Boulettes Magazine

Le magazine gourmand de découvertes
TOP
précarité menstruelle

De Sang Souci à la HEPL, la lutte contre la précarité menstruelle s’organise

Des actions comme ça, on aimerait pouvoir en rapporter de nouvelles chaque jour : en vue de lutter contre la précarité menstruelle, la Haute École de la Province de Liège a décidé d’octroyer une aide annuelle de 80 euros à ses étudiantes pour l’achat de leurs protections hygiéniques. Quelques heures après l’annonce sur l’école virtuelle le 08 mars dernier, elles étaient déjà 2.500 à introduire une demande sur les quasiment 4.500 étudiantes que compte l’institution. Une aide nécessaire, vous dites ?

Un besoin criant pour un produit de première nécessité

précarité menstruelle

La précarité menstruelle, soit la difficulté financière de se procurer des protections hygiéniques pour ses sympathiques règles qui reviennent – scoop alert – chaque mois, est une réalité frappante.

On évaluerait le coût de ses produits à environ une dizaine d’euros par mois. Un prix difficilement mesurable car toutes les protections hygiéniques ne conviennent pas à toutes, raison pour laquelle le choix est si vaste. Dans un budget serré, s’acheter tampons et serviettes peut rapidement devenir un luxe. Certaines se voient obligées de trouver des solutions de remplacement ce qui peut mettre leur santé en danger. C’est là que le terme « pauvreté menstruelle » prend tout son sens.

Pour sensibiliser et expliquer cette problématique, cette vidéo réalisée par « Klaire fait Grr » et partagée par les Femmes Prévoyantes Socialistes de Liège permet de mieux se rendre compte de l’ampleur du problème auquel il n’existe, à l’heure actuelle, pas de réponse concrète.

A quand une Belgique écossaise ?

C’était une première mondiale : En novembre dernier, l’Ecosse rendait l’accès aux protections hygiéniques gratuit. L’introduction de ce droit coulant de source (comme les ragnagna, NDLR) a été saluée à travers le monde par les nombreuses associations qui militent depuis des années pour la gratuité de ces produits.

Une actualité internationale qui semble avoir un peu secoué le cocotier belge : la ministre Karine Lalieux, chargée de la Lutte contre la pauvreté, annonçait en décembre un budget de 200.000 euros de subventions fédéralesspécifiquement pour des actions de terrain de lutte contre la précarité menstruelle.

Ensuite, on retrouve la Fédération Wallonie-Bruxelles qui réfléchit concrètement à mettre des protections périodiques à disposition gratuitement dans toutes les écoles de l’enseignement obligatoire, sous l’impulsion d’une proposition CDH-Défi et PTB.

On ne connait cependant que trop bien le timing de mise en place de telles mesures politiques, et sur le terrain, les associations et initiatives n’ont pas attendu pour tenter de venir en aide aux personnes démunies par le coût qu’engendre une protection hygiénique de qualité.

À l’image de l’asbl Bruzelle qui en a fait depuis 2016 son cheval de bataille, à Liège aussi les initiatives existent pour lutter contre ce non-sens.

De Sang Souci à la HEPL

précarité menstruelle

Depuis 3 ans, la campagne « Sang Souci » collecte des tampons et des serviettes à Liège en vue de les redistribuer à celles et ceux qui en ont besoin. L’action est organisée par les Femmes Prévoyantes Socialistes(FPS) de Liège qui proposent au public différents points de dépôt de protections hygiéniques dans notre province.

La liste des lieux où faire des dons est notamment reprise sur la page dédiée du site de Solidaris, et compte notamment les Centres de planning familial des FPS qui les redistribuent aux femmes dans le besoin, mais aussi d’autres partenaires comme Le Petit grand Bazar.

Cette année et en ces temps de crise, les FPS sont également venue étoffer l’aide apportée par les kits de soin et d’hygiène proposés aux étudiantes dans le besoin par la Ville de Liège et l’ASBL CRH en y ajoutant des protections hygiéniques gratuites.

La HEPL contribue ainsi aujourd’hui à son échelle à la lutte contre la précarité menstruelle en permettant à ses étudiantes de s’inscrire pour une aide annuelle de 80 euros pour l’achat de ses produits indispensables. Une action qui, notons-le, « se veut la plus inclusive possible et s’adresse également aux personnes trans, non-binaires ou intersexes qui peuvent elles aussi faire face à la précarité menstruelle », comme l’explique la Directrice-Présidente de la Haute école Annick Lapierre.

Notons que d’autres initiatives ponctuelles voient également le jour, notamment celle du projet« Singulières » qui, à l’occasion de l’ouverture de son pop-up store liégeois les 20 et 21 mars, proposera une boite de dépôts de dons de protections hygiéniques à l’entrée. L’occasion de découvrir un beau projet et d’en profiter pour faire un joli geste au passage.

Lire aussi :

"Born and raised" à Liège, Julie est devenue journaliste radio après ses études en communication à la HEPL. Fan de l'actualité de la Cité Ardente et de son arrondissement, des initiatives citoyennes, des nouveautés décalées, et de tout ce qui touche de près ou de loin au chocolat, elle aime aussi parfois partager sa vision des choses... Mais avec humour, en bonne Liégeoise qui se respecte.