce même pack ; le pivot, qui est un bloqueur pouvant devenir jammer en récupérant le couvre-casque étoilé de ce dernier.

Une partie de roller derby se déroule sur deux mi-temps de 30 minutes, elles-mêmes découpées en périodes de maximum deux minutes : ce sont les jams.

Origines

Roller Derby

Le jeu a été inventé aux Etats-Unis par Leo Seltzer durant la Grande Dépression. Propriétaire de plusieurs théâtres vides dans l’Oregon, il décide d’organiser des courses d’endurance sur patins à roulettes. Grâce à l’ajout de règles suggérées par le journaliste Damon Runyon, comme la possibilité de se donner des coups de coude et de se pousser les uns les autres, le roller derby que nous connaissons est né en 1937.

Le sport connaît un déclin après la Seconde Guerre mondiale, pour finalement renaître de ses cendres en 2000. Dans la ville d’Austin, au Texas, un groupe de femmes s’inspirent de la mouvance DIY véhiculée par les punks pour créer deux versions différentes du sport : l’une sur piste inclinée, l’autre sur piste plate. Le film Whip it en parle d’ailleurs très bien.

Et à Liège ?

L’équipe des Holy Wheels Menace from Liège était à l’origine un groupe de filles qui s’entraînaient sur un parking en 2011. Avec une dizaine de membres supplémentaires, elles ont finalement trouvé des salles où s’entraîner et organiser des matchs : c’est ainsi que la première équipe de roller derby liégeoise a vu le jour. Il s’ensuivera la création de l’ASBL en 2015 et la mise en place d’une équipe masculine de roller derby : les Vî-kings. Les deux équipes se déplacent partout en Europe pour les matchs et les tournois.

Vous voulez tenter votre chance ?

La prochaine Fresh Meat Day, ou autrement dit la journée de recrutement, aura lieu en septembre. Le matériel vous est prêté et la journée d’essai est gratuite et sans engagement. Tout le monde, sportif ou non, y est le bienvenu : pas besoin de savoir patiner pour commencer. Les entraînements des Fresh Meat (la viande fraîche, en gros) ont lieu le mercredi et le dimanche. Ensuite, il suffira de passer un test, les Minimum Skills, pour entrer dans l’une des deux équipes.

Bien sûr, il ne faut pas avoir froid aux yeux, car la peur du contact n’a pas sa place dans ce sport ! On se bouscule, on se pousse, on se donne des coups de hanches… l’équipement parle de lui-même : en plus des protections de base préconisées lorsqu’on patine, le port d’un protège-dent et d’un casque sont obligatoires.

Qui sont les Holy Wheels Menace ?

Roller Derby

La tradition veut que les joueuses s’attribuent des surnoms pour effrayer leurs concurrents. Nous avons posé quelques questions à trois filles de l’équipe : Sado Majo, Xenaline et Laure Rolldemort.

Xenaline a commencé le roller derby grâce à une amie passionnée qui l’a poussée à sortir de sa zone de confort. Quant à Laure, elle a toujours été très sportive, mais n’avait jamais concouru en équipe.

En tant qu’adepte du dépassement de soi, elle s’intéresse au roller derby pour essayer quelque chose de nouveau et surtout, tenter un sport d’équipe. Résultat ? « C’est tellement plus fort, je ne me vois pas faire machine arrière ! », nous dit-elle.

Pour Sado Majo, rien n’est comparable à ce qu’elle ressent quand elle chausse ses patins et qu’elle monte sur le track. « C’est mieux que d’être amoureuse. Le cœur bat, les membres se crispent, l’esprit devient vif et le corps entier se met en état d’alerte rien que d’y penser. C’est excitant au possible » nous confie-t-elle. « Et puis, vive les cuisses et les fesses en béton ».

Xenaline prône la communauté inclusive et bienveillante qu’est devenue l’équipe avec le temps. Pour elle, c’est un espace ouvert et tolérant, qui accueille tout le monde sans le moindre préjugé. Laure adore l’esprit DIY de ce sport, le côté débrouillard et l’entraide qui règnent au sein du club.

Leurs conseils pour se lancer ?

Sado Majo : « Eclate-toi, mais n’oublie pas tes protections ! Sois indulgente avec toi-même et avec les autres. N’aie pas peur de communiquer sur ce que tu ressens, car tes coéquipières traversent probablement la même chose. Enfin, chaque chose en son temps : tu progresseras à ton rythme, mais tu progresseras ».

Xenaline : « Dans tous les cas, tu n’as rien à perdre. Il faut le voir comme une expérience. Si jamais tu n’accroches pas, tu auras passé un bon moment et découvert une communauté très chouette. Par contre, si tu accroches… ça changera ta vie. Si tu as peur des contacts, rassure-toi, ça ne commence qu’après avoir acquis assez d’aisance sur les patins ».

Voilà, vous êtes prêt.e.s pour chausser vos patins et vous lancer sur le track ! Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site web de Roller Derby Liège. N’hésitez pas non plus à les suivre sur Facebook et Instagram.

Crédits photo : Hélène Legrand, Michael Henrotaux

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Bruxelloise de naissance et Liégeoise d'adoption depuis trois ans, cette étudiante en communication de 24 ans est amoureuse de musique et de lecture, et surtout avide de découvertes, encore et toujours !