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En immersion avec les bénévoles de la SRPA

Chaque année, plus de 3.600 animaux se font adopter à la SRPA de Liège et autant dire que chaque coup de patte est le bienvenu, surtout en ce qui concerne la chatterie, l’accueil et la promenade des chiens. Mais attention, n’est pas bénévole qui veut, mais qui peut. Si vous êtes prêt.e à consacrer du temps, de manière régulière, sur le long terme, et – of course – que vous aimez les animaux, alors ce poste est fait pour vous…

Officiellement fondée en 1893 par Monsieur Alphonse Gulikers, la Société Protectrice des Animaux de Liège porte aujourd’hui le nom de SRPA, pour Société Royale Protectrice des Animaux et dont la devise est : Sauver, Respecter, Protéger et Aimer les animaux. Fabrice Renard, inspecteur depuis plus de 20 ans au refuge de Saint-Nicolas – le plus vieux et l’un des plus grands de Liège – est coutumier de la gestion quotidienne des lieux : « Le rôle de la SRPA c’est assumer ce que d’autres personnes n’ont pas pu. Beaucoup de gens ne respectent pas le fait que les animaux sont des êtres sensibles. La SRPA est parfois une solution trop facile. »

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« En tant qu’asbl, nous avons trois refuges, Liège, Vinalmont et Arlon, qui sont dirigés par le conseil d’administration. Nous sommes également proches de l’association Animal sans toit puisque c’est l’épouse de Fabrice qui est à la direction. Nous nous entraidons beaucoup » explique Yannick Miotto, employé polyvalent à la SRPA depuis 13 ans.

En adoptant dans un refuge, on offre une deuxième chance à un animal dans le besoin et on libère une place qui permettra d’en accueillir un autre.

Mission Chatterie

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L’aile réservée aux chats (et chatons) est divisée en quatre parties : une zone de quarantaine pour les chats qui nécessitent des soins, deux parties pour les chats qui sont surveillés ou qui sont en transit vers l’adoption et enfin, une dernière zone pour les chats à l’adoption. Ce vendredi, c’est C’est Jessica Sferrazza qui est à la barre. Arrivée à la SRPA comme bénévole en 2016, elle est aujourd’hui agente animalière. Puéricultrice de formation, elle s’occupe désormais d’autres bébés, plus poilus : « Lorsque j’ai commencé, je voulais m’occuper des chiens. Mais il manquait des gens à la chatterie car c’est un poste difficile. Par amour pour les animaux, j’ai accepté. Avec le reste de l’équipe nous faisons en sorte de les remettre sur pieds, et le plus vite possible, pour augmenter leurs chances d’adoption. »

La SRPA compte en moyenne plus de 120 chats tandis que seulement 5 à 35 d’entre eux sont hebdomadairement adoptés. Être bénévole à la chatterie consiste à désinfecter et nettoyer les loges de chaque chat, changer leur litière, remettre de l’eau, des croquettes et nettoyer les espaces. Les chats sont plutôt gentils et habitués au contact humain. Ils sont assez dociles et se laissent manipuler. Ceux qui ont peur ou qui sont plus agressifs, on les laisse tranquille !

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La journée commence à 9h dans la zone adoption, pour qu’elle soit prête en premier pour l’accueil des potentiels adoptants, qui arrivent à partir de 13h. On continue ensuite avec la désinfection des deux zones de quarantaine (chats en transits) tandis que l’après-midi est réservée au nettoyage de la dernière zone, celle des chats malades. La plupart du temps, les chats ont le Coryza – la grippe du chat – qui ne se transmet pas à l’être humain, mais qui est très contagieuse pour les félins : « Il y a beaucoup de chats en quarantaine, car rien que le facteur ‘stress’ suffit à leur faire développer des maladies. Ils tombent donc très souvent malade lorsqu’ils arrivent à la SRPA. Certains chats passent un mois dans les loges avant de passer à l’adoption… » poursuit Fabrice Renard.

La fin de journée est consacrée aux chats qui rentrent aux services de soins. Ce sont des chats saisis ou recueillis, qui doivent être auscultés par les vétérinaires avant d’être remis avec d’autres chats. À savoir : dès qu’un chat débarque à la SRPA, il est stérilisé. La SRPA a d’ailleurs mené une vaste campagne de stérilisation. Fabrice explique :

« Depuis 20 ans, on stérilise en milieu naturel. On fait entre 1.000 et 1.400 chats chaque année, qu’on relâche ensuite. Faites fois 20 (rires). »

La journée s’achève à 18h. Et on recommence la même chose le lendemain, tous les jours, y compris week-end et jours fériés, parce que les êtres vivants n’attendent pas… Il faut les nourrir et les soigner chaque jour, sans oublier de leur donner un peu d’amour.  « À la chatterie ; l’idéal serait d’avoir deux équipes de deux qui accompagnent les agents sur place. Les gardiens sont pris par le temps, par le nettoyage et n’ont pas assez d’heures en une journée pour cajoler les animaux comme ils le souhaiteraient » souligne Fabrice.

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Happy Doggo

La deuxième journée est consacrée à la balade des chiens et à l’accueil, l’occasion de papoter un peu… Ingrid Swinnen, qui est arrivée à la SRPA à 19 ans, il y a 30 ans, est manager du service accueil. Les missions du jour sont la promenade des chiens le matin et l’accueil l’après-midi. Attention, la promenade n’est pas de tout repos, les chiens sont enfermés 24h sur 24h et parfois, ils ne sont pas sortis depuis deux jours (par manque de bénévoles). Les chiens qui sortent sont donc très excités à l’idée d’aller promener et pas toujours facile à gérer.

La promenade est quelque chose d’essentiel pour eux, pour leur mental, mais aussi pour leur santé. Sans oublier les petites « pauses e-mail » (comprenez pipi), très importantes pour réinsérer les chiens de la SRPA dans une vie sociale. De 40 à 60 chiens sont proposés à l’adoption par semaine, sans compter ceux qui sont en quarantaine. Plus de volontaires signifierait de plus longues promenades pour chacun d’entre eux et garantirait que tous les toutous soient sortis tous les jours. « Promener les chiens, c’est bien plus que les sortir, c’est faire l’examen comportemental de l’animal, savoir s’il tire en laisse, s’il a peur des voitures, des vélos, s’il est agressif envers les autres chiens ou les chats… Ceci permet d’apprendre à mieux le connaître pour pouvoir le placer dans une famille qui lui correspond » ajoute Fabrice.

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Ingrid choisit de promener Ragnar, un Malinois qui a beaucoup de potentiel et qui rentrera en formation pour intégrer la brigade canine quelques jours plus tard. « Une vraie balade c’est minimum 30-40 minutes, avec des sentiers différents, des temps de pause pipi ou juste des temps de pause tout court pour que le chien puisse récupérer sa sérénité avant de retourner en loge… » précise Ingrid.

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Cette amoureuse des chiens est là depuis des années et en a vu défiler des boules de poils : « Bien souvent, ce sont les bébés ou les vieux animaux qui sont adoptés en premier, mais aussi ceux qui ont une patte ou un œil en moins. C’est ça qui touche les gens. » Quid des chiens en fin de vie ou malades ? « La SRPA a eu cette réputation d’euthanasier les animaux vieux ou difficiles, mais cette décision intervient en tout dernier recours… Les animaux qui sont ici bénéficient de tous les soins et interventions chirurgicales possibles pour les remettre à l’adoption et leur permettre de recommencer leur vie dans une nouvelle famille. Nous ne reculons devant aucune difficulté pour remettre un animal sur pied. Et ça fonctionne. Nous n’euthanasions un chien que s’il a attaqué un humain, et qu’il n’y a plus rien à faire pour lui, car nous ne voudrions prendre aucun risque vis-à-vis des futurs adoptants. »

La balade continue avec Béa, bénévole depuis 2019. Elle a choisi de faire 120 kilomètres, deux fois par semaine, pour promener ses « petits loulous ». Elle a choisi de promener Narco, un autre Malinois, plus petit et qui tire moins (rires) : « C’est enrageant de voir comment les gens ont parfois cette facilité de placer leur chien à la SRPA parce qu’ils partent en vacances, parce qu’ils ne s’attendaient pas ‘à ça’… Il y a un chien, avec qui j’ai une affinité particulière. Si j’étais partie en vacances, l’année passée, il ne serait pas sorti pendant deux semaines, donc j’ai préféré ne pas partir et venir au refuge. Heureusement j’ai un mari très gentil (rires). »Bénévolat

C’est un poste vital au sein de la SRPA et, même s’il n’y en aura jamais assez, de plus en plus de bénévoles participent aux promenades : « Ça fait plaisir de voir de plus en plus de bénévoles aux promenades, il n’y a rien qui brise plus le cœur que de finir sa journée en sachant qu’il y a des chiens qui n’ont pas été promenés. Choisir le dernier chien de la journée, c’est ça le pire… » affirme Béa.

L’après-midi je serai hôtesse d’accueil. Les tâches sont diverses : accueillir les gens, les répartir en fonction de ce qu’ils cherchent (chiens, chats, NAC pour ‘nouveaux animaux de compagnie’), donner des conseils par rapport au profil d’un pensionnaire, faire des rencontres entre l’animal de compagnie de l’adoptant et l’animal qu’il souhaite adopter… La mission principale de la SRPA est de placer le bon animal au bon endroit. Et Ingrid de poursuivre : « C’est primordial pour nous. En fonction des besoins de l’adoptant et des caractéristiques de l’animal, notre mission est de trouver les meilleures paires possibles, pour le bien être des gens, mais aussi – et surtout – celui de l’animal. »

Passer à l’action

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Vous voulez devenir bénévole ? Pas besoin de formation, juste de la volonté ! Vous apprendrez tout sur le terrain. « Nos bénévoles ou les gens qui travaillent ici sont toujours des gens motivés. Ils sont dotés d’une forte volonté d’aider les animaux. Ce n’est pas un travail facile, c’est même ingrat. Moralement, c’est difficile » termine Fabrice.

Pour conclure, Yannick a un conseil à donner à tous les futurs candidats au volontariat : « On a toujours besoin d’aide. N’importe quelle compétence que le bénévole peut proposer, peut être utilisée d’une manière ou d’une autre pour faire avancer le refuge ou la protection animale en général. »

Devenir bénévole ?

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Il suffit d’aller sur le site et de s’inscrire via l’onglet « bénévolat ». Vous aurez ensuite un premier contact avec les ressources humaines. En fonction de ce que vous voulez faire et du temps que vous voudrez/pourrez consacrer, vous recevrez toutes les infos nécessaires à l’activité de bénévolat.

Pour ceux qui ne souhaitent pas devenir bénévole, il y a toujours moyen de faire des dons ou d’aider financièrement. Pour une infrastructure comme la SRPA de Liège, il faut compter plus d’un million sept-cents mille euros chaque année. En sachant qu’aucun bénéfice n’est engendré lors de l’adoption d’un animal.

Sinon, vous pouvez toujours partager leurs publications sur les réseaux sociaux, essayer de trouver des familles pour les animaux, aider à la diffusion de la revue trimestrielle (cabinets vétérinaires…). En bref, tout ce qui permettra d’aider la SRPA à placer les animaux.

Infos pratiques :

Bénévolat

SRPA Refuge, rue Bois Saint-Gilles 146, 4420 Saint-Nicolas

04 252 96 36

Site SRPA

Onglet bénévolat

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Après un passage chez ELLE Belgique et Paris Match, la plume de cette publicitaire de formation, mordue de copy-writing, s'est posée chez Boulettes Magazine où elle rédige des reportages percutants et des articles lifestyle brillants. Retrouvez, aussi, une partie de son travail dans le magazine PUB.