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Liégeois de l’étranger : ils sont tombés amoureux du Minnesota

Oui, le rêve américain reste accessible. Floriane a quitté son job et ses racines liégeoises pour suivre son mari et poser ses bagages, avec ses deux enfants, dans l’état du Minnesota. Une belle découverte. Et un récit d’expat’ qui inspire et fait du bien. On embarque !

Happy anniversary! Dans quelques jours, au mois de janvier, Floriane et sa petite famille souffleront une deuxième bougie. Celle de leur seconde année de vie d’expatriés aux États-Unis. Sans le moindre regret, que du contraire. « Si c’était à refaire, je re-signerais à deux mains », glisse-t-elle.

La « vraie » vie d’expat ? Elle leur faisait de l’œil depuis quelques années. « Mon mari Lionel travaille pour une société américaine dont les quartiers généraux sont basés au Minnesota. Il y a 3 ou 4 ans, un de ses collègues lui avait déjà demandé si ça l’intéresserait d’aller bosser là-bas. C’était une phrase un peu en l’air, mais qui a semé une graine de notre côté. »

Sans suite, dans un premier temps, mais l’idée revient sur la table deux ans plus tard. « Et là, on en a discuté sérieusement. » C’est toutefois un contrat de 15 mois en… Allemagne qui se profile. « Mon mari l’a accepté, tout en continuant à vivre à Liège. » Une situation temporaire, car l’occasion de partir vivre au Minnesota se repointera une troisième fois. La bonne. « Ça a pris pas mal de temps pour se mettre en place, mais une fois le poste défini, tout s’est emballé. En deux mois et demi, on était parti », se souvient Floriane.

De médecin spécialiste à maman à plein temps…

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Bye bye Liège et welcome to Minneapolis. Ou plutôt ses alentours. « On loue une maison dans un quartier résidentiel, à une vingtaine de minutes de Minneapolis. »  Les bases d’une vie nouvelle. Très différente pour Floriane, qui était médecin spécialiste en Cité ardente. Mais aussi pour ses deux enfants, âgés de 5 et 6 ans au moment du grand départ. Excitant… et stressant à la fois.

« Excitant parce que nous n’aimons pas la monotonie, nous aimons les challenges et découvrir d’autres pays, d’autres cultures. Mais stressant aussi parce que je quittais mon boulot et que cette décision impactait également nos enfants, qui ne parlaient pas un mot d’anglais. Ils se sont adaptés à des rythmes différents, mais ils sont très rapidement devenus bilingues. Quant à moi, je savais que je ne pourrais pas exercer mon métier aux États-Unis. J’aurais dû passer quatre examens couteux qui couvrent toutes les études médicales, puis refaire ma spécialisation en entier. Sachant que Lionel a un contrat de 3 ans, ce n’était pas envisageable. Je savais donc que mon job principal serait femme au foyer et que j’allais devoir me trouver un projet sur place. Par chance, ici, la mère au foyer n’est pas stigmatisée, elle est valorisée. »

… et même instit’ à domicile

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Pas si anodin que ça. Très appréciable, même, quand on quitte son travail pour endosser un tout nouveau statut, qu’on n’imaginait peut-être pas occuper quelques années auparavant.

« Clairement, pour moi, le plus dur a été de quitter mon travail. Quand on décide de s’expatrier comme on l’a fait, il faut que ce soit enrichissant pour chaque membre de la famille. Et que le conjoint qui suit y trouve son compte. »

Cours du soir en anglais – « mon niveau était déjà bon, mais ça m’a permis de rencontrer des gens avec des histoires différentes et intéressantes » –, volontariat dans le département culinaire du district scolaire, découverte de la région… Floriane explore et enchaîne les activités. Elle doit se réinventer. Sacré défi.

« Après un an de découvertes, j’ai essayé de trouver un job, mais le Covid-19 a fait son apparition. J’ai donc dû m’improviser instit à domicile pour les enfants. Heureusement, le système scolaire américain –  en tout cas ici au Minnesota – est incroyable. Tout a été mis en place très rapidement par le district pour que les enfants continuent d’avoir un enseignement à domicile. En mars, chaque enfant avait accès à Internet et à un ordinateur ou une tablette. Les exercices étaient donnés sur une application avec certains liens vers des vidéos et un système de messagerie avec les instituteurs. En septembre, l’école a repris en temps partiel et chaque enfant du district a reçu un iPad en prêt. Là, on est à nouveau full time à la maison. » 

« L’état aux 10.000 lacs, un bijou caché »

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Avec, forcément, des déplacements limités. Comme pour le reste de la planète. En l’espace de deux ans, la famille liégeoise a malgré tout pu apprécier son environnement : côte nord du lac Supérieur, Badlands National Park, Custer State Park, Grand Teton National Park, Yellowstone National Park… L’annulation de certains autres voyages ne l’a pas empêché de continuer à sillonner le Minnesota et de découvrir des endroits magnifiques tels que les Boundary Waters ou les rives du lac Superieur. Los Angeles, Chicago, San Francisco ou encore New York attendront encore peu.

« Le Minnesota est magnifique, on en est tombé amoureux. C’est, à mon sens, un bijou caché. Il est surnommé l’état aux 10.000 lacs. En réalité, il y en aurait plus de 13.000. Quant aux Minnesotans, ils ne sont pas facile à apprivoiser, mais ils sont charmants. On n’a jamais l’impression de les déranger. Ils vous aident, vous sourient, vous laissent passer. Mais ça reste néanmoins superficiel. Au début, on est très déconcerté car les gens sont tellement sympas qu’on s’imagine qu’on va devenir les meilleurs amis du monde, mais ils sont juste sympas avec tout le monde ! On a souvent entendu des « on fera ça cet été… » sans jamais recevoir d’invitation par la suite. Mais quand on a compris comment ça fonctionne, ce n’est pas dérangeant. »

Les ingrédients d’une belle parenthèse de vie sont donc réunis. Car sauf retournement de situation, dans un peu plus de douze mois, le livre américain se refermera pour Floriane, Lionel et leurs deux enfants. Peut-être pas si facilement que prévu.

« On a quitté la Belgique en se disant qu’on ne resterait que 3 ans à coup sûr. Les expats qu’on a rencontrés ont gentiment souri quand on leur exposait nos certitudes. Je comprends maintenant pourquoi. La plupart venaient pour 3 ans. Ils sont restés 5, 7 ou 15 ans. On adore le Minnesota, on est hyper déchirés quand on y pense, notre qualité de vie ici est fantastique. »

« On se fait envoyer des colis de chocolat belge »

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Alors, comment envisager l’avenir après cette aventure à l’étranger ?  « La question à 2 millions. » Et pourquoi, finalement, revenir en bord de Meuse quand les planètes semblent tellement bien alignées au pays de l’Oncle Sam ? Les raisons sont évidemment multiples. Et légitimes.

« Parce que nous ne sommes pas américains et ne voulons pas le devenir. Nous ne voulons pas que nos enfants soient américains. Quand ils seront en secondaires et plus autonomes, j’aurai aussi envie de retravailler. Et j’aimerais que mes parents et beaux-parents les voient grandir. Puis, aux États-Unis, les soins de santé sont hyper chers, les études supérieures aussi. Et même si on a une bande de copains ici, rien ne remplace les amis de 20-30 ans. Enfin, la gastronomie de chez nous me manque. On se fait d’ailleurs envoyer des colis de chocolat belge sinon on ne survirait pas ! (rires) Mais ce qui me manque le plus, c’est le repas de midi chez mes parents ou chez mes beaux-parents avec les enfants ou le dimanche en famille. Notre avenir repassera donc par la case Belgique. »

Sans pour autant savoir s’ils y resteront jusqu’à leurs vieux jours.

« J’aime Liège. Je trouve d’ailleurs que la ville s’embellit et est dans une bonne dynamique. Mais cette expérience aux États-Unis nous a donné envie de voyager et d’en voir plus… »

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Quand il vivait à Bruxelles, on l'appelait le "Liégeois" et personne ne comprenait son chauvinisme pour cette ville de Liège qu'il défendait avec un brin de mauvaise foi. Désormais, il est revenu chez lui, en Cité ardente. Ancien journaliste au quotidien L'Avenir, il a rejoint l'équipe de Boulettes pour combiner deux éléments qui lui tiennent à cœur : l'écriture et la valorisation de sa ville sous toutes ses facettes dans un webzine 100% liégeois.