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En Bachelier durant la pandémie - DR Pexels Charlotte May- Boulettes Magazine Liège

Avec les étudiants qui ont passé leur Bachelier en (re)confinement

Trois ans, c’est long et court à la fois, et pour les étudiants qui terminent leur Bachelier cet été ou qui ont déjà tourné cette page en juin ou septembre dernier, la période aura semblé à la fois interminable, au gré des mesures sanitaires qui les auront empêché d’aller en cours en présentiel, et bien trop fuyante, cette période unique leur ayant glissé entre les doigts sur fond de pandémie. 

Cinq d’entre eux, qui ont fait leurs premiers pas dans le supérieur alors que le COVID bouleversait le quotidien de la planète entière, ont accepté de nous confier leur témoignage. Des récits précieux, car il existe autant d’histoires et d’espoirs différents dans un auditoire que de places occupées, chaque jeune ayant sa propre vision du monde. Une diversité se marque aussi dans les témoignages recueillis. Comment vit-on une première entrée dans la vie adulte en pleine pandémie ? La parole aux principaux intéressés.

Ismaïl, 21 ans, étudiant en droit à l’HELMo

Ismaïl a d’abord entrepris un an d’études à HEC en Sciences économiques de gestion, avant de se réorientié vers le droit. La crise sanitaire est arrivée durant son année à HEC mais n’a pas influencé son changement d’option. Pour lui, les effets du confinement n’ont pas été dramatiques. De nature sociable, le jeune homme n’a pas eu de difficultés à se faire des connaissances. En revanche, l’aspect académique a été plus compliqué à gérer sur le long terme.

« Sur le moment, cela m’a permis de gérer mon rythme comme je le voulais. Mais sur la durée, l’endurance diminue et le rythme n’est plus régulier. Ça a ses bons côtés et ses mauvais côtés, je suppose. Par contre, ça n’a pas été difficile pour moi au niveau social comme on avait parfois des travaux de groupe. En plus, j’avais déjà rencontré les gens à l’avance. Ça m’a permis de créer un réseau d’amis virtuels, c’est déjà ça. »

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Cassandra, 19 ans, étudiante en communication à la HEPL

Cassandra est actuellement dans sa deuxième année en communication à la Haute École de la Province de Liège. La crise sanitaire est arrivée à la fin de ses secondaires, ce qui l’a propulsé dans le monde du supérieur avec un nombre d’interactions humaines limité. Bien que réellement affectée par ce manque, les cours à distance lui ont permis de souffler.

 « J’ai adoré le premier confinement car je l’ai vécu en secondaire et on n’a pas dû passer le CESS. En revanche, le deuxième confinement a été plus compliqué car le contexte scolaire était nouveau et on était seuls face au changement. C’était plus lourd mentalement. Oui, ça a changé la vie étudiante. Mais je ne suis pas une grande sorteuse donc à ce niveau-là, ça n’a pas changé quelque chose pour moi. »

 Et aujourd’hui, malgré les libertés retrouvées et les chiffres d’infections en chute libre, Cassandra fait partie des étudiants qui sont réticents à l’idée de se laisser espérer. « Pour moi, ce n’est pas fini. Je m’attends à ce que ça reprenne donc même si pour l’instant tout est redevenu normal, je me dis que ça va changer dans quelques mois. »

 Charlotte, 25 ans, étudiante sage-femme

 Charlotte vient de France et a commencé des études d’infirmière à Liège. Elle a ensuite attendu d’avoir une place en sage-femme pour faire une passerelle.

« Ça n’a pas eu trop d’impacts sur les stages car COVID ou pas, on y allait. Sinon, pour les études, c’était plus compliqué car je n’arrive pas à travailler toute seule. Je préfère aller en cours. Je ne suivais plus à distance. Le plus dur, c’était quand on avait des patients COVID parce qu’il fallait complètement s’habiller en combinaison. Et même au niveau de la communication, pour avoir un contact avec les gens, c’est toujours mieux de les voir que de n’apercevoir que les yeux de quelqu’un. »

 Antoine, 20 ans, étudiant Erasmus en histoire à l’ULiège

Antoine vient de Bordeaux et il est étudiant Erasmus à l’ULiège. Il a d’abord entrepris des études d’archéologie en France puis s’est redigéré vers l’histoire. Cette réorientation a été facilitée par la crise sanitaire, qui lui a donné l’opportunité d’une grande remise en question. Il habite actuellement dans une résidence étudiante à Liège.

« Quand j’ai commencé mes études je n’avais pas vraiment d’attentes. Le COVID m’a aidé à choisir ce que je voulais vraiment faire. J’ai eu besoin de changer d’air au début de la crise et donc je me suis renseigné sur les études à l’étranger. Je me suis rendu compte que ce n’était pas tant mon orientation qui était problématique mais plutôt le pays où je voulais travailler. »

« L’avantage du confinement et du COVID c’est que j’ai pu complètement souffler par rapport à un truc qui ne me plaisait plus du tout et donc j’ai pu me reposer véritablement. » Et les cours à distance lui ont aussi été bénéfiques.

« Pour les profs, c’était compliqué au début car personne ne savait utiliser les outils, on se perdait facilement. A partir du deuxième confinement, ça a été plus simple car c’était plus structuré et tous les cours étaient sur Zoom. C’est bête à dire mais je regrette les cours à distance car j’arrivais vraiment à me concentrer tandis qu’en présentiel, j’y arrive beaucoup moins. Je pouvais mettre un fond musical derrière et je me concentrais vraiment sur ce que le prof disait. Je trouve qu’on va beaucoup plus à l’essentiel par Zoom. »

Et niveau vie sociale alors? « J’ai bien vécu la crise au niveau social car à ce moment-là, j’avais besoin d’être avec moi-même et j’ai beaucoup travaillé sur moi. J’avais des amis de travail et c’était bien de les avoir à ce moment-là mais ça n’a pas créée un truc hyper fort non plus. On s’est vu juste quelques fois en vrai, donc ce n’était pas propice aux relations profondes. Par contre, lors de mon arrivée dans les études d’histoire en Belgique, la résidence a réellement aidé et m’a permis de trouver des véritables amis. Honnêtement, je ne pense pas que ça aurait été si facile que ça l’Erasmus, s’il n’y avait pas eu la résidence. »

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Marie, 20 ans, étudiante en Communication à la HEPL

 Marie a réalisé un an d’études en histoire à l’université de Liège. Elle s’est ensuite dirigée vers la communication en janvier 2021. Elle a donc vécu son premier confinement en histoire, ce qui a fortement influencé sa décision de réorientation: « je n’avais pas tellement d’attentes à part me faire des potes et vivre des trucs chouettes. »

« Je suis arrivée au milieu de l’année, ce qui a été vraiment compliqué. Tout se faisait par Teams donc en plus de ne connaitre personne, je ne voyais pas le visage de qui que ce soit. C’était plus gênant qu’en vrai. »

Mais aujourd’hui, remplie d’espoir, Marie est confiante pour l’avenir.

 « Je suis contente, j’aime bien aller à l’école. Enfin, ça dépend des jours mais j’espère que ça va rester comme ça. Je pense que c’est faisable de reprendre une vie normale. »

 Mais quel normal nous attend? Difficile à dire. Cet épisode a marqué l’histoire et l’esprit de chacun d’entre nous. Certains l’ont mieux vécu que d’autres, certains en ressortent plus fort et d’autres plus vulnérables, mais ce qui est certain, c’est que test COVID positif ou non, une vague d’humilité nous aura tous frappés.

 

Passionnée par les mystères du monde et l’aventure, Ines est actuellement étudiante en communication pour devenir journaliste. Son amour pour la vie la guide dans chaque projet qu’elle entreprend, et c’est d’ailleurs grâce à cela qu’elle a atterri chez Boulettes. Son but ? Aller à la découverte de nouvelles contrées -proches ou lointaines- et partager les histoires touchantes dont elle est témoin