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Burn-out chez les jeunes, les Liégeoises se confient

Depuis plusieurs mois, la parole se libère sur le burn-out, aussi appelé « épuisement professionnel ». Une maladie dont les symptômes touchent malheureusement de plus en plus de jeunes travailleurs. Quatre Liégeoises se sont livrées à nous afin d’aider ceux et celles qui ne se sentent plus capables d’aller travailler.

« Fatiguée à 25 ans, vraiment ? À ton âge, j’avais déjà des enfants et n’avais pas le même confort de vie qu’aujourd’hui ! De quoi te plains-tu, tu fais le boulot de tes rêves »… Ces phrases, de nombreux jeunes en situation d’épuisement les ont probablement déjà entendues. Et pourtant, le burn-out existe bel et bien chez les jeunes. La faute à quoi ? La pression folle exercée par certains employeurs, la difficulté des objectifs à atteindre, mais aussi la société dans laquelle nous évoluons. Par souci de confidentialité, tous les noms ci-dessous sont des noms d’emprunt.

« Nous vivons dans une société en perte de sens où nous sommes les enfants d’une génération qui a vu le travail comme seul but à atteindre dans la vie. Il fallait un bon poste, un bon diplôme, un bon salaire… Beaucoup de jeunes ont suivi des études qui ne leur plaisaient pas forcément pour faire plaisir à leurs parents et se sont retrouvés à faire un job qu’ils n’aimaient pas vraiment » confie Laura qui a fait un burn-out à 26 ans.

Burn-out, la preuve par quatre

Mais, comment reconnaître les signaux d’alarme ? Selon l’Université de Louvain, le burn-out se traduit par quatre éléments principaux : l’épuisement physique et mental, une forte réticence à travailler, un dérèglement cognitif (perte de mémoire, trouble de l’attention et de la concentration) ainsi qu’un dérèglement émotionnel (réactions incontrôlables, excessives voire violentes). D’autres symptômes peuvent également apparaître tels que des troubles du sommeil, un état dépressif ou des tensions psychosomatiques.

Des symptômes inquiétants qui, pour Cécilia, n’ont pas suffi à dire stop. Par peur du regard des autres, et surtout, de son boss. À 31 ans, Cécilia a vécu un burn-out et s’explique : « notre société met l’accent sur le paraître, davantage que sur l’être ».

Comment se sentir épanoui dans un environnement qui ne nous permet pas d’être nous-même, sans devoir faire face aux jugements, et à cette impression de ne pas faire partie de la norme? ».

Pour mieux affronter son burn-out et surtout, en guérir, les quatre Liégeoises que nous avons rencontrées sont alignées : le meilleur conseil qu’elles puissent donner aux jeunes qui se sentent fébriles, c’est de s’écouter. Et de ne pas avoir peur d’aller voir un médecin, un psychologue, de prendre du temps pour soi.

« Il faut accepter d’aller mal, d’avoir besoin de se reposer, d’avoir besoin de se couper un peu de tout et de faire des choses uniquement pour soi » – Julie qui a vécu un burn-out a 30 ans

C’est nor-mal

burn-out

Les premiers symptômes ne sont pas à minimiser. Alors, c’est vrai, faire le premier pas, sans crainte du regard des autres, pour aller voir son médecin traitant et lui dire « Je n’en peux plus, je suis épuisé », ce n’est pas chose aisée. Mais vous n’êtes pas la cause de votre mal-être. Un travail n’est pas censé nous rendre malade, psychologiquement ou physiquement.

« Ce que je conseillerais pour s’en sortir, c’est de ne pas culpabiliser d’aller voir son médecin ! C’est, selon moi, l’étape la plus difficile, car on peut avoir le sentiment de ne pas se sentir légitime d’aller le voir sous prétexte qu’on n’est pas “vraiment malade » parce que c’est psychique et non physique » – Laura

Pourtant, votre docteur prendra vos émotions et votre état mental en considération. Il vous comprendra et ne sous-estimera pas votre mal-être.

Espoir à l’horizon

Après la pluie, le beau temps ? C’est le message que souhaitent faire passer nos quatre battantes. Après avoir eu le courage de dire stop et de prendre le recul nécessaire, elles sont aujourd’hui épanouies et ont toutes appris de cette expérience :

« Aujourd’hui, je me sens assez sereine. Je crois que je devais passer par cette étape pour pouvoir avancer et rééquilibrer certaines choses dans ma vie » – Valentine, qui a fait un burn-out à 30 ans.

« Je me sens apaisée car j’ai beaucoup travaillé sur moi-même. Et parce que les raisons qui m’avaient mises en burn-out – notamment un management abusif – ont été mises en lumière depuis mon départ. J’ai donc un sentiment de justice que je n’avais pas il y a deux ans » – Laura

« Ça m’a permis de lever le pied quand je sens que j’en ai besoin, ça m’a appris qu’être une acharnée du travail peut apporter de mauvaises choses, de prendre du recul. Je me sens mieux avec mon rapport au travail aujourd’hui » – Julie

« Aujourd’hui, je suis apaisée et confiante en l’avenir. Ce burn-out m’a permis de remettre en question mes choix de vie et de prendre du recul par rapport à certaines valeurs inculquées qui pouvaient être néfastes à mon épanouissement. Ce passage à vide m’a permis d’apprendre à me connaître, de comprendre ce que je voulais mais surtout ce que je ne voulais plus » – Carole

Ces témoignages vous ont permis de comprendre que non, vous n’allez pas bien ? Rassurez-vous, vous n’êtes pas fautif/fautive. Vous devez simplement penser à vous, à votre santé mentale et à votre corps.

Osez parler à votre médecin, vous reposer, prendre du temps pour vous. Et surtout, vous écouter.

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Rédactrice web dans la vie, Morgane est avant tout une passionnée : de culture, de voyages, de gastronomie ! Après cinq ans à l'étranger, cette Liégeoise et fière de l'être retrouve petit à petit ses marques dans la Cité ardente. Bien décidée à rattraper le temps perdu, elle compte bien tester de nouvelles adresses et lieux en tout genre au service de Boulettes Magazine (et un peu pour son plaisir personnel, avouons-le), mais aussi, de partager ses expériences de vie et ses humeurs !