Dusk Of Men : la BD numérique made in Verviers
Le monde de la bande dessinée en Belgique a gagné sa place d’honneur depuis bien longtemps. Mais si la noblesse du papier est indéniable, il est clair que, comme les romans, la BD pourrait se renouveler et se développer encore davantage en investissant le monde du numérique. C’est l’idée que tente d’explorer le projet Dusk of Men, une bande dessinée presque exclusivement numérique créée par Manu Pyr, photographe et infographiste originaire de Liège.
Lorsqu’il se lance dans ce projet, Manu ne peut compter que sur expérience de photographe semi-professionnel et une bonne dose d’esprit punk : Do It Yourself.
L’histoire de Dusk of Men est une uchronie, avec un décrochage au début des années 90. En 2027, un virus de la rage trafiqué dans des laboratoires est relâché dans la nature, et deux ans plus tard, le monde s’écroule. L’action principale se situe donc cinquante ans après la chute de la société, quand des poches plus ou moins civilisées se reforment et tentent de survivre. On y suit certains personnages de façon parallèle, jusqu’à leurs rencontres, dont notamment Dragan, un mercenaire ukrainien incarné par Manu, et Mathilde, une tueuse à gage sociopathe incarnée par sa compagne, Maureen.
Car la particularité de Dusk of Men réside en son élaboration : après l’écriture du scénario et du storyboard, la séance photo peut commencer. L’histoire et les personnages existent grâce à de vrais acteurs, de vrais costumes et de vrais accessoires, mais aussi de vrais décors. On peut donc reconnaître notamment, sur quelques planches, le paysage aux airs post-apocalyptiques de la Chartreuse, à Liège.
L’étape suivante, c’est le graphisme : l’auteur et photo-graphiste redessine absolument tout, avec un tracé brut, dans un style très particulier qui confère toute son originalité au projet. Il n’utilise donc aucun filtre, contrairement à ce que beaucoup ont déjà pensé. Ainsi, Dusk of Mencompile des performances d’acteurs, de la photographie et du graphisme, le tout fait avec des bouts de ficelles et le moins de moyens possible. Le résultat reste bluffant, et comme la BD s’inscrit dans une logique presque entièrement numérique, les possibilités en matière d’interactivité et de multimédia sont monstrueuses.
Pour pouvoir les explorer, il faudra encore du temps, de la patience et le soutien inconditionnel des fans et des lecteurs. En attendant, n’hésitez pas à découvrir l’histoire palpitante de cet univers post-apocalyptique quelque peu inquiétant, en visitant les pages Facebook et Instagram du projet. Et si vous voulez vous inviter dans les coulisses de la BD, foncez sur leur chaîne YouTube visionner le documentaire de dix minutes sur cette incroyable aventure verviétoise qu’est Dusk of Men.
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Crédit photos : Manu Pyr – Dusk of Men
