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Dans la peau d’une comportementaliste félin

C’est bien connu, les chats ont toujours été les stars d’Internet. Qui n’a jamais ri aux larmes devant une vidéo de chats en train de se jauger d’un bout à l’autre d’une pièce et dans des positions étranges ? Mais parfois, le comportement de notre boule de poils peut nous paraître étrange… voire incompréhensible. Bien qu’il soit le plus souvent amusant, câlin et drôle, un chat cultive en général son indépendance : il ne suffit pas de lui donner un ordre pour qu’il arrête ses bêtises. Rencontre avec une comportementaliste qui vous dit tout ce qu’il y a à savoir sur votre boulle de poils.

C’est à ce moment-là que Laurie intervient. Laurie est comportementaliste. Boulettes a décidé de suivre à la trace ce métier hors du commun et quelque peu hasardeux, quand on connaît nos potos les félins. Rencontre à pas feutrés avec celle qui est aussi la gérante du futur bar à chat la CATosphère, qui s’établira bientôt au cœur de la Cité.

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Comment en êtes-vous arrivée à faire ce métier ?

J’ai toujours été entourée d’animaux de toutes sortes : lapins, perruches, cochons d’Inde, furets, chiens, chats, hamsters, … et j’ai même eu un serpent. Je serais bien devenue vétérinaire, mais le nombres d’années d’études m’avait un peu dissuadée. Je suis donc devenue secrétaire. En 2010, j’ai ensuite entamé une formation d’assistante vétérinaire à Jupille à l’occasion de laquelle j’ai eu l’occasion de faire plusieurs stages en clinique et en cabinet vétérinaires dans la région liégeoise, et en 2017, je suis devenue comportementaliste félin grâce à une formation que j’ai suivie et réussie à Chaumont Gistoux auprès de Julie Willems, éthologue-comportementaliste animalier.

Qu’est-ce qui vous différencie d’un vétérinaire lambda ?

Et bien je ne suis pas vétérinaire, tout simplement. Je suis là pour apporter des solutions aux problèmes qui ne se règlent pas chez un vétérinaire. Nous sommes donc complémentaires. Ceci étant dit, il est vrai que certains vétérinaires ont une casquette de comportementaliste, car ils ont suivi une formation en plus de leurs sept années d’études.

Pour quel genre de souci les maîtres viennent-ils vous voir en général ?

La majorité de mes clients m’appelle pour un problème de malpropreté ou de marquage urinaire (je dirais que ça représente environ 80 % des demandes). J’ai également eu plusieurs consultations pour des problèmes de mésentente, d’agressivité et de griffades, mais aussi pour des conseils lors de l’accueil d’un nouveau chat, ou l’arrivée d’un chien.

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Est-ce qu’il y a une grosse différence entre un comportementaliste canin et félin ?

La différence canin/félin est surtout due au fait que le chien est un animal hiérarchique, tandis que le chat est territorial. L’approche est donc différente, car le problème ne se règle pas de la même manière. Mais dans tous les cas, les problèmes comportementaux sont liés au fait que les besoins primaires de l’animal ne sont pas respectés. Pour un chat, ça peut être un manque d’activité – certains chats ont un grand besoin de chasser, par exemple – une mauvaise répartition du territoire avec ses congénères, des périodes de sommeil non respectées…

Hypothétiquement, si mon chat se met à faire pipi ailleurs que dans sa litière alors qu’il le faisait correctement avant, qu’est-ce que ça peut vouloir dire ?

Dans ce cas particulier, la première question que je pose aux gens c’est : « êtes-vous allés récemment faire un check-up chez votre vétérinaire ? ». Si ce n’est pas le cas, je les incite à le faire et à me recontacter par la suite si rien n’est détecté. La deuxième chose à prendre en considération, c’est l’âge du chat. En effet, lorsqu’il devient adulte, un changement peut s’opérer au niveau comportemental et hormonal. Ensuite je demande s’il est castré ou pas. Ce critère doit être pris en considération.

Après il s’agira pour moi d’analyser l’endroit où vit le chat, savoir si ses besoins primaires sont respectés (repos, nourriture, jeux/chasse, litière…), si une situation inhabituelle, ou un choc (bruit, bagarre, maladie, …) a déclenché cela.

Et parfois, la solution est toute simple : si vous avez un grand chat (type Maine Coon) le bac à litière est peut-être tout simplement trop petit ou le bac est situé à un mauvais endroit, vous avez changé de marque de substrat et ça ne lui convient pas, etc.

Par la suite, je donne les conseils à mettre en application les semaines suivantes et je demande qu’on me recontacte pour me donner des nouvelles. Parfois, si le problème n’est pas réglé, il faut réfléchir à d’autres solutions.

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Contrairement aux chiens, les chats sont réputés pour être plus indépendants. Que pouvez-vous nous dire sur la vie secrète de nos chats de salon et d’extérieur ?

À la base, les chats sont des animaux solitaires. Ils se sont « accommodés » à notre présence suite à leur domestication il y a environ 10 000 ans. Certains plus que d’autres, c’est un fait. Mais de manière globale, on peut dire qu’un chat est heureux lorsqu’il est seul, et qu’il l’est tout autant lorsque nous sommes là.

 Ne croyez donc pas que votre chat s’ennuie, et qu’un petit compagnon est forcément une bonne idée. D’ailleurs la situation peut parfois devenir problématique.

J’ai eu des clients dont les deux chats ne s’entendaient pas, et malheureusement la cohabitation était impossible. Ils avaient deux solutions : se séparer d’un de leurs chats ou définir un territoire pour chacun. Ils ont fini par confiner un chat à l’étage et l’autre au rez-de-chaussée, et faisaient en sorte qu’ils se croisent le moins possible.

Une autre idée reçue est qu’un chat sur le dos demande des caresses. Et bien non, pas forcément. Bien sûr, si c’est votre chat, il acceptera d’être caressé, mais pas trop ! Si vous voyez un chat que vous ne connaissez pas dans cette position, cela signifie … qu’il est probablement en position d’attaque !

Sur le dos, il a sa gueule et ses 4 pattes prêtes à griffer et mordre. Si vous voulez garder vos mains entières, vous savez ce qu’il vous reste à faire !

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Un maître averti en valant deux, Nous voilà donc prévenus. Un petit souci avec Félix ? N’hésitez pas à rendre visite à Laurie à la CATosphère dès qu’elle ouvrira (ouverture prévue prochainement), ou à la contacter via sa page Facebook. Ses conseils sont à prix tout doux, rien de mieux pour assurer à votre compagnon à poil une belle vie sans encombre auprès de vous, même si, entre nous, on sait tous que le véritable maître, c’est votre chat.

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Bruxelloise de naissance et Liégeoise d'adoption depuis trois ans, cette étudiante en communication de 24 ans est amoureuse de musique et de lecture, et surtout avide de découvertes, encore et toujours !