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Incivisme - Unsplash

Saleté, mendicité: le ras-le-bol des commerçants liégeois

La colère bout en Cité ardente: lassés de l’incivisme ambiant, les commerçants liégeois ont fait part de leur mécontentement. Mendicité, propreté, terrasses: Jean-Luc Vasseur, le président du Commerce Liégeois, dénonce. 

Qui n’a jamais pesté en se promenant dans le centre et en voyant l’un ou l’autre malappris se soulager sur une façade ou déposer ses déchets ménagers au pied d’une poubelle déjà trop pleine? Désagréable au possible, et plus encore pour les commerçants, qui voient leur gagne-pain souillé. La solution selon Jean-Luc Vasseur? Le respect et l’application des règlements communaux.

Les devantures ainsi que les trottoirs doivent régulièrement être nettoyés, et les poubelles ainsi que containers doivent être rentrés.

Même si, dans le cas de ces derniers, ce n’est pas toujours aisé: « ils posent des problèmes aux commerçants parce qu’ils ne disposent généralement pas d’endroit approprié en termes de place mais aussi en termes d’hygiène ».

Lire aussi: Les terrasses de la Place du Marché, entre rumeurs et réalité

La mendicité? « Hypocrisie au nom de la liberté »

Autre problématique dénoncée par les commerçants liégeois? Celle des SDF et de la mendicité. Ainsi que le souligne Jean-Luc Vasseur, « les accidents de la vie (divorce, perte d’un être cher, d’un emploi…),  la solitude bref les vicissitudes et les aléas de l’existence peuvent faire dévier n’importe lequel d’entre nous du chemin initialement tout à fait ordinaire ». Résultat, selon lui? ls deviennent alcooliques, drogués ou souffrent de problèmes psychiatriques, parfois ils cumulent les trois.

Nous ne pouvons pas dire que nous aidons ces personnes en les laissant dépérir dans nos rues sans leur proposer une vraie structure d’accueil, des soins, un suivi… Nous nous cachons hypocritement derrière les mots : nous n’intervenons pas au nom de « la liberté »!

« Même pour l’œil le moins averti, il est évident que ces personnes fragilisées ne disposent plus de leur libre arbitre et qu’ils ne sont plus en mesure d’apprécier ce qui est bien ou mal pour eux », dénonce le président du Commerce Liégeois.

Malheureusement, non seulement cela ne leur est d’aucun secours mais, en termes d’image de marque, cela nuit au développement économique, culturel, touristique et commercial de la Ville.

Et Jean-Luc Vasseur d’appeler au changement: « prenons le problème à bras le corps et trouvons des solutions pour le résoudre. Nous avons besoin de lois – qui n’existent pas à l’heure actuelle – elles sont indispensables pour concrétiser ces solutions ».

Squatter les terrasses

Vu le contexte actuel, difficile de pousser un coup-de-gueule sans aborder la problématique de l’occupation de l’espace public, et plus précisément, les terrasses et les enseignes. « Il est plus qu’évident que les réglementations en ces matières n’ont pas toujours été appliquées par les commerçants par manque de communication et d’information sur ces sujets, concède Jean-Luc Vasseur. Les instances politiques ont tacitement admis la situation pendant des années ».

Après une longue période de latence, ledit règlement revient à l’ordre du jour. Les commerçants établis sur la place depuis longtemps ne comprennent pas ce changement d’attitude (et son corollaire de soucis) et les commerçants les plus récemment établis, qui sont encore à la recherche ou pérennisation de leur clientèle et dont les revenus encore très bas, se retrouvent confrontés à des soucis majeurs qui n’étaient pas prévisibles.

Terrasse Liège - Pexels« Les autorités compétentes doivent accorder du temps aux commerçants afin qu’ils puissent se mettre en ordre, proposer les services d’architectes et autres… pour permettre une mise en conformité rapide, sans frais mais nous venons d’apprendre par la presse que les services compétents vont négocier avec chaque commerçant pour lui permettre de se mettre en conformité avec la législation en vigueur, espérons que cela soit suivi d’action et d’un vrai soutien ».

La ville, ses habitants, les touristes et les commerçants vont faire face à une multitude de complications dues aux travaux du tram… nous nous devons de nous fédérer, de nous entraider, de dynamiser notre centre-ville.

Et d’appeler à agir plutôt que de pérorer: « ne nous perdons pas en discussions vaines et inutiles, c’est tout à fait contre-productif… AGISSONS ! ».

Journaliste pour Le Vif Weekend & Knack Weekend, Kathleen a aussi posé sa plume dans VICE, Le Vif ou encore Wilfried, avec une préférence pour les sujets de société et politique. Mariée avec Clément, co-rédacteur en chef de Boulettes Magazine, elle a fondé avec lui le semestriel SIROP, décliné à Liège et Bruxelles en attendant le reste du pays.