« La disparue de l’île Monsin », un roman haletant en bord de Meuse
Adoubé entre autre par Le Parisien, Armel Job signe avec « La disparue de l’île Monsin » une enquête haletante, d’autant plus immersive pour les Liégeois.es qui la lisent qu’elle se passe en bord de Meuse, dans des lieux familiers. Une pépite franchement bien ficelée qu’on ne peut que vous recommander.
Le résumé? Hiver 2011. Deux petites filles se noient dans la Meuse. La plus jeune est tombée à l’eau et sa soeur, qui pourtant ne savait pas nager, a tenté de la sauver. Quelques jours plus tard, un pompier de Liège perd la vie en cherchant les corps.
Liège, le 25 janvier 2012, 11 heures du soir. En pleine tempête de neige, Jordan Nowak, loueur de pianos, aborde le pont-barrage de l’île Monsin. Dans ses phares, soudain, une silhouette penchée sur le parapet. Jordan découvre une jeune femme hagarde qu’il emmène à son hôtel. Là, Éva lui confie qu’elle allait se jeter à l’eau. Le lendemain matin, elle s’est volatilisée.
Que s’est-il passé ? Quel est le lien entre le fait divers terrible de l’hiver 2011 et cette disparition mystérieuse ? Chargé de l’enquête, le jeune inspecteur Lipsky y voit l’occasion rêvée de faire avancer sa carrière.
Mais sa précipitation et son inexpérience vont entraîner toutes les personnes impliquées dans un tourbillon dévastateur révélant, comme toujours chez Armel Job, la vérité de l’âme derrière ce que chacun croit être et donne à voir. Impossible de lâcher ce thriller psychologique haletant qui nous emmène jusqu’à une question essentielle : qu’est-ce qui donne du sens à une vie ?
La disparue de l’île Monsin fait apparaître un autre Liège
Avec un vrai don pour l’imagination de personnages truculents, Armel Job nous emmène à la rencontre de Jordan Nowak, de l’inspecteur Lipsky, mais aussi de la cantatrice belge Hélène de Gartechin, Castafiore édulcorée dont les caprices font sourire, ou encore de la fragile Eva Krauss. Autant de protagonistes à la psychologie fouillée, qui contribuent tout autant au plaisir de lecture que la possibilité, malheureusement trop rare en littérature, de voir Liège prendre vie au gré des pages. Et de décrire à merveille le ballet paresseux des péniches, qui « déchirent la surface liquide en deux, la plissait en accordéon et l’envoyait expirer contre les quais ». Un roman haletant, oui, mais aussi une éloge réussie de la superbe du quotidien à Liège, ode à la banalité dans tout ce qu’elle a de charmant et rappel qu’il faut se méfier de l’eau qui dort, même si à vrai dire, la Meuse ne dort jamais.
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Photo de couverture : Unsplash / Fabio Neo Amato