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Bellum Fagetum, un vignoble à Chaudfontaine - DR Boulettes Magazine Canva

Bellum Fagetum: bientôt un vignoble à Chaudfontaine

Après Vin de Liège à Oupeye et Tour de Tilice à Fexhe-Slins, c’est au tour de Chaudfontaine d’accueillir son vignoble principautaire, le Bellum Fagetum. Une nouvelle coopérative viticole a en effet vu le jour sur les terres belfagétaines. 

À l’origine du projet, un couple, celui formé par Geoffrey Prinsens et sa compagne Judith Michel, une quadra’ maman de trois enfants, active depuis dix ans dans le secteur de l’importation de vin pour l’Horeca et qui a vu ses activités frappées de plein fouet par la pandémie. Une crise que la jeune femme a décidé de transformer en opportunité, profitant de cet agenda soudain bien moins rempli pour penser un projet professionnel qui lui ressemble et qui soit plus en phase avec ses valeurs ainsi que ses idéaux environnementaux.

Comme elle l’explique, c’est un jour de janvier 2021, attablée avec Geoffrey dans leur véranda, que l’idée d’un vignoble lui est venue en regardant les champs qui s’étendaient derrière leur propriété.

« Je me suis demandé pourquoi on n’y planterait pas des vignes. J’ai toujours travaillé dans le secteur du vin, Geoffrey aime le travail de la terre, c’est une opportunité magnifique et juste derrière chez nous qui plus est. On adore les rencontres, le partage, l’apéro, c’était l’occasion rêvée de combiner ces passions et de fédérer les riverains autour d’un projet commun ».

Car si Bellum Fagetum a germé dans le cerveau de Judith et Geoffrey, le succès de ce vignoble calidifontain n’appartient pas qu’au couple, au contraire.

Bel élan pour Bellum Fagetum

« Se lancer dans l’aventure d’un vignoble n’est pas chose simple, cela demande des investissements de départ conséquents, avec un retour financier qui peut attendre quatre ou cinq ans avant de se manifester. C’est un véritable frein pour nombre de jeunes entrepreneurs, d’autant que les banques sont de moins en moins disposées à financer ce type de projet, raison pour laquelle chez Bellum Fagetum, on a pensé les choses autrement » explique le couple. Lequel, pour financer son vignoble dans le respect de la vision fédératrice du projet, a décidé de lancer une coopérative dans la foulée.

« Nous avons longuement réfléchi à la forme de société qu’on souhaitait mettre en place. De gros investisseurs nous ont contactés, mais même si cela aurait été plus simple comme ça, cela ne correspondait pas à notre vision. Ce qui nous anime, c’est le partage, et on voulait fédérer des gens autour d’un projet en lien avec la nature et l’environnement. Les maîtres-mots? Rencontres, partage et convivialité » explique Judith.

Et Geoffrey de surenchérir: « forts de ce constat, la composante sociale s’est imposée à nous. On a notamment envie de permettre à des personnes de se réinsérer au contact de la nature, raison pour laquelle on a pris contact avec une association qui aide les enfants du SAJ et du SPJ à assumer leur autonomie. Nous allons également contacter les associations de la commune afin de voir quels partenariats on peut mettre en place ».

Et en attendant, Monsieur et Madame Tout-le-monde peuvent eux aussi devenir partenaires du projet, puisque Bellum Fagetum a ouvert 1.500 parts (à 500€ la part) à des collaborateurs qui sont partie prenante du projet, notamment par le biais de huit comités de décision, dédiés, entre autre, à la viticulture, aux événements et au domaine en lui-même.

Un domaine résolument vert, puisqu’un comité environnement, formé de coopérateurs, est chargé de valider toutes les décisions en miroir de leur impact sur la biodiversité.

Et s’il faudra encore patienter quelque peu avant de siroter les fruits de ce formidable travail d’équipe, on sait déjà pourquoi le domaine s’appelle Bellum Fagetum. En effet, il s’agit tout simplement là de l’ancienne appellation latine de Beaufays. De quoi donner un côté délicieusement apérial à vos libations principautaires, et rappeler que de tous les peuples de la Gaulle, ce sont décidément les Liégeois les plus ingénieux.

Et si vous avez envie d’apporter votre soutien au projet en prenant des parts dans la coopérative, c’est par ici que ça se passe.

Encore soif: 

 

 

Journaliste pour Le Vif Weekend & Knack Weekend, Kathleen a aussi posé sa plume dans VICE, Le Vif ou encore Wilfried, avec une préférence pour les sujets de société et politique. Mariée avec Clément, co-rédacteur en chef de Boulettes Magazine, elle a fondé avec lui le semestriel SIROP, décliné à Liège et Bruxelles en attendant le reste du pays.