Boulettes Magazine

Le GRACQ diffuse aujourd’hui le premier Baromètre Cyclable de Liège, la première enquête aussi large du genre en Wallonie, mais aussi et surtout une série de pistes édifiantes pour éviter de dérailler face aux mobilités douces. 

Pour réaliser ce baromètre cyclable, qui a recueilli près de 2500 avis en novembre dernier, 10 acteurs du cycle à Liège ont collaboré: le GRACQ Liège, donc, mais aussi Pro Velo, Vélographie, Rayon 9, La Cyclerie, Vélo Evolution, Total Bikes, Les Galeries du Cycle et Décathlon. Verdict? Avec une note sévère de 2,9 seulement, les cyclistes liégeois qualifient le climat cyclable dans la Cité ardente de « défavorable ».

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Pour info, le baromètre cyclable est une enquête à grande échelle menée auprès des cyclistes pour récolter leur avis sur 5 thèmes : leur ressenti général, la sécurité, le confort, l’importance donnée au vélo par les autorités, le stationnement/les services. Les réponses, sur une échelle de 1 à 6, permettent d’attribuer une note pour chaque catégorie et de dresser une note globale pour chaque ville. Ceci débouchant ensuite sur un classement des villes de tailles similaires. Un classement où Liège s’illustre, malheureusement de manière défavorable. Mais pourquoi tant de haine?

Les enseignements du baromètre cyclable

Premier constat, tout à fait positif: ça roule pour le vélo dans la Cité ardente. En effet, près de 2 500 réponses ont été collectées en 30 jours seulement, ce qui classe Liège à la seconde place en terme du nombre de répondants dans la catégorie des villes de 100 000 à 200 000 habitants. Voilà pour l’enthousiasme. Moins enjoué, par contre, le constat général des répondants.

« Parmi les constats, on peut pointer la demande massive (87% des répondants) d’infrastructures séparées des voitures et le sentiment d’un manque d’écoute de la Ville de Liège (90%) vis-à-vis des cyclistes. Deux exemples peuvent illustrer ce sentiment négatif : aucun des 6 itinéraires cyclables annoncés il y a 9 ans n’a été réalisé et aucune évolution n’est constatée quant au stationnement sur les pistes cyclables… ce qui insécurise au quotidien les cyclistes »

Liège déraillerait-elle complètement? Au contraire, le GRACQ tient également à souligner les initiatives positives qui ont été mises en place, entre « l’application des Sens Uniques Limités, la location longue durée et à prix démocratique de vélos de ville, les services à destination du vélo… ».

« Tout cela prouve que la thématique du vélo n’est pas absente à Liège, loin de là »

Une note sévère, mais justifiée

Oui, mais il reste encore du chemin à parcourir: « C’est indéniable, la note accordée par les cyclistes de Liège est sévère mais selon nous, justifiée. Si nous constatons ces derniers temps des améliorations dans la prise en compte du vélo comme moyen de transport au quotidien, celles-ci sont encore trop timides, trop lentes et manquent d’ampleur. En tout cas, elles n’ont pas encore produit de résultats sur le ressenti des usagers ».

« Le potentiel de cyclistes est là et les bienfaits du vélo dans une ville ne sont plus à démontrer. Si les autorités liégeoises et wallonnes souhaitent, comme elles l’ont annoncé à plusieurs reprises, atteindre une part modale cyclable de 10% à l’horizon 2030, il va falloir qu’elles changent de braquet. Que les réalisations sur le terrain se matérialisent et que celles-ci répondent (enfin) aux besoins des cyclistes »

Et d’ajouter, fort à propos, qu’il est « temps pour la ville qui accueille la doyenne des épreuves cycliste, de faire de la pratique du vélo à Liège un choix et non une épreuve. Les cyclistes et futurs cyclistes le demandent, les autorités communales et régionales le promettent…Allons-y!! ».

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Photo de couverture : Unsplash/Alessandra Caretto – Photo de cycliste: Unsplash/Dan Russo