L’expo Stolen Memory restitue leurs souvenirs aux déportés
Jusqu’au 13 septembre prochain, l’exposition itinérante Stolen Memory est visible à Liège. L’occasion de découvrir le destin de dix détenus des camps de concentration, dont les derniers biens sont encore aujourd’hui en partie conservés aux Arolsen Archives, à l’origine de l’exposition. Mais aussi, qui sait, de restituer leurs derniers effets à leurs familles.
Montres, alliances, photos… C’est au travers d’objets familiers que l’exposition itinérante Stolen Memory raconte l’inimaginable, la traque et le génocide de millions de personnes au nom de leur religion. Et si le régime nazi les a tués, il n’a toutefois pas rempli son objectif ultime, qui était de les effacer. En marge de l’Histoire, des initiatives telles que les Arolsen Archives font en effet devoir de mémoire et continuent, près de 80 ans plus tard, de tenter de rassembler les familles déchirées par la barbarie national-socialiste.
Ainsi que l’explique le centre, l’exposition Stolen Memory « raconte le destin de dix détenus des camps de concentration, dont les derniers biens sont encore aujourd’hui en partie conservés aux Arolsen Archives. Les nazis les ont dépouillés de tous leurs effets personnels lors de leur emprisonnement dans un camp de concentration. Dans certains cas, les souvenirs volés ont pu être restitués aux familles des personnes réprimées grâce à l’aide de bénévoles ».
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Des bénévoles dont le travail est plus important que jamais, les survivants en quête de leurs proches se faisant de plus en plus rares, tandis que leurs héritiers ne sont pas toujours au fait du passé familial.
« De nombreuses victimes de la répression nazie n’ont pas pu laisser de traces matérielles à leurs familles, car tout leur a été pris. Souvent, les familles ne savent rien ou très peu du sort de leurs grands-parents, parents, oncles et tantes » explique Floriane Azoulay, la directrice des Arolsen Archives.
Qui souligne que la restitution des objets est donc d’autant plus importante, même des décennies plus tard.
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Objectif de la campagne #StolenMemory? Restituer le plus grand nombre possible de ces souvenirs volés. À cette fin, les Arolsen Archives invitent des volontaires à participer à la recherche des familles. Les archives conservent encore en effet environ 2 500 objets personnels d’anciens prisonniers des camps de concentration, jusqu’à ce qu’ils soient rendus aux familles des déportés à qui ils appartenaient. Depuis 2016, la campagne #StolenMemory a déjà permis de retrouver plusieurs centaines de familles, souvent avec l’aide de volontaires effectuant des recherches dans différents pays.
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Financé grâce au ministère belge des Affaires étrangères, le passage de l’exposition itinérante en Belgique est pour Gilles Heyvaert, président du comité international des Arolsen Archives, une occasion de « sensibiliser les jeunes aux conséquences de la banalisation de l’intolérance, de la peur ou de la haine d’autrui et de la discrimination d’autres personnes ». Une mission entreprise à Cointe jusqu’au 13 juin prochain, où l’exposition, gratuite, rassemble notamment les effets personnels de Neonella Doboitschina, Edmond Ameye… Et peut-être l’un de vos ancêtres? Pour le déterminer, rendez-vous rue du Chéra 79.
Couverture : Copyright International Tracing Service pour les Arolsen Archives.