Boulettes Magazine

Comme chaque été, à Liège, la fête sera bien plus ardente pour le 14 juillet qu’une semaine plus tard, pour la « vraie » fête nationale. Mais pourquoi cet engouement pour une célébration a priori plutôt hexagonale? La principauté voudrait-elle fransquignoler? On a investigué. 

À Liège, le 14 juillet n’est pas une mince affaire. Feu d’artifice, guinguettes, menus spéciaux dans certains des meilleurs établissements de la région… Et bamboche endiablée sur le village gaulois, qui ne porte peut-être jamais mieux son nom que ce soir-là. Mais pourquoi cet engouement pour une fête nationale qui n’est pas la nôtre? Vous allez rire, mais tout serait la faute… Des nazis. On sait, ce point Godwin arrive par surprise, et pourtant, c’est bien à l’époque de la Seconde Guerre Mondiale (voire même, un peu avant) que remonte l’engouement de Liège pour les festivités du 14 juillet.

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Liberté, égalité, 14 juillet

C’est en effet sous l’impulsion du conseiller communal Georges Truffaut qu’est prise en 1937 la décision de célébrer la fête nationale française chaque 14 juillet à Liège. Objectif: dénoncer la politique de neutralité de la Belgique envers le Troisième Reich, et protester contre la décision du gouvernement belge de revenir sur son accord militaire avec la France alors que planait déjà la menace hitlérienne. C’est ainsi que depuis bientôt 90 ans, chaque 14 juillet, la fête est aussi ardente à Liège que de l’autre côté de la frontière. D’après les instances wallonnes, c’est aussi une manière pour la Principauté de commémorer le souvenir de l’époque napoléonienne, durant laquelle Liège était rattachée à la France, mais aussi et surtout de rendre hommage aux valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. Et d’ébriété? Qui ne trinque pas n’est pas Liégeois, mais au-delà des préoccupations de sécurité et de santé, célébrons cette fête nationale qui n’est pas la nôtre avec modération, parce que le lendemain n’est (malheureusement) pas férié.