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Rencontre avec Benoît Do Quang, le Principautaire qui envoie le son (et l’image)

Naviguant sans fausse note entre l’image et le son, Benoît Do Quang s’est fait un nom en filmant les clips les plus léchés du moment, quand il n’accompagne pas sur scène les artistes avec lesquels il collabore. Portrait d’un touche-à-tout de talent.

Aussi à l’aise devant que derrière un écran, évoluant avec fluidité entre les domaines de la vidéo et de la musique, Benoît Do Quang est l’incarnation même du « slasheur », concept facile et fatigué qu’on préférera attribuer à d’autres que lui. C’est qu’il n’y a rien de simple ou qui ne soit pas réfléchi dans le parcours de ce Liégeois de 33 ans, passé de la Cité ardente à l’ardeur qui entoure certains des artistes belges les plus cotés, dont il est un collaborateur privilégié.

Mais ainsi que celui qui manie la guitare avec la même aisance que sa caméra le sait, une partition s’écrit dans un certain ordre, et avant la série applaudie sur la santé mentale, les clips et la tournée avec Roméo Elvis et les tournages pour Caballero, il y a le parcours plutôt classique de l’enfant d’une comptable et d’un informaticien, qui a fait ses gammes dans un établissement relativement strict de l’enseignement généraliste. Un collège jésuite où celui qui dit avoir « toujours été passionné de musique » fait tout de même une série de rencontres déterminantes, à commencer par les cinq membres du groupe Kennedy’s Bridge, dans le succès duquel Benoît a joué un rôle non-négligeable.

Nous sommes alors en 2012, les réseaux sociaux ne sont pas l’embouteillage de contenus qu’on connaît aujourd’hui, et tout Liège semble s’enflammer pour le clip de Way to the Mist, qui introduit aux Principautaires ses nouveaux petits princes du rock indé, mais aussi et surtout, le talent de vidéaste de Benoît, qui réalise le clip. Autant que les riffs sexys et le rythme entêtant de la chanson, l’exploration ultra cinégénique de la Cité ardente qui l’accompagne achève d’en faire un hit – et vaut aux compères un ticket pour les Ardentes, où ils se produisent devant un public conquis.

« Les membres du groupe sont de très bons amis de secondaire, à qui j’ai innocemment bricolé un clip avec trois fois rien, mais qui a eu des retours hyper positifs. Avant la sortie de la vidéo, c’était un groupe de potes qui jouaient dans des caves à bières, mais le clip a suscité une série d’articles dans la presse, et ça leur a permis de jouer aux Ardentes, ce qui est le Graal pour un groupe liégeois », se souvient Benoît, qui les accompagne sur scène, mais « juste » pour filmer leur performance. Pourtant, sa propre carrière musicale n’est pas loin, mais d’abord, un changement de décor : cap sur Bruxelles et l’IHECS.

Grande classe

Autre école, autre rencontre, avec Julien Gathy, qu’il connaît « depuis 1e secondaire » et qui l’a suivi à la capitale, Benoît se lie d’amitié avec Arnaud Duynstee, pour former ensemble le trio mieux connu des fans d’electropop indé sous le nom d’ULYSSE.

« Je me suis inscrit en communication à l’IHECS sans trop savoir ce que j’allais faire plus tard. Je savais que j’aimais le monde des médias et de l’image, mais j’étais loin d’imaginer que j’allais en faire mon métier, donc le fait que ce soit une école assez généraliste, où on touche un peu à tout sans trop approfondir me convenait assez bien. C’était une époque charnière où faire de la vidéo était tout à coup à la portée du commun des mortels grâce à des appareils plus accessibles financièrement, et je me suis pris de passion pour la photo et la vidéo. J’ai toujours adoré la musique, et eu envie de faire partie de ce monde, mais musicalement parlant, je n’avais pas vraiment le niveau, donc la vidéo m’a servi de porte d’entrée », rit celui dont les premières productions musicales ont pourtant tout de suite trouvé un écho des plus favorables.

Benoît Do Quang

Nous sommes alors en 2014, ULYSSE sort son premier morceau, et la réponse à ce Control est enthousiaste. « On était tous les trois passionnés de musique, sans avoir la moindre expérience de la création musicale, mais on s’est lancés ensemble avec la même spontanéité que j’avais pu avoir pour la réalisation de mes premiers clips. On a fait notre premier EP très naïvement, avec un côté artisanal qui a plu. La scène m’avait toujours attiré, je m’étais lancé dans la vidéo pour m’en approcher, et d’un coup, c’était moi qui jouais devant un public. On a sorti 3 EP ensemble, avant de décider de mettre le projet sur pause, parce que le milieu de la musique indé en Belgique n’est pas facile. Il faut être extrêmement résilient et motivé, et savoir gérer la frustration, parce qu’on n’a pas toujours les retours qu’on espère ni même qui soient proportionnels au temps investi ». Un écueil que le Liégeois évite avec brio en ce qui concerne le pan vidéo de sa carrière déjà (très) bien remplie.

L’art et la manière

C’est que le clip de Way to the Mist a été un tremplin pour lui aussi. Les hasards du calendrier font parfois décidément bien les choses, et la sortie de la vidéo coïncide avec l’explosion de la scène rap bruxelloise et la découverte d’artistes tels que Caballero ou Roméo Elvis. Si, contrairement à ses autres collaborateurs jusqu’ici, Benoît n’a pas fait ses classes à leurs côtés, il décide d’y aller à l’audace et de leur proposer de leur réaliser des clips pour (trois fois) rien. Le genre de proposition qu’on peut difficilement refuser quand on se lance et que la personne qui tend la perche a clairement du talent. Le clip de Bruxelles arrive ? C’est lui, Soleil et Diable aussi, ainsi que Sur Mon Nom, pour Caballero, et OSITO, co-réalisé récemment avec Pablo Crutzen, avec qui Benoît forme le duo de réalisateurs Dozen. Un nom qui claque, mais qui n’est pourtant « que » leurs deux noms accolés, comme si ces deux-là étaient faits pour se rencontrer et collaborer. « On est tous les deux un peu des hommes à tout faire de la vidéo, avec l’envie commune de se concentrer sur la réalisation et de mettre le côté plus technique de côté. Ce qui nous importe, c’est de traiter des sujets de fond, mais avec une forme qui soit jolie à regarder ». Par exemple Normal, leur web-série dont le regard précis et empathique sur la santé mentale a été applaudi par la critique.

Alors, Benoît, artiste, créatif, ou entrepreneur ? « Un peu des trois » répond celui qui a « toujours pris plaisir à ne pas se restreindre dans (sa) manière de travailler » et se décrit comme quelqu’un « d’hyper curieux », conscient aussi que le secteur créatif est très compétitif, et qu’un certain esprit d’entreprise est nécessaire pour s’y faire sa place, et la garder.

« On peut dire que je suis un artiste au sens  large, parce que ce qui m’intéresse avant  tout, c’est d’aller à la rencontre des gens  et de partager leur histoire avec justesse, mais pour être un créatif à succès, il  faut avoir un côté entrepreneur. Il faut  être capable de se démarquer, de faire  connaître son travail, de développer une  marque de fabrique et de communiquer  autour de soi et de son nom »

Un pari réussi pour Benoît Do Quang, dont le patronyme est désormais synonyme chez les culturati belges d’un regard frais, partagé sous la forme de vidéos léchées qui gardent toutefois ce qu’il faut de naturel pour avoir un précieux supplément d’âme.

Succès flou

« Quand je me suis lancé dans le milieu, je n’y connaissais personne, j’étais juste un gamin avec un appareil photo, et j’ai réussi à me faire une place sans avoir le moindre contact. C’est le côté très positif de la scène créative belge : c’est un milieu ouvert, dans lequel évoluent des gens accessibles, tant en musique qu’en vidéo. On n’a pas de star system comme en France. Il y a beaucoup de spontanéité et un côté très humain, on ne se prend pas la tête. L’aspect négatif, c’est que parfois, on manque de moyens et de structure » regrette le Liégeois, qui y voit un frein au développement de la culture en Belgique. « Comme tout est facile et spontané, il n’y a pas vraiment d’industrie derrière, et même si je n’aime ni ce mot ni son association à la culture, le fait est que pour qu’elle se développe, il faut des moyens. Parfois, je trouve qu’on manque un peu d’ambition en Belgique francophone, et avoir accès à plus de moyens permettrait d’avoir plus de carrure et de présenter des projets plus aboutis ».

Benoît Do Quang

Et éviter de devoir faire comme ULYSSE et se résoudre à mettre fin à une odyssée pourtant prometteuse. « On avait du succès, mais on n’en vivait pas. Les gens n’achètent plus la musique comme avant, ils ne sont pas assez nombreux à venir aux concerts, et c’est comme s’il y avait un grand no man’s land entre les artistes qui réussissent un peu, qui se produisent et qui passent à la radio, et ceux qui arrivent vraiment à en vivre. En Flandre, il y a une approche plus protectionniste, quand un artiste vient de chez eux, le public se mobilise, les salles sont remplies et les artistes savent vivre de leur musique. En Belgique francophone, on cultive beaucoup plus une sorte de modestie, qui a son charme mais aussi ses revers » épingle celui pour qui « on pourrait prendre exemple sur la Flandre et être un peu plus chauvins », plutôt que d’attendre « qu’un artiste perce en France pour lui accorder la reconnaissance qu’il mérite ». Et de prendre en exemple le cas Stromae pour illustrer son impression que du côté franstalig de la frontière linguistique « on n’aime pas les artistes qui réussissent trop. Stromae a été acclamé jusqu’au jour où il a explosé à l’international, et là, il s’est pris une déferlante d’articles disant qu’il prenait la grosse tête, alors qu’on aurait dû être fiers qu’il soit devenu une star planétaire. Forcément, cela implique d’autres demandes que celles d’un artiste local, mais si cela venait de Madonna, ça ne choquerait personne, alors pourquoi est-ce qu’on s’en plaint chez Stromae, qui a pourtant atteint lui aussi un niveau stratosphérique ? » Bonne question. Tout comme celle de la rémunération, plus pragmatique encore que la renommée, mais pourtant tout aussi indissociable de la construction d’une carrière durable dans les industries créatives.

Oui, je le veux 

« Quand on fait un métier artistique, pour chaque projet, il faut trouver l’équilibre délicat entre la passion, l’aspect financier, et l’exposition que ça va apporter. C’est un triangle, et en ce qui me concerne, il faut que deux des points au moins soient remplis pour que j’accepte une commande : soit j’aime bien et ça me paie bien, soit ça me paie bien et ça met mon travail en avant, soit il y a les trois et là, c’est le Graal. Souvent, les projets qui paient le mieux sont ceux qui sont le moins passionnants, mais il faut un certain confort financier pour pouvoir se permettre de développer les projets qui tiennent vraiment à cœur, donc c’est important aussi de dire oui à des propositions plus alimentaires » conseille celui qui, de son propre aveu, a toujours eu tendance à dire « oui à tout », des projets qui le passionnent à ceux qui lui permettent simplement de vivre.

« Je trouve très honorable de refuser de compromettre sa vision artistique, mais cela mène vite à une situation d’inconfort financier, où on n’a plus de quoi créer son art » met en garde le Principautaire. Qui voit dans les subsides un précieux instrument de soutien à une industrie où la précarité est trop souvent de mise. « Dans l’industrie créative belge francophone, l’afflux d’argent est très important, qu’il soit fédéral ou FEDER, parce que sinon, les artistes doivent bosser avec des bouts de ficelle. Peut-être que les contraintes stimulent la créativité, mais si on est dans la contrainte permanente, ça crée juste de la frustration. En Belgique francophone, sans subsides, plein de groupes ne pourraient pas se payer la visibilité qui leur permet d’espérer exister sur la scène musicale » pointe encore Benoît, qui plaide pour une prise en compte de l’importance de ce secteur que d’aucuns qualifient à tort d’accessoire. « En période de crise ou de récession, ce sont toujours la culture et l’art qui trinquent, parce qu’on se dit que ce n’est que du divertissement, mais leur rôle est bien plus important que ça. Ils définissent qui on est en tant que communauté, ils forment notre identité, et si on perd la culture, on perd beaucoup de choses. Je ne dis pas que c’est un secteur qui doit passer avant tous les autres dans l’attribution des enveloppes, mais en tout cas, ce n’est pas un aspect à négliger ». Surtout par les temps qui courent.

Benoît Do Quang

Son conseil pour celles et ceux qui voudraient se lancer eux aussi dans ce secteur pas toujours simple, mais ô combien enrichissant ? « Rester hyper curieux et hyper actif. C’est un métier compétitif, il ne faut pas attendre que les choses viennent d’elles-mêmes. Le seul moyen d’apprendre est d’essayer et de rencontrer des gens, donc si le budget manque, ce n’est pas grave, on fait avec ce qu’on a et puis on voit. Il ne faut pas négliger l’importance du réseau, et bien avoir en tête que tout ce qu’on fait peut avoir un impact positif, même des années plus tard. Quand je me suis lancé, j’ai passé des années à dire oui à tout, du clip à la vidéo corporate en passant par le mariage, ce qui fait que j’ai rencontré plein de gens, et qu’eux sont entrés en contact avec mon travail ». Un scénario qui s’est avéré payant pour ce touche-à-tout de talent, qui n’en a décidément pas fini de (se) faire des films.

« Bruxelles regorge d’opportunités culturelles et offre un très bon compromis entre perspectives d’avancement et qualité de vie. Ça reste une capitale accessible, avec de la place pour tout le monde et une vraie culture de l’entraide »

Bruxelles, ma belle

« Bruxelles, c’est la ville où tout a commencé pour moi. C’est là que se trouvent tous les gens qui m’inspirent et avec qui j’ai collaboré, donc même si je reste forcément attaché à Liège, ça fait plus de sens pour moi d’habiter la capitale. Avant, je partageais un bureau à Saint-Gilles, mais désormais, j’ai déménagé à Molenbeek et j’y travaille aussi. C’est un quartier aux antipodes du milieu un peu intellectuel bobo que je côtoie d’habitude : je n’avais pas envie de finir dans une chambre d’écho, je voulais m’exposer à des cultures et des choses différentes, et c’est ce que m’offre ce quartier. Je peux y côtoyer des gens qui vivent et pensent différemment de moi, et je m’y sens bien » explique Benoît, qui nous emmène à la découverte de ses adresses favorites à Molem et ailleurs.

Pour manger :

  • NORMA: « Un resto italien qui a ouvert pendant le COVID et qui est hyper chaleureux et cosy. C’est l’endroit parfait pour un date ou un repas entre amis », rue des Chartreux 56, 1000 Bruxelles – @noma_bxl
  • MOKA : COFFEE AND BEER : « Un tout petit café près du piétonnier où il fait bon se poser quand le soleil pointe le bout de son nez. C’est un peu le QG des musiciens bruxellois qui traînent dans le centre», rue des Riches Claires 5, 1000 Bruxelles – @mokacoffeebrussels
  • HONG HOA : « Un resto vietnamien du centre qui est un peu mon refuge culinaire quand j’ai la flemme de cuisiner ou que j’ai besoin de réconfort. C’est une cuisine de famille qui me rappelle les plats que ma maman prépare à la maison », rue du Pont de la Carpe 10, 1000 Bruxelles – honghoa.be
  • C’EST SI BON : « Ma boulangerie préférée de tout Bruxelles. Testez le « Sicilien » et vous ne voudrez plus jamais manger un autre pain », quai des Charbonnages 46, 1080 Molenbeek-Saint-Jean – @cestsibonbrussels
  • LE ROYAL INDIAN RESTAURANT : « J’adore la nourriture indienne et je m’étais lancé dans une quête pour trouver mon adresse fétiche. Après en avoir écumé quelques-unes, j’ai jeté mon dévolu sur ce petit resto de l’hyper-centre. La nourriture est abordable, super bonne et on a droit à des clips bollywoodiens pendant le repas», rue de la Fourche 5, 1000 Bruxelles – @royal_indian_restaurant

Pour shopper :

 

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  • MAGASIN 0.9 : « Une friperie très stylée ouverte par mon pote Louison. C’est vraiment l’adresse indispensable pour chiner des pièces uniques à rajouter à sa garde-robe », rue du Midi 62 / 1000 Bruxelles – @09_bxl
  • BOUCAN : « Un atelier de céramique et de fleurs créé par une pote, Clara Delacera. Elle y organise des ateliers et y vend aussi ses belles pièces. C’est une super adresse pour ramener un souvenir unique de Bruxelles », avenue Jean Volders 34, 1060 Saint-Gilles – @boucan.brussels 

Pour se cultiver :

 

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  • LE PALACE : « Un vrai cinéma culturel en plein centre, toujours avec une très bonne sélection de films, des salles hyper modernes et confortables, et un programme varié d’événements, entre rencontre avec des réalisateurs ou Masterclasses. C’est hyper important pour continuer à faire venir les gens en salles malgré l’avènement du streaming », boulevard Anspach 85, 1000 Bruxelles – @palace.brussels
  • L’AVENTURE : « Un petit cinéma caché dans une galerie commerçante oubliée du centre, dont j’aime la vibe et le côté très nostalgique », galerie du centre 57 bloc II, 1000 Bruxelles – @cinema.aventure
  • VOLTA : « Un espace de répétition et de concerts essentiel pour la ville de Bruxelles. Avant qu’il n’existe, c’était très difficile, voire impossible pour un groupe de trouver un local de répèt’, ce qui est un gros frein au développement de la scène musicale d’un endroit», rue de la petite Île 1a, 1070 Anderlecht – @voltabxl

Plus d’infos

Cet article a originellement été publié dans le numéro #8 du magazine SIROP paru en juillet 2024 (www.siroplemag.be). Creative Kingdom est un projet cofinancé par l’Union européenne. Les points de vue et les opinions exprimés dans ce numéro sont uniquement ceux des auteurs et ne reflètent pas nécessairement les points de vue et les opinions de l’Union européenne. Ni l’Union européenne ni l’organisme qui alloue les fonds ne peuvent en être responsables.

Crédits photos : (c) Adrien Maurice ; (c) Adrien Maurice ; (c) Renaud Coppens (Backstage Loic Nottet ; (c) Nicolas Catalano ; Raphael Deprost

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Journaliste pour Le Vif Weekend & Knack Weekend, Kathleen a aussi posé sa plume dans VICE, Le Vif ou encore Wilfried, avec une préférence pour les sujets de société et politique. Mariée avec Clément, co-rédacteur en chef de Boulettes Magazine, elle a fondé avec lui le semestriel SIROP, décliné à Liège et Bruxelles en attendant le reste du pays.