6 rues porteront bientôt le nom de Liégeoises d’exception
Parce qu’il est grand temps que matrimoine et patrimoine soient sur un pied d’égalité dans l’espace public, la Cité ardente a décidé de donner l’exemple en (re)baptisant six rues et axes du nom de Liégeoises d’exception. Des femmes de tête qui rappellent que dans la Cité ardente, l’audace n’a pas de genre, n’en déplaise au « Valeureux Liégeois ».
Ainsi que le relaie la Ville sur sa plateforme officielle, « le Collège a décidé de proposer à l’approbation du Conseil communal du 1 mars prochain l’octroi de dénominations pour de nouvelles voiries et espaces sur le territoire communal ». Objectif? Renforcer la féminisation des voiries liégeoises et rendre hommage au passage à l’incroyable matrimoine ardent. Les six femmes mises à l’honneur?
Marie Defrère qui a caché à Sclessin, pendant la Seconde Guerre mondiale, une petite fille juive de 8 ans, prénommée Rivka Knopf. Grâce aux époux Defrère, Rivka Knopf et sa maman ont pu échapper à la déportation dans les camps d’extermination nazis, et en 1997, Marie Defrère et son mari ont reçu l’honneur posthume d’être reconnus Justes Parmi les Nations par le Yad Vashem. La voirie d’accès au nouveau pont des Modeleurs (Sclessin) portera son nom. Autre voirie liée au tram qui met les Liégeoises d’exception à l’honneur? La rue Suzanne Clercx (voirie d’accès au terminus du tram, à Bressoux) en hommage à la musicologue et professeure à l’Université de Liège à qui on doit la fondation des « Nuits de Septembre » ainsi qu’une étude minutieuse du patrimoine musical liégeois, illustrée notamment dans l’ouvrage de référence qu’elle a consacré à Grétry.
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Des Liégeoises qui ont marqué l’Histoire
Une voirie à Rocourt portera bientôt le nom de rue de Bierthe, en hommage Madame de Bierthe, professeure de musique au XVIIIe siècle dont la maîtrise de la musique vocale et des instruments à corde en faisait une instructrice réputée et plébiscitée « notamment auprès des jeunes filles et des dames désireuses d’apprendre la harpe » souligne-t-on du côté de la Ville, qui a également choisi d’honorer Françoise Héritier, Liégeoise honoraire et anthropologue et ethnologue française, qui est l’une des personnalités à l’origine de la création de la chaîne de télévision Arte et dont l’approche de l’anthropologie continue d’imprégner le travail des chercheurs, notamment à l’Université de Liège. Son nom entrera pour la postérité au Val Benoît, à côté de ceux d’Emilie Noulet, « Liégeoise honoraire », historienne de la littérature et une critique littéraire belge ainsi que de Jeanne Rademackers, née à Maaseick en 1862 et morte à Seraing en 1920, première à décrocher un diplôme de l’Enseignement supérieur au terme d’une formation en pharmacie menée au milieu de condisciples exclusivement masculins à l’Université de Liège.
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