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Ça chine pour moi, chineuse professionnelle

Fraîchement diplômée en psychologie de l’ULiège, il aura fallu à Anaïs Minder une seule expérience dans une agence intérim pour effectuer un virage à 180° et se reconvertir en chineuse professionnelle. Une passion d’enfance dont elle a fait son métier, en créant Ça chine pour moi, sa propre boutique en ligne d’antiquités. Retour sur le parcours d’une collectionneuse aussi compulsive que sentimentale. 

Des objets chinés, trouvés, troqués, qui représentent un passé et racontent une histoire, voilà les trésors vintage que recherche Anaïs lorsqu’elle parcourt les brocantes à la recherche de la perle rare.

« Quand j’ai un objet en main, j’essaie de m’imaginer tout ce qu’il a vécu, où il se trouvait, le type de personnes qui le détenait et ce qu’il représentait pour ces gens. Je m’imprègne et m’inspire de tout ce qui m’entoure. Le vintage c’est sentimental, ce sont des émotions passées qui refont surface. »

Depuis toute jeune, Anaïs sillonne les brocantes de la région avec sa maman. Un passe-temps rapidement devenu une passionne pour la jeune collectionneuse. Une fois son diplôme de psychologue obtenu et confrontée à un marché de l’emploi capricieux, elle s’interroge sur ce qui fait ses forces et ses faiblesses. C’est là que son goût pour la décoration s’impose comme une évidence.

« Quand j’ai eu fini mes études, j’ai emménagé dans un appart à Liège que j’ai meublé de A à Z, à partir de dons, de trocs, d’achats de seconde main ou d’objets que j’avais moi-même chinés sur les brocantes. Ça chine pour moi, c’est parti de là et de Plastic Bertrand. Quand les gens ont vu mon appart, tout le monde m’a dit que j’étais douée pour la déco. Donc je me suis dit pourquoi pas. La récup’ et le seconde-main font vraiment partie de mes valeurs, merci maman »

Les premiers pas

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En janvier 2020, Anaïs décide de franchir le Rubicon et de s’installer comme chineuse à titre principal, avec l’aide de Creapme. Et malgré le confinement, elle a constaté avec joie que les clients sont au rendez-vous : « Mon activité a débuté sur Facebook et Instagram. Ce qui est chouette c’est que je rencontre deux publics complètement différents. Ce qui est difficile par contre, c’est de gérer les demandes. Je fais donc une liste d’attente où je mets les demandes dans l’ordre. Premier arrivé, premier servi ».

Son « bébé », Anaïs le décrit comme une boutique en ligne de vente de mobilier et d’objets vintage. Ce qualificatif au doux parfum d’accomplissement pour la jeune femme, qui trouve son bonheur dans la réhabilitation d’objets tombés en désuétude.

« Tout le monde a une idée différente du vintage. Pour moi c’est plus un concept, je ne me suis pas attachée à un style ou à des années en particulier. CCPM c’est vraiment une boutique qui fonctionne au coup de cœur et au feeling, cela va du vendeur de l’objet à sa mise en valeur finale. Je me dis que tout objet a une âme et pour qu’il émane quelque chose de positif, l’ensemble doit me paraitre positif ».

À la recherche du temps perdu

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Pour trouver les trésors qu’elle propose à ses clients, Anaïs chine sur les brocantes, mais pas que. Il lui arrive fréquemment de se rendre dans des ressourceries, dans des centres Emmaüs aux Pays-Bas et en France ou dans des petits magasins de seconde main. Son arme secrète ? Son Flair.

« Je n’aime pas quand je me rends quelque part et que c’est bien rangé. J’aime bien fouiller dans les caisses et tout retourner (rires). Parfois quand je vois un objet, je me dis : c’est moche, mais sur un fond blanc, avec une belle lumière, ça peut le faire ! »

Chaque semaine, Anaïs propose de nouvelles pièces glanées au fil de ses périples. Mais il ne suffit pas de les acheter d’un côté, pour les revendre de l’autre. Avant ça, il y a tout un travail de valorisation, qui passe par l’évaluation du prix de l’objet, son nettoyage et sa mise en valeur : « En moyenne, je poste trois belles pièces par semaine. Si la luminosité est mauvaise, je ne sais pas faire de photos. Heureusement que mon compagnon, photographe et vidéaste est là pour me coacher. Je fais tout dans mon appart où j’ai quand même de la place pour stocker, mais vu que ça prend de l’ampleur, je cherche un local sur Liège pour avoir plus d’espace ».

Une nouvelle forme de contrainte qui donne le sourire à Anaïs, qui se félicite du succès de son entreprise.

Tout ce qui brille n’est pas or

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Pour Anaïs, le vintage est un mode de vie. Des fringues aux objets en passant par les meubles, cette fan de l’ancien remet tout au goût du jour et a parfois du mal à se séparer de certaines trouvailles : « J’ai trouvé récemment des petites statuettes aztèques, des toutes petites figurines que je ne vendrai pas. Je les garde pour moi. Elles ne sont pas très jolies, mais mises sur ma commode… je les adore ».

Pour être repérés, les objets n’ont pas nécessairement besoin d’être beaux ou utiles. Parfois, il leur suffit d’être insolites. « J’ai vendu récemment une petite dame nue couchée dans une piscine, ses seins sont des salières et des poivrières. Super kitch, mais géniale ! ». Une condition fait loi néanmoins : pour être mis à la revente, les objets doivent être en parfait état.

« La qualité est une de mes valeurs essentielles. Je ne vais jamais revendre un objet qui est fortement abimé ou irréparable. Maintenant, il peut y avoir quelques petits défauts dans certains objets, mais ça, ça fait partie de l’histoire de l’objet et du charme vintage. »

Le vintage à la page

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En plus d’avoir sa boutique en ligne, Anaïs propose aussi des aménagements d’espaces. Elle est d’ailleurs chargée de meubler les 70m2 du bar à cocktails et spiritueux nommé Boteye qui ouvrira ses portes en septembre prochain, à Spa. « C’est un de mes rêves. Je souhaite continuer à proposer ce genre de services après ce premier gros contrat ».

Lire aussi : Boteye, un projet désaltérant de bar en circuit-court

Si tout va bien, Anaïs devrait également participer au parcours des artistes à Saint-Léonard, où elle aura l’occasion d’exposer ses objets en septembre. Enfin, elle aimerait organiser des showrooms chez elle, sur invitation. Les personnes fidèles à Ça chine pour moi auraient alors l’occasion de visiter son appartement entièrement décoré pour l’occasion et d’en acheter les pièces.

Un chineur sachant chiner

Si vous aussi, vous aimez farfouiller de vieilles caisses à la recherche de la perle rare, peut-être croiserez-vous Anaïs dans une de ses adresses :

  • La typique Saint-Pholien : Tous les vendredis matin à partir de 7h (5h30 pour les pros), jusque 13h, à Liège.
  • La brocante de Battice, une brocante ouverte dans un endroit où on entrepose les vaches. Le dimanche, à partir de 7h (5h30 pour les pros), jusque 13h.
  • L’Emmaüs de Maastricht : ouvert le mercredi, vendredi, samedi et dimanche.

Ça chine pour moi

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Après un passage chez ELLE Belgique et Paris Match, la plume de cette publicitaire de formation, mordue de copy-writing, s'est posée chez Boulettes Magazine où elle rédige des reportages percutants et des articles lifestyle brillants. Retrouvez, aussi, une partie de son travail dans le magazine PUB.