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E-choppes, un e-commerçant averti en vaut deux

Bon gré, mal gré, les commerçants liégeois se sont lancés corps et âme dans une digitalisation à marche forcée pour tenter de subsister malgré les injonctions à fermer. Aguerris ou novices, à l’approche des fêtes, ils sont encore nombreux à se poser des questions quant à la meilleure manière de faire tourner leur boutique en ligne. Pour tenter de mieux comprendre leurs appréhensions, E-choppes lance le débat, et une grande enquête.

À l’origine du projet, un constat sans appel : après des mois de vaches maigres, la fermeture des commerces dits « non-essentiels » a poussé à bout de nombreux commerçants déjà sur les genoux. Malgré une réouverture en demi-teinte à partir du 1er décembre, certains n’ont pas attendu le feu vert du gouvernement pour développer leurs ventes en ligne. Un emplâtre sur une jambe de bois ? Pas forcément. Dans certains cas, la mise en place d’un e-shop, même extrêmement rudimentaire, peut se révéler rudement efficace. D’autant que sensibilisé, le public est prêt à soutenir le commerce de proximité. Reste à savoir par où commencer…

Faire remonter les bonnes pratiques et les partages d’expérience pour aider les plus hésitants à se lancer, c’est le défi que s’est lancé E-choppes, une plateforme collective poussée par The Bocal, l’agence de communication des étudiants de l’HELMO, l’UCM Province de Liège, LeanSquare et divers acteurs liégeois spécialisés dans l’e-commerce (CuteSocial.be, Shopitag.com, Essentiels.shop, Kathlyn Jaminon et Fred Beguin, à l’initiative du Marché des créateurs Unique et Fabuleux).

Contre mauvaise fortune, bon cœur ?

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Comme le souligne Valérie Saretto, Secrétaire générale de l’UCM Province de Liège, la vente en ligne est loin d’être quelque chose de nouveau, même si la crise du COVID-19 joue indéniablement un rôle de catalyseur : « On constate que les consommateurs avaient déjà l’habitude de commander sur internet, mais il est clair que la tendance s’est accentuée avec la crise. Chez les commerçants, une véritable prise de conscience est en train de s’opérer. Loin de représenter une forme de concurrence, la vente en ligne peut être un canal de vente supplémentaire et complémentaire. » Un changement de mentalité qui va dans le sens de l’histoire.

«  on a pu un temps observer le va-et-vient des grandes surfaces, qui après avoir installé des hypermarchés à l’extérieur des villes reviennent vers les centres. Aujourd’hui, le click & collect est symptomatique des allers-retours technologiques. Il faut oser se lancer, c’est mon conseil à tous ceux qui ont encore des a priori. » Valérie Saretto, secrétaire générale de l’UCM Province de Liège.

Un constat que partage Roald, coach et consultant pour LeanSquare, le fonds d’investissement liégeois dans la nouvelle économie : « l’e-commerce en Belgique est encore à la traine, mais si beaucoup se sont lancés un peu à l’improviste durant la première vague, le second lockdown marque une inflexion vers davantage de professionnalisation ». Pour l’expert qui a vu défiler de nombreuses start-up, l’ambition ne doit pas être de chercher à devenir leader, mais bien de trouver une niche et de s’y installer. Et celui-ci de prendre l’exemple américain de Gary Vee, qui a réussi le pari de transformer son projet de « Wine Library » dédié aux vidéos sur le vin en une véritable success story par la seule force de son enthousiasme.

Qui ne tente rien n’a rien

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Chargé de projet chez LeanSquare, Clément Jadot se veut lui aussi rassurant. Si la période actuelle est loin d’être une sinécure, elle pourrait malgré tout se révéler porteuse sur le long terme : « C’est une période extrêmement difficile pour les commerçants locaux, qui doivent affronter une crise sans précédent avec des moyens limités, et comparée à la force de frappe des géants du web, la situation peut sans doute être vécue comme injuste. Qu’on le veuille ou non, le commerce en ligne est appelé à se développer et dans dix ans, les centres-villes auront radicalement changé. Amorcer sa transition numérique aujourd’hui, c’est préparer demain, tout en profitant d’un effet de contexte. Plus que jamais, les gens sont sensibles aux difficultés des commerces de proximité et souhaitent les aider. »

La bonne nouvelle ? S’il faut des reins solides (et une sacrée logistique) pour développer un business compétitif entièrement en ligne, tout le monde peut, ou presque, se lancer dans un e-commerce qui s’inscrit en complément d’une activité traditionnelle.

Comme l’explique Benoît Hossay de Shoppytag « C’est super facile, et ça peut se faire en une soirée, quand il n’y a que quelques références ». Preuve en est, le développeur, qui n’en est pas à son coup d’essai, a accompagné de nomnbreux commerçants au cours des dernières semaines.

Encourager l’intelligence collective

S’il n’existe malheureusement pas de solution toute faite sur la meilleure manière de se lancer, il reste qu’il y a plus dans deux têtes que dans une. C’est la raison pour laquelle, dans l’immédiat, la plateforme E-choppes propose deux types d’actions : une grande enquête pour comprendre les besoins et les difficultés des commerçants qui souhaitent se lancer dans l’e-commerce et des rendez-vous ponctuels, sous la forme de vidéos sur la page Facebook du projet, pour encourager le partage d’expérience.

Envie d’en savoir plus ?

Participez à la grande enquête ici et rejoignez le projet E-choppes sur Facebook.

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