3 initiatives citoyennes pour une année 2021 en transition
Monnaie citoyenne, Repair Café, maraîchage en milieu urbain… la transition écologique et solidaire est en marche ! Et vous pouvez l’encourager. Zoom sur quelques initiatives citoyennes en région liégeoise, pour bien commencer l’année.
2021, monde meilleur en vue ? On y croit ! Difficile, en tout cas, d’imaginer une année plus « pourrie » que celle écoulée. Et pourquoi pas y croire encore plus en apportant votre petite pierre à l’édifice ? Pas de bonnes résolutions, que des actions. Concrètes. Avec vos propres moyens et selon vos envies. Les occasions de soutenir les initiatives citoyennes et de s’engager en faveur de la transition écologique et solidaire ne manquent en tout cas pas. A Liège comme ailleurs.
« Le monde est moche, la vie est belle »
Le Liégeois Jean-Yves Buron s’en est d’ailleurs largement inspiré au moment de coucher sur papier son premier roman, « Le monde est moche, la ville est belle ». Un récit atypique, qui brosse avec humour et cynisme les contradictions de la société contemporaine, et propose une plongée dans le monde des initiatives citoyennes de transition écologique et solidaire.
« J’écrivais déjà depuis plusieurs années, mais c’était toujours très sérieux et pas aussi long », confie Jean-Yves, par ailleurs très engagé dans la vie associative liégeoise. « Là, j’avais envie d’écrire sur la transition écologique, un sujet qui me semblait naturel, mais je ne voulais pas en faire un essai ou quelque chose de très intellectuel. J’avais plutôt envie d’écrire un ouvrage qui conscientise et détende à la fois. Je voulais me servir de mon expérience et de toutes ces belles rencontres qui m’ont nourri au fil du temps. »
Résultat : un roman didactique – ou manuel romanesque, c’est selon – qui intègre fiction et initiatives citoyennes bel et bien réelles. « On les retrouve à Liège mais aussi dans d’autres villes et villages du pays. » On vous emmène sur les traces de trois d’entre elles, auxquelles vous pouvez facilement contribuer.
1. Le Val’heureux, la monnaie citoyenne
Eh non, il n’y a pas que l’euro qui circule dans le bassin économique liégeois ! Une monnaie citoyenne trace sa route entre Huy et Verviers, en Hesbaye, dans le Condroz, en Ourthe-Amblève et au pays de Herve. Le Val’heureux fait en effet partie des 16 monnaies complémentaires de Belgique francophone et vise à soutenir les entrepreneurs locaux, renforcer les circuits courts, mais aussi retenir et faire circuler la richesse créée localement.
« C’est un outil qui permet aux initiatives concrètes d’être reliées et de créer des boucles économiques », se réjouit Jean-Yves Buron, lui-même co-fondateur du projet 100% bénévole et qui aspire à ce que la monnaie fasse davantage parler d’elle à l’avenir.
« N’importe qui peut se procurer des Val’heureux et les utiliser. L’avantage de cette monnaie citoyenne est qu’elle transforme les échanges entre les acteurs économiques. Si un entrepreneur a des Val’heureux en caisse, il doit trouver un fournisseur du réseau pour les échanger. Et comme 1 Val’heureux = 1 euro, ça n’impacte ni sa comptabilité, ni la valeur de la monnaie. »
Mieux : fin 2020, l’équipe de bénévoles du Val’heureux a fait évoluer la monnaie, jusque-là uniquement disponible en version papier, en lançant un système de paiement électronique, via smartphone et PC banking. Où trouver la monnaie, où l’utiliser et comment payer électroniquement ?
Tous les détails sur le Val’heureux ici.
2. Le Repair café, l’atelier solidaire « anti-gaspi »
Il fleurit un peu partout en Belgique. Et donc en région liégeoise, notamment : Amay, Dison, Herstal, Grâce-Hollogne, Malmedy… à Liège, on le retrouve en itinérance, à Droixhe, à Grivegnée, à Jupille ou encore dans le quartier du Laveu. L’objectif du Repair Café ? Organiser des ateliers citoyens pour apprendre à réparer les objets défectueux au lieu de les jeter.
Petits appareils électroménagers, informatique, couture, vélos, bibelots, bijoux… les réparations potentielles sont vastes et varient d’un Repair Café à l’autre. Pas besoin de compétences ou d’outils spécifiques le jour J, juste de l’énergie et de la bonne volonté pour aider à la réparation de votre objet, aux côtés d’un technicien bénévole.
« Une initiative économique, écologique, conviviale et solidaire. Elle brise des solitudes et valorise des compétences en encourageant la rencontre et l’entraide », ajoute Jean-Yves.
Bon, bien sûr, en ce moment, avec la pandémie de Covid-19, pas facile de se rassembler pour réparer… mais restez bien dans les starting-blocks et gardez un œil sur l’agenda du Repair Café ici.
3. Les pousses poussent, le circuit-court en milieu urbain
A l’origine, un constat : les jeunes maraîchers qui désirent lancer leur activité manquent de moyens, de soutien. Et n’ont pas facilement accès à des terres disponibles. La Ville de Liège a dès lors initié un partenariat avec la Ceinture Aliment Terre Liégeoise – par l’entremise de CREaFarm – et la coopérative Les Petits Producteurs pour encourager le projet de maraîchage sur petite surface en milieu urbain de David et Félicie.
Un terrain de culture de près de 18.000 m² a été gratuitement mis à disposition par la Ville dans le quartier de Sainte-Walburge tandis que la Ceinture Aliment Terre Liégeoise et Les Petits Producteurs ont apporté leur expertise pour soutenir le lancement de l’activité, mettre en place un système de commercialisation innovant et assurer un débouché commercial et un revenu complémentaire aux maraîchers.
« Les citoyens peuvent être solidaires des maraîchers en leur achetant des légumes, qu’ils peuvent aller cueillir eux-mêmes. Les légumes qui ne sont pas achetés et directement cueillis par les citoyens sont, eux, vendus par Les Petits Producteurs. Et en basse saison, les maraîchers sont engagés comme vendeurs dans les magasins des Petits Producteurs afin de leur garantir un revenu correct », précise Jean-Yves Buron, qui aimerait assister à un effet boule de neige pour davantage encourager le circuit-court.
« On voit que ce système marche ! Là, il y a un terrain de culture mais ce qui serait bien, c’est d’en voir 5 l’année prochaine, puis 10 ou 20 celle d’après. Il ne faut pas s’arrêter en si bon chemin. »
Toutes les infos sur le projet ici.
C’est clair, la transition écologique et solidaire est plus que jamais en marche en région liégeoise ! Les fondations sont là. La bonne volonté et la force citoyenne aussi. Reste, comme toujours, le « nerf de la guerre » : le soutien.
« Un projet, s’il veut évoluer, grandir et perdurer, ne peut pas éternellement fonctionner avec des bénévoles. Sans quoi, cette initiative s’essouffle, aussi belle et originale soit-elle… »
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