Explorez la grotte de Lascaux en réalité virtuelle à 20 minutes de Liège
Amateurs de grottes humides et de sombres cavernes, avec Lascaux Experiences, on vous propose de troquer votre casque de spéléologue contre des lunettes de réalité virtuelle et d’entrer dans un tunnel qui défie les lois du temps et de l’espace pour vous retrouver en Dordogne, près de la Vézère, dans la chapelle Sixtine de la Préhistoire, le tout sans quitter la Province de Liège.
Les grottes de Remouchamps, de Hotton, de Han et la Merveilleuse de Dinant n’ont plus de secrets pour vous ? On vous surnomme « la chauve-souris mosane », tellement vous passez de temps dans le monde souterrain ? Aguerri de spéléologie et armé de votre baudrier fétiche, vous vous décidez enfin à explorer les cavités les plus connues du monde, en commençant par Lascaux, la star de la Préhistoire dont vous entendez tout le temps parler. Et là c’est la déception totale : personne jusque-là ne vous avait dit que cette grotte est fermée depuis quasi 60 ans, comment avez-vous pu louper l’info ? Tous vos rêves s’écroulent. Heureusement, le Préhistomuseum est là pour vous remonter le moral, en vous proposant, en première mondiale, l’exposition Lascaux Expériences.
Un chef-d’œuvre victime de son succès
Lascaux, c’est avant tout une belle histoire, celle de sa découverte, qui vous est d’ailleurs racontée dès le début de l’exposition. En 1940, quatre adolescents, Marcel Ravidat, Jacques Marsal, Simon Coencas et Georges Agniel cherchent à retrouver leur petit chien Robot caché dans ce qu’ils pensaient être un terrier. Il se trouve que c’était bien plus que ça et après l’exploration et l’étude des peintures rupestres par les grands spécialistes de l’époque, dont Henri Breuil, la grotte est ouverte au grand public en 1948.
Véritable joyau de l’art préhistorique, Lascaux a vu passer des millions de visiteurs qui, sans le savoir, ont déposé en respirant leurs petits miasmes sur les œuvres peintes. Acidification des parois, maladie « verte », maladie « blanche » …
Pour préserver la grotte de Lascaux et la soigner, la décision a été prise de la fermer en 1963 pour ne jamais la rouvrir. Mais que serait la Culture si elle n’est pas accessible à tous ? Et pourquoi se priver de ce trésor de l’Humanité ?
Un chef-d’œuvre de reproduction
Très vite, le projet de reproduire la grotte à l’identique a vu le jour à quelques centaines de mètres du site original, en 1983. Mais là, la grande malédiction de ce succès frappe à nouveau : Lascaux 2 amène le monde entier en Dordogne et les allers-retours incessants des touristes abîment également le fac-similé et les alentours. Pour un peu laisser en paix les Périgourdins et restaurer la reproduction, la version nomade de la grotte, appelée Lascaux 3, permet depuis 2012 d’observer ces peintures. Lascaux fait alors le tour de la Terre et pendant ce temps, en Dordogne, les artistes et techniciens travaillent d’arrache-pied pour créer Lascaux 4, une version encore plus complète et fidèle dans un écrin d’architecture réalisé par Kjetil Traedal Thorsen, qui a notamment signé le mémorial du 11 septembre à New York et l’Opéra d’Oslo. Cette reproduction, inaugurée en 2016, qui recrée à merveille le relief, la texture, l’ambiance de l’originale au millimètre près, est à voir comme un chef-d’œuvre digne des plus grands décors de cinéma d’Hollywood. De son côté, Lascaux 3 a parcouru le monde en passant par Bruxelles, Paris, Chicago, la Corée, le Japon, l’Afrique du Sud, pour arrêter sa course en Italie en 2019 suite à la pandémie. Cette pause a permis de repenser le concept de l’exposition itinérante en l’allégeant pour créer une version 2.0 : Lascaux Expériences.
Un chef-d’œuvre virtuel
Du 4 décembre 2021 au 31 mai 2022, vous avez l’occasion d’expérimenter en première mondiale cette nouvelle formule à Flémalle, au Préhistomuseum qui se situe à 20 minutes de Liège. Dans cette version, vous êtes seul dans la grotte. Pas de Jean-Marie Connaisseur qui vous explique pendant trois heures son interprétation, pas de Jeanine Claustrophobe qui veut partir après deux minutes. Vous avez votre propre espace où vous pouvez vous approcher, vous retourner, vous asseoir, faire le poirier pour observer au mieux les œuvres qui s’offrent à vous. Et là, flottent majestueusement au-dessus de votre tête des aurochs, des bisons, des cerfs, des chevaux et des signes mystérieux peints par nos ancêtres Cro-Magnon d’il y a 20 000 ans.
Avec vos petites mains virtuelles, vous pourrez essayer par vous-même de réaliser quelques traits et vous rendre compte qu’on ne s’improvise pas artiste paléolithique comme ça. En effet, tout était prévu et imaginé à l’avance pour se placer parfaitement sur le relief des parois.
Si la réalité virtuelle n’est pas faite pour vous, peut-être pour cause d’allergie aux couvre-chefs, vous pouvez vous amuser à regarder les autres visiteurs vivre l’expérience comme s’ils étaient sous l’emprise de drogues fortes, mais vous pouvez aussi profiter des autres dispositifs qui vous apprennent la vie des Cro-Magnons du Périgord, grâce aux objets retrouvés sur le site. Beaucoup d’autres supports complètent l’expérience avec des écrans interactifs qui vous permettent de comprendre les choix stylistiques, la narration, les sujets et également le making of de l’exceptionnelle reproduction de Lascaux 4.
Un chef-d’œuvre à faire vous-même avec la Préhistomuseum Touch
Toutes ces peintures ont réveillé en vous une âme d’artiste ? Alors le Village des Expériences et ses archéologues-animateurs vous accueillent à bras ouverts pour assouvir votre soif de création. Au menu, plusieurs ateliers pour les petits et les grands. Dessin au trait pour vous préparer à peindre sur un galet, plus facile à emporter chez vous que la paroi d’une grotte. Dessus, vous créez votre petite fresque au moyen de l’hématite, le même pigment que celui utilisé dans les grottes peintes. Et comme une grotte ne se peint pas dans le noir, vous pourrez également assister à la démonstration d’allumage du feu et créer une lampe à graisse avec de l’argile, que vous offrirez peut-être à votre tante préférée pour Noël.
Vous êtes d’humeur sportive ? Passez sur les parcours de chasse pour parfaire votre tir à la sagaie ou à l’arc à flèche, testez vos limites en orientation dans le labyrinthe de l’Evolution, aller dire bonjour aux cochons laineux dans la ferme néolithique et observez les objets du patrimoine préhistorique de Wallonie dans les collections permanentes du musée.
Et si la sensation d’humidité, l’obscurité et la fraicheur de la grotte vous manquent, le musée vous propose toujours la visite incontournable de la grotte préhistorique de Ramioul, site archéologique découvert bien avant Lascaux, et biiiiiiim. Pas de dessins là-dedans, mais une grotte à taille humaine, hôte des chauves-souris et toujours charmante avec sa salle aux cristallisations, histoire de vous rappeler qu’une stalactite tombe et qu’une stalagmite monte. Le tout à la lueur d’une petite bougie, pour imaginer vous-même sur les parois, dans le mouvement des ombres projetées, votre propre chef-d’œuvre.
Infos pratiques
Notre conseil : comptez une journée entière sur place. Vous pourrez faire une pause à l’Archéobistrot, où vous gouterez par exemple le Bigmouth-frites ou la plus ancienne recette des boulets liégeois.
Si vous décidez de devenir un expert en art préhistorique, n’hésitez pas à faire le tour de la boutique, où des étiquettes « Lascaux Expériences » vous indiquent quel livre ou objet peut compléter votre visite.
La Réalité virtuelle est accessible à partir de 10 ans et dure environ 15 minutes.
Pour les horaires et tarifs, rendez-vous sur le site ici.
Crédit photos : Préhistomuseum – Archives de Lascaux – P. Remacle
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