Édouard Meier, un entrepreneur (contre-)culturel à Bruxelles
Guirlandes de guinguette et ambiance de concert, les lieux qu’anime pali pali ne ressemblent en rien aux espaces de travail conventionnels. À mi-chemin entre le squat d’artistes et le bureau créatif, chaque « occupation » dans la ville cache un projet d’émancipation. Car la culture rend libre, mais pas toujours riche, raison pour laquelle Édouard Meier, son fondateur, a décidé de former les créatifs à l’entrepreneuriat. En commençant par les accueillir dans des lieux aussi insolites qu’eux. Grand Hospice, Usquare.brussels ou imprimerie de la BNB : il anime aujourd’hui une dizaine d’espaces à Bruxelles et en France. Rencontre avec celui qui a fait de la contreculture bruxelloise un accélérateur professionnel. Rencontre avec Édouard Meier, fondateur de pali pali.
Lorsqu’Édouard débarque à Bruxelles à 20 ans à peine pour un stage au Parlement européen, il ne connaît rien ou presque de la ville. Et surtout, il n’y connaît pas grand monde. Attiré par les lieux alternatifs, en pleine émulation au tournant des années 2000, c’est au prisme de son agenda culturel qu’il découvre la capitale belge. Adepte des vernissages, des squats et des soirées électro, il se laisse rapidement gagner par l’énergie de Bruxelles et de sa contre-culture, tandis qu’en parallèle, il profite de son stage dans les institutions pour investir les matières culturelles, les lieux qui les portent et les gens qui les font vivre. Un réseau professionnel autant que personnel au sein duquel le jeune homme multiplie les rencontres. Une expérience fondatrice, qui va marquer Édouard pour les années à venir.
« J’ai toujours eu des affinités pour les matières culturelles. Et comme je ne connaissais personne à Bruxelles, j’ai commencé à m’intéresser aux lieux culturels comme aux gens qui les habitaient. C’est comme ça que j’ai rencontré mes amis les plus proches : en club ou dans une salle de concert ».
Pas vraiment fan des incontournables patrimoniaux de la capitale, il leur préfère des lieux comme Recyclart, alors encore à ses balbutiements, les Brigittines, le Kunstenfestivaldesarts ou bien les soirées Structure Beton. Des espaces émergents et à la marge, qui donnent à Édouard l’envie de s’investir à son tour dans des projets similaires. Créatif mais pas vraiment artiste, il choisit la voie de l’entrepreneuriat. Après une première occupation temporaire bénévole de la gare Bruxelles-Congrès, il s’implique dans la reprise du Cinéma Galerie, avant de monter pali pali en 2016. Soit sa propre boîte, avec l’ambition d’accompagner les entrepreneurs créatifs sur la voie de la rentabilité, en proposant des programmes d’encadrement et des lieux dédiés pour les accueillir. Une mission qu’il entame simultanément à l’IHECS, où il enseigne les nouveaux modèles économiques de la culture au sein du Master en communication appliquée spécialisée.
« On ne gère pas un projet culturel comme une boutique. On est généralement sur des modèles hybrides, un pied dans le privé, un pied dans le public. Et où la rentabilité n’est souvent pas le moteur principal ».
Aujourd’hui à la tête d’une dizaine de lieux et d’une quinzaine de personnes, Édouard a fait de pali pali un acteur incontournable de la vie culturelle bruxelloise. En vingt ans, il a aussi vu défiler nombre de profils créatifs. Et assisté dans leur sillon à l’évolution de la scène culturelle en Belgique francophone. Des trajectoires qu’il a même parfois personnellement accompagnées, entre réussites, et échecs, qui lui confèrent désormais un recul bienvenu. L’occasion d’explorer avec lui les ressorts d’un secteur pas tout à fait comme les autres, mais aujourd’hui empreint lui aussi d’une solide culture start-up qui pousse à l’opérationnalisation.
Accessible étoile
« Chez pali pali, notre activité se partage en deux. D’un côté, on gère des lieux, parce que c’est fondamental. De l’autre, on organise des programmes d’accompagnement spécialement calibrés pour fournir aux entrepreneurs créatifs les outils dont ils ont besoin pour faire grandir leur projet, tout en intégrant les spécificités du secteur ».
Pour ce qui est du lieu, Édouard ne peut pas assez insister, « c’est le cœur ». Parce que même dans un monde toujours plus digitalisé, des espaces physiques pour « travailler, produire, diffuser, se rencontrer et réseauter » demeurent impératifs. À Bruxelles, après avoir investi Creatis Bruxelles et See U, pali pali gère et anime aujourd’hui plusieurs espaces emblématiques de la capitale. Des occupations qui vont de l’installation temporaire, comme avec le projet Pavillons, qui propose des tiers lieux mobiles et démontables, à des résidences plus pérennes telles que le Grand Hospice, situé sur le site Pacheco. Dans l’attente d’une reconversion immobilière résidentielle, le CPAS de Bruxelles en a confié les clés à pali pali, en charge d’animer l’espace depuis juin 2021 avec une programmation culturelle innovante, coconstruite avec le voisinage et des associations de proximité. Une manière de valoriser cette poche de patrimoine et de verdure au sein du Pentagone pour y développer un projet citoyen autour du développement durable, de la communauté, de l’art, de l’éducation et de la santé plutôt que d’y laisser une friche y prospérer.
Une formule gagnante, appliquée également aux anciennes casernes qui longent le boulevard Général Jacques. En attente d’une reconversion définitive, pali pali a géré l’occupation des lieux. Baptisée « See u », celle-ci a vu défiler plus de 200 porteurs de projets entre 2018 et 2022, avec comme fil rouge la mise en place d’activités culturelles et ludiques, innovantes et engagées, gastronomiques et familiales. Cinéma, expos, potagers urbains, marché bio… les anciennes casernes sont ainsi devenues la plus grande occupation temporaire de Belgique durant quatre ans, avant de céder la place à une nouvelle étape du chantier vers le projet définitif, baptisé Usquare.brussels. Un véritable quartier multifonctionnel, mêlant logements étudiants, habitations abordables et équipements collectifs autour d’un pôle universitaire conjoint entre l’ULB et la VUB. Un projet structurant dont pali pali est aujourd’hui chargé d’assurer la transition vers ses attributions définitives, c’est-à-dire assurer une mise à flots cohérente avec ses ambitions d’ouverture vers la ville et la collectivité. « Dans le cadre du projet Usquare.brussels, nous sommes chargés d’organiser l’accueil, en nombre réduit, d’activités transitoires créatives, culturelles, sociales ou autres et d’entretenir les liens créés depuis 2019 avec les riverains de l’ancienne caserne, et plus largement avec les Bruxellois, par exemple avec des visites des chantiers ».
Des occupations physiques que viennent compléter des initiatives destinées à soutenir les créatifs émergents dans leur démarche. « Depuis 2016, nous organisons des programmes d’accompagnement adressés aux entrepreneurs de la culture, pensés pour intégrer leur réalité et répondre à leurs besoins ». Une méthode qui s’adresse à tous ceux qui souhaitent dépasser le stade de la création pure, pour s’inscrire dans une démarche entrepreneuriale visant à déboucher sur une réalité économique tangible. « Ce n’est pas un passage obligé. On peut s’inscrire dans une démarche purement créative, comme le font beaucoup d’artistes, mais dans de nombreux cas de figure, une activité culturelle peut déboucher sur une activité économique de services au sens classique du terme ».
Une dichotomie qu’Édouard compare volontiers à la recherche, où la création fait office de recherche fondamentale et où l’entrepreneuriat créatif se situe plutôt au niveau de la recherche appliquée. C’est surtout à ceux qui s’inscrivent dans cette seconde démarche que s’adresse pali pali, à qui elle propose différents modules. L’objectif ? Mettre le pied des créatifs à l’étrier et les aider à surmonter certaines barrières. « Généralement, les créatifs viennent du produit, de la démarche créative, mais sont peu ou pas formés sur le volet business. Il y a donc beaucoup à faire sur ce point. Avoir un bon produit ou un service de qualité, c’est la base, mais ça ne suffit pas ». Et Édouard de citer à titre d’exemple certains mécanismes règlementaires essentiels aux modèles économiques de la culture, comme le lien entre subvention et commerce ou encore la fiscalité sur les droits d’auteurs. Une complexité inhérente au secteur d’autant plus grande que le pays est petit. « La Belgique, c’est un petit territoire. C’est donc plus difficile, surtout pour les activités liées à la langue, car il faut rapidement s’exporter ». Autant d’obstacles que pali pali aide à surmonter dans le cadre de programmes organisés soit en son nom propre, soit au compte de tiers. Des formules parfois payantes, comme dans le cas de son programme Next Level, mais le plus souvent mises à disposition par les pouvoirs publics, auprès de qui la société est alors prestataire de services.
Galaxie culturelle
Une nébuleuse dans laquelle l’entrepreneur culturel belge peut s’appuyer sur de nombreux relais tout au long de son parcours, explique Édouard : « La Belgique dispose d’un tissu de création et de soutien à la création inégalé en Europe. Même s’il ne s’en rend pas toujours compte, l’artiste belge est un des plus privilégiés en Europe et bénéficie de nombreux dispositifs avantageux, comme le statut d’artiste, ou encore le tax shelter dans l’industrie du cinéma et désormais, celle du jeu vidéo ». Un maillage dense qui passe aussi par la mise à disposition de moyens financiers destinés à accompagner les ICC, comme le fonds St’art, le fonds d’investissement public dédié aux ICC en Belgique francophone ou les fonds d’investissement régionaux dédiés, par exemple Wallimage ou screen.brussels pour l’audiovisuel. Un dispositif multiniveaux dans lequel l’Union européenne prend également sa place au travers de programmes comme Creative Europe ou le New European Bauhaus. Des initiatives supranationales qui doivent permettre de changer d’échelle, par exemple en finançant des projets d’internationalisation visant à constituer des réseaux européens, et dont a pu profiter pali pali. Une galaxie d’aides, structurelles ou ponctuelles, dans laquelle l’entrepreneur culturel doit apprendre à se repérer.
« Quand on est mature, on parvient à articuler ces différents types de soutien pour permettre à son projet de grandir. Nous aidons à mieux s’y repérer afin de pouvoir s’en servir comme d’un levier. On ne le réalise pas toujours, mais la culture est un secteur économique à part entière. À Bruxelles, ça représente même 5 à 6% de l’économie ».
Un constat enthousiaste auquel le fondateur de pali pali ajoute volontiers certaines success stories dont la Belgique peut s’enorgueillir, dans le cinéma, très dynamique, mais aussi le gaming et la musique, avec des festivals qui sont devenus des références internationales. Et Édouard de citer pour preuve le succès planétaire de Tomorrowland, qui rassemble chaque année une communauté internationale de plusieurs centaines de milliers de festivaliers venus d’un peu partout dans le monde. « En Belgique, il y a la contre-culture, la diversité et des locomotives sectorielles. Ce sont de vrais motifs de fierté ».
Seule ombre au tableau, un tissu économique intermédiaire fragile, qui déséquilibre l’ensemble du secteur. « Ce qui manque, c’est un réseau plus dense de PME exportatrices dans les ICC. Ça reste un ensemble assez précaire, comme l’a montré la crise du COVID, quand tout s’est arrêté du jour au lendemain pour de nombreux acteurs, qui se sont trouvés bien démunis… »
Une fragilité sectorielle à laquelle n’échappe pas non plus l’Europe dans son ensemble, confrontée à un paradoxe existentiel. Extrêmement dynamique sur le volet créatif, le Vieux Continent héberge ce qui se fait de mieux en matière de créativité, de labels musicaux ou de studios de jeux vidéo et peut s’appuyer sur un tissu entrepreneurial extrêmement actif. Une offre diversifiée d’autant plus robuste qu’elle rencontre une forte demande, puisque les Européens sont aussi de grands consommateurs de culture. Malheureusement, pour Édouard, c’est au niveau de la distribution que le bât blesse, les Européens s’étant laissé distancer par les plateformes étrangères : « Il y a une véritable crise de la distribution, que ce soit sur les réseaux sociaux ou les grandes plateformes audiovisuelles, où l’Europe n’est pas souveraine. Or, c’est indispensable si on veut préserver la créativité européenne, inédite dans le monde ».
Réalité augmentée
Des considérations macroscopiques devenues le pain quotidien des créatifs, en première ligne des transformations technologiques qui redéfinissent les codes de la modernité. Touchées de plein fouet par la digitalisation de l’économie, les industries culturelles et créatives ont plus qu’aucune autre été forcées de se réinventer, du passage de la photo argentique au numérique à la dématérialisation de la musique en passant par l’adoption massive des plateformes de streaming. Des changements à répétition amenés à s’accélérer avec la montée en puissance des intelligences artificielles génératives, nouvelle marotte des techies. Loin de jouer les Cassandre, Édouard se montre plutôt serein à leur égard : « C’est une révolution, mais c’est surtout une prolongation dans un secteur qui s’est toujours servi de la technologie plutôt que d’être asservi par celle-ci. L’IA vient accélérer ce qui existait déjà. Ça fait par exemple longtemps qu’on peut créer de la musique avec un ordinateur, et ça n’a pas fait disparaitre les musiciens, par contre, ça en a fondamentalement transformé la pratique. L’intelligence artificielle ouvre de nouvelles capacités et offre des sauts de productivité à ceux qui s’en servent, ce qui va avoir pour effet de faire disparaitre certains métiers, mais aussi d’en créer d’autres ».
Dans quelles proportions ? Difficile de répondre, admet Édouard, pour qui l’histoire se répète, un peu comme quand la suite Adobe a débarqué, destructrice et créatrice en même temps. Mais pour lui, une chose est claire, le futur de la créativité ne se cantonne pas à un écran d’ordinateur. « Quand on consomme un produit ou un service culturel, c’est toujours dans un contexte spécifique. Plutôt que d’être sur la défensive, il est impératif d’anticiper une transformation qui est bel et bien là, en se posant la question de sa propre valeur ajoutée, et en interrogeant la manière dont les artistes et les créatifs cohabitent avec les autres formes de création et de services. On doit plus que jamais se concentrer sur l’essentiel, et c’est très bien ». Un regard prospectif et optimiste qui prend pour exemple le vinyle, qui traverse le temps et connaît même une certaine recrudescence. Un succès qui s’explique par son statut : plus qu’un support, il est devenu un médium qui raconte une histoire.
Quant à savoir si cela suffira, pour Édouard, c’est avant tout une question d’éducation. « Si on éduque les gens à la culture, on va connaître une véritable révolution créative et une fantastique diversification. Sans cela, on risque d’aller vers une uniformisation désincarnée où tout le monde consomme de l’IA normée ». Un pavé dans la mare ? Another brick in the wall.
Places to BE
Pas à une contradiction près, Bruxelles est une ville aussi attachante que complexe, dont Édouard s’est épris il y a déjà bien des années. Une passion nourrie dès les premiers jours par ses habitants, source d’énergie, de dynamisme et de générosité : « Bruxelles est une ville dans laquelle il est toujours possible de créer, de rejoindre un projet, de trouver un public, de rencontrer les personnes qui pourront nous aider. Je ne suis pas sûr de connaître une ville avec autant de collectifs et d’associations qui travaillent dans le secteur culturel, social et solidaire ». Ce qui lui plait le plus ? Tous ces lieux indépendants, ces nouvelles soirées et ces ateliers qui ouvrent chaque mois et font vibrer la ville. Un regard alternatif que notre invité nous partage en quelques adresses. Suivez le guide !
Où manger un bout ?
- NIGHTSHOP : « Une adresse nichée au bout de la Rue de Flandre » – Rue de Flandre 167, 1000 Bruxelles @ nightshop.brussels
- NOORDZEE : « Le meilleur endroit dès qu’il y a un rayon de soleil » – Rue Sainte Catherine 45, 1000 Bruxelles @noordzee_merdunord
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Où boire un verre ?
- LA FLAQUE : « Un bar à vins avec une super sélection et où on se laisse volontiers conseiller par les gérants italiens » – Quai aux briques 84, 1000 Bruxelles @laflaque_bar
- BADI : « Un bar à cidres et à manger, près du parvis de Saint-Gilles » – Rue de l’Hôtel des Monnaies 80, 1060 Saint-Gilles @badi.bxl
- CAFÉ ARCHIPEL : « C’est mon café préféré. Il ne paie pas de mine, mais accueille un grand mélange de gens, à toute heure du jour et de la nuit » – Marché aux poulets 12-14,1000 Bruxelles
- LA GUINGUETTE DE LA FONDERIE : « Un lieu géré par pali pali, dans un magnifique jardin caché au cœur de Molenbeek ». Rue ransfort 27, 1080 Molenbeek-Saint-Jean, www.lafonderie.be
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Où faire la fête ?
- C12 : « Pour la programmation en musique électro, même si je commence à devenir un peu trop vieux » – Rue du Marché aux Herbes 116, 1000 Bruxelles – @c12_bxl
- RECYCLART : « Acteur culturel histo-rique désormais logé près du Canal » – Rue de Manchester 13-15, 1080 Molenbeek-Saint-Jean – @recyclartbxl
- CHEZ RICHARD : « Au Sablon, pour prendre un verre en fin de soirée » – Rue des Minimes 2, 1000 Bruxelles – @chez.richard
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Où bosser en paix ?
- PALI PALI : « Les lieux de pali pali accueillent plein de professionnels et de créatifs, ce sont de super lieux pour travailler » – www.pali-pali.com
- ZAVENTEM ATELIERS : « Pour des designers, je suis très fan de Zaventem Ateliers » – www.zaventemateliers.com
- BIBLIOTHÈQUE SOLVAY : « Pour travailler au calme, la Bibliothèque Solvay, au cœur du quartier européen » – www.edificio.be/bibliotheque-solvay
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À propos d’Usquare.brussels
Cofinancé par l’Union européenne via le FEDER, le projet Usqure.brussels couvre une surface de 3,9ha, entre le boulevard Général Jacques et l’avenue de la Couronne, à mi-chemin entre la place Flagey et le quartier universitaire du Cimetière d’Ixelles. Composée de 27 bâtiments, l’ancienne caserne Fritz Toussaint devrait accueillir pas moins de 600 kots, 20.000m2 de logements familiaux, 1.100m2 d’équipements publics et une halle dédiée à l’alimentation durable de 1.520m2, auxquels s’ajoutent 8.700m2 d’équipements universitaires, dont un auditorium de 300 places. 65 logements sociaux sont également prévus rue Juliette Wytsman, juste en face, dans les anciens logements de la gendarmerie que va reconvertir la SRLB.
Plus d’infos
Cet article a originellement été publié dans le numéro #8 du magazine SIROP paru en juillet 2024 (www.siroplemag.be). Creative KIngdom est un projet cofinancé par l’Union européenne. Les points de vue et les opinions exprimés dans ce numéro sont uniquement ceux des auteurs et ne reflètent pas nécessairement les points de vue et les opinions de l’Union européenne. Ni l’Union européenne ni l’organisme qui alloue les fonds ne peuvent en être responsables.
Crédits images : (c) Joan Repiso, Old Continent Agency ; (c) pali pali ; MarieI Douel Exhibition (c)Marie Douel Studio ; (c) Gordon